Conclusion partielle.
L
e principal handicap de Talata est son relief. C'est une
commune formée de chaîne de collines massives avec des versants
convexes. Il y
est difficile d'aménager le terrain de culture.
Malgré cela, les gens ont pu vivre en symbiose avec la nature en
s'adaptant au milieu dans lequel ils vivent. Cette situation d'équilibre
est aujourd'hui menacée par la pression démographique. Le
rétrécissement des terrains cultivables pour chaque famille se
fait de plus en plus sentir. A cela, s'ajoutent le problème de la
dégradation du sol et de la déforestation qui gagnent du terrain.
La commune tente d'y faire face, mais sans moyens, elle ne peut que constater
les dégâts. La volonté ferme alliée à la
conviction de pouvoir mieux faire anime pourtant les gens. La lassitude d'hier
est supplantée par l'envie d'aller de l'avant.
Ce qui leur manquait auparavant, c'était la discipline.
Les travaux se sont faits dans le tâtonnement. Il leur faudrait un cadre
dans lequel évolué pour démontrer ce dont ils sont
capables.
L'avenir de Talata dépend de sa potentialité
à relever le défi du développement humain durable. Pour
cela elle doit s'appuyer sur la nouvelle génération et sur les
outils qu'elle a en sa possession. A cela s'ajoute la présence des
modèles sur lesquels elle peut apprendre : La radio Nederland et la
SOPRAMAD.
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Partie III : Vers le développement
d'une commune.
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B
ien que pauvre, Talata a des atouts à faire valoir. Sa
richesse est tout simplement mal exploitée comme partout à
Madagascar. Une gestion
rationnelle, c'est ce dont ont besoin les Mandiavato. Il faut
canaliser les actions à entreprendre pour qu'elles satisfassent et
répondent à l'attente de la majorité des gens.
Chapitre 5 : Des solutions pour avancer.
I- La réhabilitation des vallées, un
défi à relever.
Q
uelque soit l'avenir de Talata, elle ne doit pas oublier que
son existence dépend entièrement de la préservation de son
environnement. Cette
richesse, bien que très entaillée, influe non
seulement sur le devenir de la Commune mais aussi sur une grande partie de la
sous-région. Etant un bassin versant, la dégradation ne serait-ce
que minime dans la commune aurait des répercussions sur le mode de vie
des gens aux alentours et en aval.
A- Le rôle des versants dans l'agriculture.
Abandonnés à tort ou mal-exploités dans
le contexte de l'aménagement initié par les peuples des Hautes
Terres, les versants sont des terrains peu fertiles par rapport à la
plaine. Les gens se sont concentrés sur les bas-fonds en exploitant au
maximum la riziculture pluviale et irriguée. Ils se sont servis de ces
versants comme appoints dans leurs activités.
Figure 9 : Représentation des terroirs agricoles
dans Talata. Source : Fond de carte F.T.M. f Enquête
personnelle.
Figure 10 : Représentation des zones à
forte densité humaine. Source : Fond de carte FTM f
Enquête personnelle.
La Figure 9 et la figure 10 montrent qu'il y a encore de
grandes surfaces qui ne sont pas occupées par l'homme. Elles sont
difficiles à aménager sur le plan agricole. Elles
représentent pour la plupart des zones en hauteur. Pour un avenir
harmonieux de la commune, il faut les prendre en compte dans la gestion de
l'espace.
1- Versants : terrain des cultures sèches.
Les versants sont le domaine des cultures qui ne demandent pas
beaucoup d'effort. Cela est dû au fait que les aménagements sur
les pentes sont un défi tel que les gens les ont plus ou moins
négligés et ce d'autant plus que ces zones sont peu fertiles.
Cette situation a évolué avec l'accroissement
démographique qui a obligé les hommes à se
sédentariser. Pour relancer les activités sur les
tanety, il faut apporter de l'amélioration dans l'exploitation
de ces terres. Il s'agit d'augmenter la production en gardant les facteurs de
production constants ou bien de garder la même production en
économisant les facteurs de production.
Il y a trois catégories de progrès technique que
l'on pourrait adopter : Progrès mécanique technique =
substitution du travail par le capital Progrès biologique technique =
substitution du sol par le capital Progrès organisationnel technique =
capacité de la gestion
Dans ces trois cas, il s'agit d'une augmentation de la
productivité du travail et de la productivité de la superficie. A
Talata, c'est le deuxième cas énoncé ci- dessus qui
commence à être adopté par les paysans : L'utilisation de
l'engrais vert commence à se généraliser.
Pour Talata, l'équilibre alimentaire est loin
d'être atteint. Sur ces versants, on ne retrouve, pour la plupart que des
tubercules et des féculents dont le manioc et parfois les patates
douces. Ces cultures sont faites pour pallier le manque de nourriture en
période de verte pâture.
2- Atténuer l'érosion sur les pentes.
efficace pour emmener les gens à s'intéresser
aux pentes. Pour cela, le mieux serait d'arrêter l'avancée de
l'érosion sur ces versants en premier lieu, puis de leur rendre une
nouvelle jeunesse en les rendant à nouveau propice à la culture.
Il faut protéger les pentes contre l'érosion. Tant qu'elles sont
nues, les risques d'une perturbation en chaîne sur les exploitations
agricoles sont énormes. Cela pourrait aller jusqu'à une «
mini-catastrophe écologique ». Si bien que, la Commune devrait
lancer des programmes pour la protection de ces zones en adoptant par exemple
l'utilisation de plante fixatrice ( comme le Vétiver ).
Sur les pentes raides, le mieux serait d'adopter la culture en
gradin avec l'utilisation de haies vives. Les aménagements sur ces
pentes sont toujours sommaires. Il n'y a pas de techniques particulières
si bien que les cultures sur ces versants sont les premières sources de
leur dégradation. Il faut adopter la culture en gradin pour limiter
l'arrachement des terres sur ces versants. L'adoption de cette méthode
il faut l'avouer nécessite de grands travaux mais elle est utile
à la longue, car elle rendra service aux paysans. Un terrain de culture
stabilisé par ce procédé freinera le processus de la perte
de la fertilité du sol.
Ainsi, on protège à la fois les bas-fonds contre
l'ensablement et les pentes contre l'érosion. De plus on augmente les
surfaces de cultures.
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