B- Un environnement en pleine dégradation.
Comme partout à Madagascar, Talata est
confrontée au problème de la dégradation de son
écosystème. Bien sûr, la Commune s'attèle à
faire face à ce problème mais les dégâts sont tels
qu'il faut s'armer de patience et de courage pour y arriver.
1- La formation originelle absente.
Photo 1 : Une forêt d'eucalyptus après le
passage d'un feu de brousse. Source : Cliché de l'auteur.
L'emprise de l'homme est palpable dans l'exploitation des
ressources naturelles. A cause des problèmes découlant de la
situation qui règne à Madagascar, les gens utilisent tout ce qui
leur tombe entre les mains pour les valoriser.
La forêt est la première à en faire les
frais pour la confection des charbons de bois et la recherche de bois de
chauffe. Peu à peu, le sol est mis à nu sur les versants.
Attaqué par l'érosion tant d'origine hydrique que d'origine
éolienne, le sol à son tour s'appauvrit. A partir de là,
le cycle infernal de la dégradation de l'environnement s'enclenche.
En plus les années à répétition
des feux de brousse ont fini par sceller le sort du sol qui est devenu peu
à peu ingrat et inapte à la culture, surtout sur les versants.
Sur certaines portions de ces versants même, il est impossible de
labourer au risque de voir l'outil détruit.
La faune aussi s'appauvrit. Ceux qui restent sont les rats des
champs, des rongeurs fouisseurs et quelques insectes qui ont pu se
réfugier sous terre. Les reptiles sont de moins en moins nombreux et,
facteurs démontrant le problème du sol : les vers de terres (
Lombric ) deviennent rares. En outre, les oiseaux migrateurs comme les
sarcelles et les oies sauvages ne passent plus que rarement. L'équilibre
écologique est rompu.
2- Talata Volonondry, un bassin versant ?
Talata a de nombreuses sources. Le problème aujourd'hui
c'est que ces sources commencent à se tarir à cause du
problème de l'environnement.
Avec la déforestation et les feux de brousse
conjugués à la montée de la sécheresse au niveau
mondial, les nappes phréatiques ne sont plus alimentées en
eau.
a° Le cycle de l'eau.
L'eau et le sol sont les éléments principaux
dans le monde de l'agriculture. Sans eau, les plantes ne poussent pas. Aussi il
est nécessaire de connaître le cycle de l'eau à partir du
moment où elle tombe sous forme de pluie.
Quand la pluie tombe, une partie reste en suspension au niveau
du sol : Ce sont l'eau de capillarité et l'eau de ruissellement ( L'eau
de ruissellement est à l'origine de l'érosion hydrique ). Elle va
alimenter et les lacs et les rivières. Une
autre partie s'infiltre dans le sol pour alimenter la nappe
phréatique : c'est l'eau de gravité.
L'eau de capillarité s'infiltre aussi dans le sol et
occupe les espaces vides. Elle peut être absorbée par les
radicelles ou s'évaporer.
b° Le rôle de la plante dans le cycle.
Par ailleurs, il faut noter le rôle que tient la plante
dans l'infiltration de l'eau dans le sol. Sans la plante, la pluie attaque la
surface du sol de front. Ce dernier est alors vite saturé et n'arrive
plus à absorber l'eau. A ce stade, la pluie érode le sol. Elle
arrache les éléments nutritifs et prive le sol des
éléments qui le rendent cultivables. Le sol peu à peu
devient stérile.
Or, s'il existe une quelconque plante pour faire
barrière entre la pluie et le sol, ce dernier ne risque pas d'être
attaqué de front comme cité ci-dessus. La pluie tombe sur la
plante qui amortit sa chute. L'eau s'écoule lentement le long de la
plante avant d'atteindre le sol. Ainsi, le risque est moindre.
Evolution de la précipitation dans la
Région de TALATA
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700 600 500 400 300 200 100 0
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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mois
Précipitation1997 Précipitation 1998
Précipitation 1999
Précipitation 2000 Précipitation2001
Graphique 1 : Représentation graphique de la
courbe pluviométrique dans la Région d'Ambohitrabiby pendant
un quinquennat.
Source : Station météorologique Ampandrianomby.
c° L'existence de nombreuses sources.
L'une des plus grandes rivières de la région (
en terme de longueur dans la Commune ) est l'Ampasika situé dans le sud
de la Commune et le Mambakely dans le nord-ouest.
Les nappes phréatiques commencent à se tarir.
Avant, on peut puiser dans les puits au plus fort des mois de
sécheresse. Aujourd'hui, à la même période, on a du
mal à y soutirer de l'eau boueuse.
Cette situation est aggravée par le problème de
la sécheresse qui commence à sévir au niveau mondial. Le
rythme de la pluviométrie a changé, accusant d'année en
année un déficit.
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