CONCLUSION GENERALE.
T
alata est connue dans l'histoire comme étant l'une des
principautés fondatrices de la future Nation malgache. Elle avait connu
son heure
de gloire du temps du grand Roi RALAMBO. C'est sous ce Roi que
les Merina ont commencé à manger du zébu ( jamoka ). Il
avait même érigé son parc à zébus dans la
région, donnant naissance à Ampahidralambo. Depuis Talata
Volonondry n'a cessé de péricliter. Elle semblait dormir sur ses
lauriers.
Depuis quelques années, l'Etat se cherchait une
âme, une identité après le passage des colonisateurs
français qui ont totalement assujetti les Malgaches. Après les
errements du centralisme étatique, la Grande Ile a adopté le
libéralisme.
Le temps, aujourd'hui est donné à la
libre-entreprise. De l'Etat - providence, on est passé à l'Etat -
partenaire. Chaque région est maintenant libre de modeler son avenir, de
prioriser ses besoins dans le cadre d'une plus large autonomie des
Collectivités Territoriales Décentralisées. Talata devrait
en être consciente, et tout faire pour que ses potentialités
soient mises en valeur.
Le principal handicap de Talata est son relief. C'est une
commune formée de chaîne de collines massives avec des versants
convexes. Il y est difficile d'aménager le terrain de culture.
Malgré cela, les gens ont pu vivre en symbiose avec la nature en
s'adaptant au milieu dans lequel ils vivent. Cette situation d'équilibre
est aujourd'hui menacée par la pression démographique. Le
rétrécissement des terrains cultivables pour chaque famille se
fait de plus en plus sentir. A cela s'ajoute le problème de la
dégradation du sol et de la déforestation qui gagnent du terrain.
La commune tente d'y faire face, mais sans moyens, elle ne peut que constater
les dégâts. La volonté ferme allier à la conviction
de pouvoir mieux faire anime pourtant les gens. La lassitude d'hier est
supplantée par l'envie d'aller de l'avant.
Ce qui leur manquait auparavant, c'était la discipline.
Les travaux se sont faits dans le tâtonnement. Il leur faudrait un cadre
dans lequel évolué pour démontrer ce dont ils sont
capables.
L'avenir de Talata dépend de sa potentialité
à relever le défi du développement humain durable. Pour
cela elle doit s'appuyer sur la nouvelle génération et sur les
outils dont elle a en sa possession. A cela s'ajoute la présence des
modèles sur lesquels elle peut apprendre : la Radio Nederland et la
SOPRAMAD.
Talata doit faire de nombreux efforts pour sortir du rouge.
Dans cette course qu'elle doit livrer pour la sortir du gouffre et contribuer
à l'essor de Madagascar, elle a intérêt à ce que ses
moyens de production soient rétablis, agrandis et
améliorés. Les terrains de culture sont de moins en moins grands
pour les agriculteurs et de plus, ils sont morcelés.
Un travail titanesque attend les Mandiavato pour
récupérer les versants des collines abandonnés de longues
années soit par perte de fertilité ou tout simplement parce
qu'ils étaient difficiles à aménager. Cette conquête
doit se faire dans le respect de l'environnement, car ces versants ont un grand
rôle dans le cycle de l`eau et de l'apport en alluvion pour les bas-fonds
de la région.
Ce projet et les autres qui vont venir ne pourront pas se
faire que si et seulement si tous les gens de la Commune y adhèrent. Ce
que l'on tente aujourd'hui de mettre en place, c'est une approche participative
dans la gestion rationnelle des biens de la communauté. C'est pour cela
que l'ETAT a donné une plus large autonomie aux CTD pour mener à
bien cette politique. Pour Talata,
l'accent devrait être porté sur la promotion et
la mise en place des groupements paysans, des associations qui vont travailler
pour voir vers quel but on devrait orienter leur développement. En
outre, il est plus que nécessaire que les responsables se penchent sur
le cas de la jeunesse en mal de devenir. Leurs aspirations diffèrent
largement de celles de leurs aînés et cette situation doit trouver
une solution au plus vite au risque de voir Talata se dépeupler de ses
progénitures.
Sur un autre plan, comme toutes les communes de Madagascar,
Talata doit se doter d'un PDC qui lui servira à attirer de futurs
investisseurs et partenaires potentiels dans la Région. L'effort fourni
par chacun sera le point d'envol de l`économie de Talata. Si chaque
commune où qu'elle soit à Madagascar en fasse de même, la
terre promise ne serait plus une "utopie..."
Ce mémoire a permis de dégager des points de vue
qui pourront être utiles aux Responsables de la Commune.
L'énumération des points forts et des points à recadrer
cités dans le corps du devoir guidera les choix pour le devenir de
Talata. Ce ne sont que des informations succinctes, mais elles ont le
mérite d'exister. Il faut savoir les utiliser. Même si on en a
plus et qu'on est incapable de les traiter, cela revient au même. Comme
on dit : « Il vaudrait mieux avoir une tête bien faite qu'une
tête bien remplie ». Talata est une commune comme tant d'autres
à Madagascar. Elle a besoin de s'émanciper des tutelles qui lui
ont été assignées pour « grandir ». Ces tutelles
n'ont fait que ralentir son « ascension » : Lourdeur administrative,
corruption, etc.
Le cas de Talata est un exemple qui illustre les réels
problèmes qui secouent actuellement la Grande Ile. Pour un
développement rapide, il faut toujours prendre en compte
l'échelle locale, c'est là que se traduisent les besoins vitaux
et les aspirations de la population. C'est en les négligeant, que
Madagascar a sombré dans la pauvreté. De grandes réformes
ont été apportées pour faciliter cette nouvelle approche
de la conduite des affaires nationales. Il reste encore de grands défis
à relever car ces réformes bien qu'efficaces n'ont pas encore
atteint la couche cible.
Tout cela ne sera toujours que des doux rêves, si la
façon de gouverner à Madagascar ne change pas. On parle
aujourd'hui de la bonne gouvernance pour y remédier. Mais cela n'est pas
suffisant. La volonté est certes palpable mais elle se heurte encore
à l'ambition personnelle... Ainsi, la politique ou du moins la «
pseudo-politique » qui anime les dirigeants de la Grande île n'est
encore pour la plupart que « haine et vanité », des
pratiques mesquines que l'on devrait bannir.
100
Faire tomber des barrières, laisse entrevoir de
nouvelles visions, or ces visions ne seraient, que si l'on y contribue
ensemble. Le travail doit se faire main dans la main. Cela n'empêche pas
que des points de vue divergent. Et c'est plus qu'utile car la démarche
constructive doit s'appuyer sur la remise en cause et les critiques.
|