II- L'amélioration des conditions de travail.
L
'évolution de la Commune vers le développement
sur le plan économique est en train de s'amorcer. Madagascar aborde une
phase
transitoire qui doit le mener vers une économie de
libre échange. Tel sera le défi que tout le monde devra se
lancer. Talata y est aussi concerné. Pour aller de l'avant, il lui faut
de bonnes assises, des meilleures conditions de travail.
A- La mise en place de groupements de paysans.
L'adoption du régime socialiste avait imposé le
monopole étatique dans la moitié des années 70
jusqu'à la fin des années 80. Il avait mis en place des
coopératives de production. Cela a freiné les initiatives locales
qui avait entraîné un blocage du décollage
économique de la Grande île. Talata, au lendemain de ces
années d'égarement, cherchait à se rassurer. Aucune
structure n'était en vue pour remplacer la place laissée vacante
par l'Etat au lendemain de sa démission des affaires courantes. Un vide
que les sociétés civiles auraient du combler.
1- La formation des paysans.
Dans l'optique du nouveau deal initié par la nouvelle
constitution de Madagascar, l'Etat malgache devient un partenaire et non plus
un acteur dans le développement des régions. Il faut travailler
pour avoir ce dont on a besoin.
Les gens de la Commune de Talata, au lendemain de cette
rupture brutale entre deux modes de gouvernances dichotomiques, étaient
livrés à eux même avec des infrastructures qui tombaient en
délabrement. Tout était à refaire sinon à inventer.
La mentalité aussi était à changer car l'Etat - providence
hantait encore la conscience collective. La population manque cruellement
d'information sur la
nouvelle donne. Il faudrait que l'Etat prenne des dispositions
pour résorber cette situation qui pénalise tout aussi bien Talata
Volonondry que les autres Communes de Madagascar.
Dans un premier temps, on devrait inculquer à la
population la notion de libre entreprenariat pour qu'elle puisse vivre enfin
libérer des contraintes de « l'avant-90 ». Une
société apte à s'émanciper sous la bienveillance
d'un Etat fort et capable de lui apporter de l'aide si besoin est.
En outre, il est fortement conseillé de former des
agents vulgarisateurs qui vont répandre dans la région leurs
expériences vécues sur le plan de l'exploitation et de la gestion
des biens. Le problème pour Talata c'est l'inexistence des ONG qui
auraient dû prendre la place de l'Etat dans l'approche locale. Les gens
laissés sans guide et sans repère font tout dans le flou total,
ils vivent au jour le jour pour leur subsistance. Or le but n'est plus
l'autoconsommation mais l'enrichissement. Ce qui revient à dire, rompre
avec l'isolement.
2- La mise en place des groupes de discussions.
Faisant suite à la formation des paysans, la mise en
place de groupe de discussions est aussi nécessaire. C'est un lieu de
contact qui faciliterait les échanges entres les gens. Ils pourront y
discuter de tout et en particulier des problèmes qu'ils vont rencontrer
tout au long de la mutation à laquelle ils devraient faire face. Les
Malgaches disent toujours : « Ny entan-jaraina mora zaka » (
Un proverbe qui parle de l'entr'aide, « L'union fait la force »
). Cette mentalité est un des concepts qui soudent la nation
malgache. C'est une rampe de lancement pour les futures actions à mener
auprès de la population-cible ( les fokonolona ). Ils pourront
y résoudre ces embûches, du moins les mettre en exergue afin de
dégager une ligne de conduite.
Un groupe de discussion est nécessaire pour la remise
en cause des actions menées et pour la définition des futures
actions cadres. Il ne se substituera pas au devoir de la Commune mais au
contraire, il sera une aide, un conseil pour celle-ci. En effet, les travaux
menés dans le programme défini par les élus devront
répondre aux attentes formulées par la base. Si cette base ne dit
rien, l'écho de leurs besoins, de leurs aspirations ne seraient jamais
entendus.
3- L'érection des Greniers Communautaires
Villageois (G.C.V.).
Dans le temps, un des freins du développement du
rendement de la production en milieu rural est le débouché. Bien
que les gens produisent au-delà de leur besoin, ils ne trouvent pas ou
écouler le reste. Si bien qu'ils sont obligés de les céder
à « des collecteurs véreux » qui ne pensent
qu'à leur profit. Cette situation découle de l'enclavement des
zones de production. Las, les ruraux baissent volontairement le résultat
de leur production.
Si les Malgaches arrivent à produire plus et mieux pour
concurrencer les produits d'importation, Madagascar pourra se «
débarrasser » de la tutelle économique des Occidentaux. Ces
derniers se servent de ces produits agricoles comme des armes vertes.
Pour y arriver, les agriculteurs doivent avoir les meilleures
conditions possibles pour travailler. C'est pour cette raison que
l'érection d'un G.C.V. est nécessaire. Les Greniers
Communautaires Villageois permettraient aux agriculteurs de contrôler
l'écoulement de leur production. Ils s'associent pour créer un
central de dépôt, un hangar dans lequel on stockera les produits.
Ils peuvent ainsi contrôler eux-même les contacts pour l'achat de
leurs marchandises. Et c'est d'autant plus vrai qu'avec la montée en
puissance des cultures de spéculation, tel l'oignon, il faut que la
société paysanne se regroupe pour faire face aux pressions des
grands collecteurs. Ainsi ils pourront profiter du résultat de leur
labeur.
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