III- Des travaux spécifiques.
L
es tâches qui attendent la commune sont nombreuses. Il
est prétentieux de dire qu'on pourrait les mener à bien en un
court laps de
temps. Les responsables communaux doivent les
échelonner pour définir des stratégies d'approches. Bien
de gens voudraient réussir ce pari, mais très peu y arrivent car
les travaux doivent se faire non pas dans la précipitation mais
plutôt dans une ambiance sereine et combattive.
A- Freiner la fuite de la nouvelle
génération.
Une grande majorité de la population est jeune ( 62%
< 25ans ). Cette situation rend la commune tributaire de l'avenir de cette
jeunesse. Elle doit s'en préoccuper au risque de la voir partir.
Désoeuvrés, les jeunes, plus mobiles que
leurs aînés, car moins attachés à la
notion de « tanindrazana », partiront. La capitale est le lieu
idéal pour cette pérégrination car c'est une ville
fascinante.
1- Résoudre le problème de la
scolarisation.
L'étude en soi n'est pas mauvaise. Ce dont on fera
plus tard, c'est le problème. Contrairement au système
d'éducation américaine et anglophone qui spécialise les
enfants dès leur jeune âge dans le but précis de les voir
réussir dans la branche choisie ; l'éducation à Madagascar
privilégie l'enseignement général. Cela conduit à
la formation de jeunes qui ingurgitent tout en classe pour ne savoir quoi en
faire plus tard. Rendre les enfants lettrés et vaincre
l'analphabétisme, c'était le but de la scolarisation de la Grande
île au lendemain de l'indépendance et durant l'ère
socialiste. Maintenant qu'on est « libre », ce serait mieux que
l'Etat se penche sur ce cas. L'envol de Madagascar dépend de sa jeunesse
et celle-ci doit savoir appréhender son contexte immédiat avec le
moins de risques possible. L'erreur a été de croire qu'on
pourrait traiter tous les cas de la même manière. Or la
généralisation est l'ennemi de la connaissance. Chaque
région a ses problèmes particuliers auxquels il faut trouver des
solutions précises. Cela répondra aux attentes dictées par
la décentralisation.
Ce projet ne peut être pris au niveau de la commune, il
doit être décidé au niveau de l'Etat central car
jusqu'à preuve du contraire, l'éducation est du ressort de ce
dernier. La spécialisation est la première issue vers le
développement durable car ainsi plus besoin de travailler pendant de
longues années pour un résultat que l'on pourrait avoir en un
temps moindre. Cela ne veut pas dire qu'on doit abandonner le système de
l'éducation actuel, il faut la réactualiser en tenant compte des
spécificités de chaque Région. Talata est encore un monde
agricole, or les enfants en classe n'étudient guère cet aspect.
On les apprend à devenir des « singes savants » et
cela nuit considérablement les chances de la commune à
s'émanciper. Il faut que l'on intègre dans l'enseignement ces
problèmes spécifiques pour que plus tard, ils soient
résolus.
2- Chercher de nouveaux débouchés pour
la jeunesse.
Le futur de Talata n'est pas sûr d'être
complètement agricole. On s'intéresse de moins en moins aux
travaux de la terre. Une grande majorité des jeunes veulent faire
carrière dans les branches du secteur industriel. Comme la
Commune n'en possède pas, elle risque de voir partir la
relève. Force est de constater que la terre autrefois richesse du clan
est devenue aujourd'hui un concept vague dans la conscience collective de la
nouvelle génération. On voit cela dans la pyramide des âges
où les jeunes hommes de 25-30ans sont peu représentés dans
la commune.
La solution serait de créer à même dans la
commune, des petites industries en relation avec les activités y
afférentes. Ce serait un dessein ambitieux mais faisable si tout est mis
en relation et en concertation dans le domaine des activités
d'exploitation. Si l'agriculture se développe vers la modernisation de
ces techniques de travail, que les rendements suivent. Et comme on aurait
déjà érigé le G.C.V., on pourrait construire des
complexes industriels dans le domaine de la transformation et du
conditionnement des produits. Ainsi la boucle est bouclée. Avec ce
procédé, la commune peut viser n'importe quel marché sur
le territoire et peut-être même au-delà. De plus cette
initiative freinera le départ des jeunes et relancera les
activités communales.
Il faut noter que c'est un projet de longue haleine qui
nécessitera l'entière adhésion de tout le monde. Un
travail qui va se faire en équipe car si un seul maillon de cette
chaîne vient à manquer, c'est tout le projet qui
s'écroulera.
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