III- De l'esprit attentiste à celui du travailleur.
V
ers la fin des années 1980, le Président
RATSIRAKA était forcé de reconnaître « ses torts
» dans la direction des affaires nationales. Il était forcé
de négocier avec la Banque Mondiale ( BM ) et le Fonds Monétaire
International ( FMI ) pour trouver des solutions à la crise.
Dans le Monde, les grands pays communistes commençaient
à vaciller et en 1989, le mur de Berlin tombe. Une nouvelle ère
s'ouvre. L'Union soviétique ( URSS ) disparaît et la Chine
communiste adopte de nouvelles réformes économiques.
A- Le nouveau « deal » des années 90.
Après le socialisme étatique, Madagascar entrait
dans la tourmente de l'après-communisme. En 1991, Les Malgaches, las
d'attendre de nouvelles promesses sans lendemain décidaient de descendre
dans la rue pour manifester leurs mécontentements.
1- La conception de la liberté.
Madagascar est complètement ruiné par les
années d'errements de l'aprèsindépendance. Depuis, on n'a
cessé de chercher la façon de gouverner : il y avait eu tout
d'abord le libéralisme à l'Européenne, puis le socialisme
étatique. Les Malgaches ont soif de liberté, et ils le font
savoir.
Cette liberté se manifeste par l'adoption d'une
nouvelle constitution qui tranche complètement avec son
prédécesseur. On a changé la façon d'administrer en
adoptant le régime parlementaire « pour que le pouvoir ne soit
plus concentré
entre les mains d'un seul homme. » La notion de
décentralisation effective commençait à être
murmurée partout : Donner plus de pouvoirs décisionnels et de
concertations à chaque entité administrative.
2- Le développement rapide.
Conscients des retards accumulés durant les 30ans
d'indépendance, les dirigeants misaient sur la relance rapide de
l'économie. Ils se sont basés sur la nouvelle constitution qui
donne une plus large autonomie aux différentes régions de
l'île. Les pourparlers avec les bailleurs de fonds internationaux sont
conditionnés par le libre-échange. Après la
nationalisation à outrance, la grande île va connaître la
privatisation à tout va et l'indemnisation des entreprises
spoliées lors de l'arrivée de RATSIRAKA au pouvoir, il y a 15
ans. Ces mesures étaient mentionnées dans le D.C.P.E. ( Document
Cadre de Politique Economique. Outil de travail initié sous le
Gouvernement RATSIRAHONANA pour accélérer la sortie de crise
économique à Madagascar ).
B- La structure actuelle de la décentralisation.
1- La décentralisation.
Selon le dictionnaire Larousse, la décentralisation est
un « Système d'organisation des structures administratives de
l'État qui accorde des pouvoirs de décision et de gestion
à des organes autonomes régionaux ou locaux (collectivités
locales, établissements publics) ». Madagascar, comme bien
d'autres pays, a dû reconnaître que pour un meilleur
développement, il faudrait s'appuyer sur la connaissance empirique de
chaque localité. La politique sera désormais tournée vers
la proximité.
2- La structure de l'Etat.
Avec l'avènement de la troisième
république, Madagascar a doté les régions d'une plus large
autonomie. A l'image de l'autorité centrale, les Collectivités
Territoriales Décentralisées ( CTD ) ont leur « parlement
» ( pouvoir législatif ) et leurs « dirigeants » (
pouvoir exécutif ) . Le but est de rechercher des relais locaux pour les
tâches que l'Etat central doit délaisser ( Rôle de l'Etat :
Défense - Enseignement - Santé - Assainissement de
l'environnement économique. Le but est de partir de l'idée de
l'Etat- providence et aboutir à l'idée d'un Etat- partenaire, un
Etat- soutien ).
A leur coté, on retrouvera le pouvoir
déconcentré de l'Etat avec la présence des
délégués du gouvernement, des préfets et
sous-préfets ainsi que des délégués au maire. Ils
sont chargés de voir si les actions des CTD cadrent avec ceux du pouvoir
central et ne sont pas anticonstitutionnelles.
ETAT CENTRAL
Provinces Autonomes
Régions
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Communes Urbaines
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Communes Rurales
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Diagramme 2 : Organigramme des Collectivités
Territoriales Décentralisées.
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