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Talata Volonondry, une commune en pleine mutation dans le Nord d'Antananarivo

( Télécharger le fichier original )
par Lala Herizo RANDRIAMIHAINGO
Université d'Antananarivo - Maîtrise 2003
  

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B- Les bas-fonds menacés.

Pour le monde rural, le sol est le bien le plus cher. C'est le moyen de production. Sans cela, les paysans ne peuvent pas travailler. Malgré tout, on voit aujourd'hui dans la région de Talata Volonondry que le sol est un problème qu'il faudrait résoudre.

1- L'apport d'alluvions pour les bas-fonds.

Les paysans malgaches ont depuis longtemps utilisé les versants comme une réserve de terre arable pour les bas-fonds. Ils font du transfert de fertilité en faisant migrer vers les vallées les sols riches des versants ( horizons humifères ). En effet, pour les Malgaches, c'est la culture du riz qui dicte les activités dans le finage.

Les systèmes sophistiqués d'irrigation des bas-fonds.

Les systèmes de cultures sur « Tanety » ( c'est le terrain de cultures sur les pentes en opposition au « lohasaha », terrain de cultures dans la vallée ).

Sur les Tanety, dans la zone de Talata où l'implantation humaine est ancienne, on a des flancs de collines caractérisés par de grandes surfaces non cultivées, et des sols dégradés dont la fertilité a été épuisée par de longues exploitations dans les temps reculés.

Le problème réel n'est donc pas le manque de terre, mais le faible fertilité du sol. C'est cette raison qui pousse les gens à s'investir dans les bas-fonds et l'exploiter jusqu'à épuisement.

2- Eviter l'ensablement des vallons.

Les principales activités de l'Homme dans la Commune sont concentrées dans les bas-fonds. C'est la conséquence de la dégradation des tanety qui les y ont poussés. Malgré tout, cette situation est aujourd'hui précaire car ces vallons sont à leur tour menacés par l'ensablement.

Il leur faut préserver ces deux facettes de terrains qui sont interdépendants dans le monde agricole. Les gens pour combler l'insuffisance de la production rizicole se sont tournés vers les tanety. Ce dernier est aujourd'hui au bord de l'épuisement et ne comble guère l'attente des paysans. Au contraire, il jette dans les bas-fonds des sables, marque du stade ultime avant la perte totale du sol. C'est pour cela que les gens sont intéressés aux techniques de la protection des sols et notamment des versants.

Photo 9 : Des vallons étroits colonisés par la riziculture. Source : Cliché de l'auteur.

Les versants et les bas-fonds sont complémentaires dans le paysage agricole. On ne doit pas les « négliger », il faut les protéger au risque de les voir devenir des « désert ».

C- Le repeuplement des versants.

La gestion rationnelle des ressources naturelles de la Commune doit se faire. La politique environnementale initiée à Madagascar tend vers cette conscientisation pour ensuite donner à la population une capacité à gérer seule le devenir de son Univers. Dans la Commune, quand on parle aux gens de l'environnement, ils répondent sans ambages « Plantation d'Arbres ». Or la protection de l'environnement ne se résume pas au simple fait de replanter des arbres. Quel avenir si on plante des arbres et en même temps, on les brûle par « le feu de brousse P »

La protection de ce bassin versant est un gage pour le développement de la commune rurale.

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Schéma 3 : Formation d'un bassin versant.

Source : Microsoft® Encarta® 99

Le bassin versant est formé par un versant haut perché et un versant en contre-falaise. Ces deux versants sont reliés entre-eux par un talus qui régresse à mesure qu'il est rongé par l'érosion. Les ruisseaux prennent sources au pied du talus. C'est là son importance, car si ce dernier régresse, petit à petit, l'eau se tarit. Les zones en aval seront condamnées, tandis que l'amont devient stérile et risque de jeter du sable dans la vallée.

Photo 10 : Affleurement rocheux dans la région d'Antsahamaro. Source : Cliché de l'auteur.

1- Exemple d'une gestion rationnelle d'un paysage collinaire.

A Madagascar, on constate qu'en général, les versants des collines sont de plus en plus dénudés. Le départ des sols sur ces versants est le premier signal d'alarme de la dégradation de l'environnement. On peut citer entre autres : l'infertilité des sols, l'ensablement des vallées, les nappes phréatiques mal- alimentées etc. C'est pour ces raisons qu'il faudrait mettre en place une gestion rationnelle des versants suivant la strate collinaire pour mieux lutter contre l'érosion ( hydrique et éolienne ).

Sur les sommets de ces collines, on aura des forêts. C'est toujours le cas aujourd'hui. Ces arbres serviraient à alimenter le bois pour la consommation des ménages, pour la fabrication du charbon de bois. Ce seront aussi des anti-érosions. Si le sommet est plat, on pourrait y cultiver, avec des bandes de forêts en aval sur les pentes fortes.

Pour les pentes accentuées, le mieux sera de les laisser en jachère améliorée avec des haies vives ou des végétations. Cela permettra de produire des biomasses fertilisantes, de l'engrais vert pour les cultures localisées sur les pentes modérées. En même temps cette jachère permet de fixer le sol et de lutter contre l'érosion. Par ailleurs, les cultivateurs pourraient aussi y planter des arbres fruitiers et autres bois de chauffe.

Toujours sur ces versants, dans l'optique d'un aménagement sensé, on devrait y trouver des bandes de terrains réservées aux plantes fourragères destinées à la consommation des bétails et autres animaux de la ferme. Ainsi, les gens ne sont plus obligés de pratiquer l'élevage extensif qui nuit considérablement au paysage agricole ( il y a des inconvénients à laisser les bétails libres : les fumures sont éparpillées, les marques des sabots dans le sol sur les pentes provoquent l'érosion etc. ).

On doit aussi construire des fossés qui vont servir à stocker ou à canaliser l'évacuation des eaux selon les conditions pluviométriques.

Sur les pieds des pentes, les cultures légumineuses et autres

cultures sèches auront leur place. Enfin dans les bas-fonds, il y aura la

riziculture.

Le but de toutes ces opérations est de rendre les versants cultivables dans des conditions respectant l'environnement. Si bien qu'il est nécessaire d'adopter la culture en gradin qui va limiter l'action érosive.

2-L'utilisation de l'engrais.

Un autre grand défi pour l'agriculture, l'engrais. Son utilisation répond au besoin précis d'un meilleur résultat sur le plan de la production. Or les gens l'utilisent à tort et à travers. L'épandage de l'engrais chimique qui va s'infiltrer dans le sol, va jusqu'à polluer les nappes phréatiques : Ces contaminations ont été les sources de plusieurs maladies qui ont bouleversé l'équilibre écologique à l'étranger. De plus ces engrais sont coûteux. Si bien que les gens devraient adopter l'utilisation de l'engrais vert, plus que préconiser dans la forme de l'agriculture pratiquée dans notre pays. La plus répandue d'entre ces engrais verts aujourd'hui est le compost.

Schéma 4 : Processus de formation du compost. Source : Microsoft® Encarta® 99

L'engrais est un apport nutritionnel pour le sol que l'on cultive. Cet apport est nécessaire quand le sol travaille tout au long de l'année. Et comme on sait que dans Talata, le sol est devenu une denrée rare, il y a de moins en moins de terres laissées en jachère. D'où son importance. Ces engrais verts nécessitent très peu de dépenses et en plus ils sont nettement moins polluant que les engrais chimiques. Le principe des engrais verts est simple : il suffit de fermenter des déchets organiques pour qu'ils libèrent des éléments minéraux utiles au sol, dans le cas du compost. Par ailleurs, il y a aussi l'emploi des plantes riches en matières minérales tels le vétiver ou encore le « ramilamina » ( Azolla ). Ainsi, les engrais

s'obtiennent naturellement sans agent chimique. Cela vérifie la théorie de LAVOISIER : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand