C- Un environnement fortement dégradé.
Antananarivo connaît la pollution urbaine. Avant la
saison des pluies, la Capitale est dans une sorte de nuages de SMOG qui sont la
source de nombreuses maladies en ces mois. C'est principalement dû
à la concentration des nuages de fumée dégagés par
les industries et ceux générés par les feux de brousse aux
alentours de la Capitale. Talata, elle, a des problèmes environnementaux
induits par une mauvaise gestion des ressources naturelles. La forêt
d'autrefois a laissé place à des formations de touffes herbeuses
qui, sur certaines portions, laissent le sol à nu.
1- L'eucalyptus, un « colon »
apprécié.
Communément appelé « kininina
» par les Malgaches, cet arbre d'origine australienne a trouvé
refuge sur les hautes terres centrales. Dans la région de Talata, il est
devenu le « roi » de la végétation. Partout où
on regarde, il est présent.
Son utilisation couvre tous les différents aspects de
la vie des malgaches : c'est à la fois un médicament, du bois de
chauffe, du charbon et même de l'engrais...
Victime de « sa trop grande popularité
», l'eucalyptus est aujourd'hui surexploité dans la Commune. Des
pans entiers ont disparu et ce qui restent ne sont plus que des jeunes pousses
d'arbres déjà sous le coup d'un abattage prochain.
2- La déforestation de plus en plus
pratiquée.
Dans le temps, quand on parle de Talata Volonondry, on pense
surtout « aux saucisses cuites du marché, aux « koba
» ( gâteau fait avec de la farine de riz et de pistaches ) et
aux forêts de kininina verdoyantes ». Toutes ces choses qui ont fait
la renommée de Talata sont en train de disparaître. Les deux mets
n'ont plus la côte, tandis que la dernière n'est plus que lambeau.
Sur toute l'étendue de la Commune, il n'y a plus d'arbres originels. On
n'a que des jeunes pousses.
Quand le sol des bas fonds est devenu insuffisant pour nourrir
la famille, les gens s'en sont pris aux bois des versants. Ils se servent de
ces derniers pour faire du charbon et pour le bois de chauffe. Ils laissent
derrière eux des versants nus.
Photo 6 : Des collines à pertes de vue, avec des
arbres sur les sommets. Source : Cliché de l'auteur.
3- L'érosion, un fléau à
combattre.
Le sol des versants est mis à nu après le
passage des bûcherons. Ils sont attaqués à la fois
par le vent et par la pluie. Le sol est arraché peu à peu, et
l'humus n'arrive plus à se fixer. En outre, la remontée par
capillarité des minéraux du sous-sol rend la partie
supérieure de ces versants dure. Tout ceci entraîne peu à
peu la stérilité de ces versants qui deviennent des terrains
vagues
L'érosion est aussi un facteur induit par l'histoire.
Au temps des clans, les villages étaient fortifiés pour
empêcher les attaques surprises. Ils ont construit des remparts et de
grandes fosses : les hady. Ces dernières étaient
sujettes aux rigoles qui sont à la naissance des trous béants,
visibles, à notre époque, sur les pourtours des sommets des
collines. Des plaies qui s'ouvrent au beau milieu du paysage.
4- Une occupation du sol peu adaptée.
L'aménagement des bas-fonds est maîtrisé
par les paysans. Quant à celui des versants, cela laisse à
désirer. Le problème pour cette population, c'est la
mentalité : le riz est le principal produit.
Si bien qu'ils n'accordent que très peu d'importances aux
autres activités agricoles, qui à leurs yeux ne sont que des
activités complémentaires. L'aménagement s'en ressent sur
les pentes des collines où les cultures se font directement sur ces
versants sans aménagement préalable. Cela aussi conduit à
l'érosion de ces derniers.
5- L'élevage inexistant.
Talata est une zone collinaire dont les activités sont
surtout tournées vers l'agriculture. Or, il y est plus facile d'y
promouvoir l'élevage. Dans le cas actuel, l'élevage se traduit
comme un appui aux activités agricoles, un moyen de
thésaurisation à cours terme pour joindre les deux bouts lors des
périodes de verte-pâture. 1.82% seulement de la population l'a
adopté comme activités rémunératrices de
revenus.
Tableau 1 : Tableau récapitulatif de
l'élevage dans la commune de Talata.
Nombre
Zébus
|
1770
|
Porcs
|
371
|
Moutons
|
78
|
Lapins
|
1930
|
Poules
|
19384
|
Source : Banque de données de la commune. Monographie de
l'an 2000.
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