Conclusion
Le bilan hydrique indique trois phases de stress: la
première a été observée avant la levée et ne
semble pas avoir affecté la culture. En revanche, la seconde et la
quatrième phase de stress ont eu probablement, un effet contraignant sur
la culture, étant donné qu'elles ont coïncidées avec
deux stades importants de la croissance et du développement de la
végétation.
1-2 Simulation du bilan hydrique par le modèle
BUDGET 1-2-1 Paramètres du bilan hydrique
A l'échelle du cycle cultural entier (tous
génotypes confondus), les résultats de la simulation du bilan
hydrique par le modèle BUDGET indiquent un grand écart
(187 mm) entre l'évapotranspiration réelle (353 mm) et
l'évapotranspiration potentielle (540 mm). Cet écart n'est pas
dû à une différence de l'évaporation, puisque que
l'évaporation réelle et potentielle sont similaires (78 mm), mais
plutôt de l'écart , entre la transpiration réelle (275 mm)
et la transpiration potentielle (462 mm), soit un coefficient de stress
avoisinant 0,6 (tableau 13).
La transpiration potentielle, de Polonicum et de Oued Zenati,
473 484 mm, ainsi que leurs transpirations réelles, 276 et 277 mm
respectivement, sont les plus élevées. Par contre, la plus faible
transpiration potentielle est observée chez Mexicali, alors que Waha
enregistre la plus faible transpiration réelle.
La simulation du bilan hydrique par le modèle
BUDGET a mis en évidence un intervalle de sensibilité au
stress allant de 0,57 à 0,62. Polonicum est le génotype qui a
subi le plus de stress, alors que, Mexicali et Altar ont subit moins de
stress.
Tableau 13. Résultats de la simulation du bilan
hydrique.
Génotypes
|
Evaporation réelle (mm)
|
Evaporation potentielle (mm)
|
Transpiration réelle (mm)
|
Transpiration potentielle (mm)
|
ETR ( mm)
|
ETc (mm)
|
K's
|
Oued Zenati
|
76,8
|
76,8
|
277,5
|
473,7
|
354,3
|
550,5
|
0,59
|
Polonicum
|
79,8
|
79,8
|
276,2
|
484,2
|
356,0
|
564,0
|
0,57
|
Altar
|
75,5
|
75,5
|
276,1
|
448,4
|
351,6
|
523,9
|
0,62
|
Sooty
|
79,3
|
79,3
|
275,6
|
470,2
|
354,9
|
549,5
|
0,59
|
Waha
|
79,2
|
79,2
|
272,5
|
449,4
|
351,7
|
528,6
|
0,61
|
Dukem
|
79,3
|
79,3
|
275,6
|
470,2
|
354,9
|
549,5
|
0,59
|
Mexicali
|
75,2
|
75,2
|
275,4
|
443,4
|
350,6
|
518,6
|
0,62
|
Kucuk
|
78,2
|
78,2
|
275,0
|
462,7
|
353,2
|
540,9
|
0,59
|
Moyenne
|
77,9
|
77,9
|
275,5
|
462,8
|
353,4
|
540,7
|
0,60
|
1-2-2 Phases de stress hydrique selon la
phénologie 1-2-2-1 Première phase
Elle coïncide avec le stade semis - levée. Elle
s'étale sur les dix-sept jours qui précèdent le semis. Les
résultats montrent que les paramètres du bilan
(évaporation, transpiration, etc.) de cette phase ne sont pas assez
différents les uns des autres entre les génotypes. La simulation
montre que la transpiration potentielle journalière est en moyenne de
0,1mm, et un cumul de 1,5 mm pour toute la phase.
Alors que, la transpiration réelle cumulée de
cette phase est seulement de 0,3 mm. Ceci engendre un coefficient de stress,
K's1 égal à 0,2, indiquant un stress hydrique intense pour cette
phase (tableau 14).
Toutefois, sur le terrain nous avons noté que la
germination des graines a commencé réellement quelques jours
après la première pluie du 07 Décembre, date
coïncidant avec la fin du stress hydrique de cette phase. Ceci laisse
penser que les génotypes ont échappé au stress hydrique de
cette phase, surtout si l'on considère que la levée était
relativement homogène, avec un taux moyen de 89 % de plants levés
(tableau 18).
Tableau 14. Le stress hydrique des deux
premières phases.
Cumule (en mm)
|
Phase 1 Du 27/09 au 13/12
|
Phase 2 Du 09/01 au 10/03
|
Tpotentielle
|
1,5
|
101
|
T réelle
|
0,3
|
39,2
|
Ecart
|
0,2
|
61,8
|
K's
|
0,2
|
0,39
|
1-2-2-2 Deuxième phase
Elle s'étale de la fin levée jusqu'à la
montaison. Comme dans la première phase, les paramètres hydriques
du bilan sont similaires chez tous les génotypes. La transpiration
potentielle et réelle augmente sensiblement durant cette phase, soit un
cumul respectif de 101 et 39 mm. Le stress hydrique est moins intense K's2 =
0,39 mais plus long soit 60 jours, correspondant à un déficit
journalier moyen d'un millimètre (tableau 14).
La simulation montre que, le stress hydrique s'installe
progressivement avec une intensité maximale vers la fin du mois de
Janvier, où la transpiration est presque nulle. Ensuite,
l'intensité du stress diminue graduellement jusqu'à la
première décade de Février, pour s'intensifier de nouveau
jusqu'à la fin de cette phase (figure 9).
1-2-2-3 Troisième phase
En moyenne, elle s'étale sur quarante jours, allant de
l'épiaison à la maturité complète. Elle est plus
courte que la seconde phase mais avec un stress plus intense (K's3 = 0,26). La
transpiration potentielle moyenne de cette phase est de 169 mm, et la
transpiration réelle est en moyenne de 44 mm (tableau 15 et figure
10).
K's2
0,75
0,50
0,25
0,00
1,00
Date
Figure 9. Stress hydrique durant la deuxième
phase.
K's3
0,75
0,50
0,25
0,00
1,00
Date
Figure 10. Stress hydrique durant la troisième
phase.
Transpiration potentielle Transpiration réelle Coefficient
de stress
100
40
20
80
60
0
0,75
0,50
0,25
0,00
1,00
Figure 11. Stress hydrique durant le stade
épiaison.
La transpiration réelle ne semble pas être
différente entre les génotypes, puisque on observe un
écart de seulement trois millimètres entre Polonicum qui
enregistre la transpiration réelle la plus élevée (45,6
mm) et Mexicali qui enregistre la plus faible valeur (42,6 mm). En revanche,
les génotypes ont des transpirations potentielles assez
différentes. On note que, Polonicum est le génotype qui transpire
le plus (190 mm), alors que Mexicali est le génotype qui transpire le
moins (148 mm).
Les résultats montrent que les génotypes ont des
coefficients de stress très rapprochés soit une moyenne de k's3
égale à 0,26. Par ailleurs, on note que Polonicum et Oued Zenati
enregistrent les écarts les plus élevés entre la
transpiration potentielle et réelle, soit, 145 et 133 mm respectivement.
Ils sont de ce fait les génotypes les plus stressés, alors que
Mexicali et Altar ont subi légèrement moins de stress, ils
enregistrent les plus faibles écarts entre transpiration potentielle et
réelle, soit 105 et 109 mm respectivement.
Tableau 15. Paramètres du bilan hydrique de la
troisième phase.
Génotypes
|
Transpiration Potentielle (mm)
|
Transpiration Réelle
(mm)
|
T potentielle - T réelle
|
K's3
|
Oued Zenati
|
177,8
|
44,7
|
133,1
|
0,25
|
Polonicum
|
190,6
|
45,6
|
145,0
|
0,24
|
Altar
|
152,5
|
43,3
|
109,2
|
0,28
|
Sooty
|
176,8
|
45,2
|
131,6
|
0,26
|
Waha
|
161,9
|
44,1
|
117,8
|
0,27
|
Dukem
|
177
|
45,2
|
131,8
|
0,26
|
Mexicali
|
148
|
42,6
|
105,4
|
0,29
|
Kucuk
|
169,3
|
44,6
|
124,7
|
0,26
|
Moyenne
|
169,2
|
44,4
|
124,8
|
0,26
|
A - Stade épiaison
Il représente la période allant du début
jusqu'à la fin de l'épiaison. La simulation montre que Mexicali a
la transpiration réelle la plus élevée (50 mm), il
réduit ainsi l'écart de la transpiration potentielle à
seulement 9 mm. Son coefficient de stress pour ce stade est de 0,85, et de ce
fait, il est le génotype le moins stressé, alors que Waha et
Altar se classent juste après Mexicali, ils enregistrent un Ks4 = 0,75
(figure 11 et tableau 16).
Polonicum et Oued Zenati ont les transpirations potentielles
et réelles les plus élevées, l'écart entre ces deux
transpirations est le plus élevé (44 mm). Avec un k's4 de 0,43 et
0,36, Oued Zenati et Polonicum sont respectivement les génotypes les
plus stressés de tout le groupe.
Enfin les génotypes; Kucuk, Sooty et Dukem forment un
groupe intermédiaire : Ils enregistrent un écart moyen entre la
transpiration potentielle et réelle de 24 mm et un K's4 de 0,64; 0,61 et
0,57 respectivement.
Tableau 16. Paramètres du bilan hydrique du
stade épiaison.
Génotypes
|
Transpiration Potentielle (mm)
|
Transpiration Réelle (mm)
|
Ecart
|
K's4
|
Oued Zenati
|
75,6
|
32,7
|
42,9
|
0,43
|
Polonicum
|
69,8
|
24,9
|
44,9
|
0,36
|
Altar
|
59,8
|
44,6
|
15,2
|
0,75
|
Sooty
|
66,5
|
40,5
|
26
|
0,61
|
Waha
|
52,7
|
39,7
|
13
|
0,75
|
Dukem
|
60,6
|
34,6
|
26
|
0,57
|
Mexicali
|
59,8
|
50,6
|
9,2
|
0,85
|
Kucuk
|
60,4
|
38,7
|
21,7
|
0,64
|
Moyenne
|
63,2
|
38,3
|
24,9
|
0,62
|
B - Stade post épiaison
Ce stade est marqué par un déficit hydrique
élevé. L'écart entre la transpiration potentielle et
réelle est en moyenne de 100 mm. Le stress hydrique durant ce stade est
plus intense comparé au stade épiaison, soit un K's5 = 0,15. Les
génotypes ont des coefficients de stress assez rapprochés,
variant entre 0,11 et 0,20. Le génotype Altar enregistre la plus forte
transpiration potentielle et réelle; 123,9 et 24,5 mm respectivement. Il
est avec Mexicali, le génotype le moins stressé, leur coefficient
de stress est égal à 0,20. Les résultats de la simulation
indiquent que la transpiration potentielle et réelle de Oued Zenati et
Polonicum sont les plus faibles. En enregistrant un coefficient de stress de
0,12 et 0,11, Oued Zenati et Polonicum sont les génotypes qui ont subit
le plus de stress hydrique durant cette phase.
Tableau 17. Paramètres du bilan hydrique du
stade postépiaison.
Génotypes
|
Transpiration Potentielle (mm)
|
Transpiration Réelle (mm)
|
Ecart
|
K's5
|
Oued Zenati
|
102
|
12,3
|
89,7
|
0,12
|
Polonicum
|
110,5
|
12,6
|
97,9
|
0,11
|
Altar
|
123,9
|
24,5
|
99,4
|
0,20
|
Sooty
|
122
|
16,8
|
105,2
|
0,14
|
Waha
|
127
|
22,1
|
104,9
|
0,17
|
Dukem
|
122
|
16,8
|
105,2
|
0,14
|
Mexicali
|
119,1
|
23,9
|
95,2
|
0,20
|
Kucuk
|
120,8
|
18,0
|
102,8
|
0,15
|
Moyenne
|
118,4
|
18,4
|
100
|
0,15
|
1-3 Elaboration du rendement 1-3-1 Levée et
tallage herbacé
La phase depuis le semis jusqu'à 50% de plants
levés, a pris en moyenne 28,25 jours. Oued Zenati, Altar et Mexicali ont
enregistré 27 jours seulement, alors que le reste des génotypes
ont accompli cette phase en 29 jours. La levée complète a
été observée en moyenne après 36,25 jours du semis.
La densité moyenne est de 370 plants/m2, soit un taux moyen
de levée de 88,89%. L'analyse de variance du nombre de
plants/m2 ne montre pas de différence entre les parcelles de
l'essai. L'installation des génotypes peut être
considérée comme homogène.
Les variétés locales Oued Zenati et Polonicum
occupent mieux leur milieu et couvrent bien le sol en produisant plus de talles
herbacées avec 3,45 et 3,43 talles/plant, comparé à Waha
et Dukem qui enregistrent 3 et 3.10 talles/plant respectivement. En plein
tallage herbacé, Kucuk et Oued Zenati produisent plus de matière
sèche avec 0,38 et 0.33 g/plant comparés à Dukem et Waha
avec 0.26 et 0,23 g/plant respectivement (tableau 19).
Tableau 19. Levée, tallage herbacé et
production de matière sèche
Génotype
|
50% levée (en jours)
|
100% Levée (en
jours)
|
Levée Plant/m2
|
Taux de levée (%)
|
Talles/plant
|
MS g/plant
|
Oued Zenati
|
27
|
35
|
390,81
|
93,80
|
3,35
|
0,33
|
Polonicum
|
29
|
37
|
387,58
|
93,03
|
3,43
|
0,29
|
Altar
|
27
|
35
|
374,16
|
89,81
|
3,11
|
0,28
|
Sooty
|
29
|
37
|
351,96
|
84,48
|
3,12
|
0,27
|
Waha
|
29
|
37
|
376,48
|
90,36
|
3,00
|
0,26
|
Dukem
|
29
|
37
|
350,58
|
84,15
|
3,10
|
0,23
|
Mexicali
|
27
|
35
|
363,99
|
87,37
|
3,25
|
0,31
|
Kucuk
|
29
|
37
|
367,23
|
88,14
|
3,13
|
0,38
|
Moyenne
|
28,25
|
36,25
|
370,35
|
88,89
|
3,19
|
0,29
|
1-3-2 Epiaison
Le début et la fin de la phase de l'épiaison
s'est déroulé en 20 jours (annexe 3). En cumulant le nombre de
jours, entre la date qui correspond à 50% de plants levés et
celle des 50% de plants épiés, on comptabilise une moyenne de
143,07 jours, et à 100% d'épiaison on trouve 148,13 jours,
correspondant à un cumul de température respective de 1402,94 et
1480,44 °C
Mexicali est le plus précoce, il a atteint les 50% de
plants épiés après 139,06 jours, pour un cumul de
température de 1315,49 °C, tandis que Oued Zenati et Polonicum sont
les plus tardifs, puisqu'ils n'atteignent leurs 50% de plants
épiés qu'à 148,22 et 146,90 jours pour un cumul de
température correspondant à 1480,25 et 1483 °C
respectivement (tableau 20).
Tableau 20. Duré d'épiaison.
Génotype
|
Epiaison en jour
|
Epiaison en °C
|
50%
|
100%
|
50%
|
100%
|
Oued Zenati
|
148,22
|
153,00
|
1480,25
|
1568,75
|
Polonicum
|
146,90
|
152,00
|
1483,66
|
1581,45
|
Altar
|
140,47
|
146,00
|
1343,57
|
1418,40
|
Sooty
|
141,27
|
148,00
|
1382,80
|
1486,00
|
Waha
|
140,91
|
145,00
|
1377,44
|
1421,95
|
Dukem
|
144,46
|
148,00
|
1430,39
|
1486,00
|
Mexicali
|
139,06
|
146,00
|
1315,49
|
1418,40
|
Kucuk
|
143,25
|
147,00
|
1409,91
|
1462,60
|
Moyenne
|
143,07
|
148,13
|
1402,94
|
1480,44
|
Le suivi de la cinétique de l'épiaison (figure
12 et annexe 3) fait ressortir quatre groupes de variétés qui se
classent deux à deux et se distinguent par leur vitesse
d'épiaison. Par ordre décroissant il s'agit de Mexicali - Altar,
Waha -Sooty, Kucuk - Dukem et Oued Zenati - Polonicum.
Waha rejoint le premier groupe en fin d'épiaison et
enregistre seulement un jour de retard et forme de ce fait le groupe le plus
précoce avec Mexicali et Altar. En revanche, Sooty se fait
devancé d'un jour par Kucuk et est à égalité avec
Dukem, formant à eux trois, un groupe dont la précocité
semble intermédiaire. Enfin, Oued Zenati et Polonicum demeurent les
génotypes les plus tardifs, ils enregistrent respectivement, 03 et 04
jours de retard sur le groupe intermédiaire et près d'une semaine
sur le groupe le plus précoce.
100%
40%
60%
20%
90%
80%
70%
50%
30%
10%
Waha Dukem Mexicali Kucuk
Oued zenati Altar Sooty Polonicum
0%
Cumul des températures (en C°)
Figure 12. Cinétique de
l'épiaison.
1-3-3 Tallage épi
Le nombre moyen d'épis par m2 est de 492
épis/m2. L'analyse de variance fait ressortir une
différence significative entre les génotypes. Oued Zenati produit
moins d'épis (416,25 épis/m2) et de talles (1,07
épis/plant), tandis que, Dukem et Mexicali ont le meilleur peuplement
épis avec; 559,16 et 556,39 épis/m2. En moyenne, leurs
talles sont de 1,60 et 1,53 épis/plant, respectivement. La comparaison
du nombre d'épis moyen produit par plant fait ressortir quatre groupes
homogènes (tableau 21).
Tableau 21. Nombre d'épis et tallage
Génotype
|
Epis/m2
|
Epis/plant
|
Oued Zenati
|
416,3 a
|
1,07a
|
Polonicum
|
432,4 ab
|
1,14a
|
Altar
|
454,2 abc
|
1,22 ab
|
Sooty
|
492,1 abcd
|
1,40 bc
|
Waha
|
524,5 cd
|
1,41 cd
|
Dukem
|
559,2 d
|
1,60 d
|
Mexicali
|
556,4 d
|
1,53 cd
|
Kucuk
|
505,5 bcd
|
1,38bc
|
N b: Les moyennes ayant en moins une lettre en
commun constituent un groupe homogène.
1-3-4 Nombre de grains par m2 et
fertilité épi
L'analyse de la variance indique qu'il existe une
différence significative entre les génotypes pour le nombre de
grains par épis et le nombre de grains par mètre carré.
Sooty Produit 18297 grains/m2, sa fertilité est de 37,18
grains/épis. Oued Zenati est le moins fertile de tous les
génotypes avec 21,03 grains/épis, il produit aussi le moins de
grains par unité de surface soit 8755 grain/m2.
1-3-5 Poids de mille grains
Les résultas montent que le poids de mille grains varie
entre 28,7 et 45,4 grammes. Altar enregistre le PMG le plus
élevé, alors que celui de Sooty est le plus faible. L'analyse de
la variance du poids de mille grains montre une différence significative
entre les génotypes, qui sont répartis en cinq groupes
homogènes.
1-3-6 Biomasse aérienne et hauteur des
chaumes
L'analyse de variance de la biomasse aérienne ne montre
pas de différence significative entre les variétés
testées. Toutefois, Polonicum et Oued Zenati arrivent à produire
les biomasses les plus élevées : 17,14 et 16.52 t/ha,
respectivement alors qu'Altar avec 14,88 t/ha enregistre la plus faible
biomasse.
Notre collection comporte des variétés
précoces caractérisées par des tailles qui
diffèrent significativement des variétés locales. A titre
indicatif, Oued Zenati a une hauteur de 131.42cm comparée à Dukem
qui enregistre 88,08cm (tableau 18).
1-3-7 Rendement grain
L'analyse de la variance des rendements en grains, montre une
différence significative entre les génotypes. La comparaison de
leurs moyennes fait ressortir trois niveaux de rendement : Oued Zenati
enregistre le plus faible rendement avec 3.63 t/ha suivi par Polonicum 4.34
t/ha. Les génotypes introduits forment un groupe homogène
à part et se distinguent des variétés locales par leurs
rendements élevés en grains. A titre indicatif, le
génotype Sooty a le rendement le plus faible dans son groupe, il
enregistre 5,16 t/ha (tableau18).
1-3-8 Indice de récolte
L'indice de récolte (HI) est significativement
différent d'une variété à une autre. On note
qu'Altar a enregistré le plus fort indice, soit 37,68%, alors qu'Oued
Zenati a le plus faible indice 22,06 %. La comparaison des moyennes de l'indice
de récolte met en évidence quatre groupes homogènes
(Tableau 18).
Tableau 18. Valeurs moyennes du rendement et de ses
composantes.
Génotype
|
Rendement (t/ha)
|
Nombre de grains par épi
|
Nombre de grains par m2
|
PMG (g)
|
Biomasse (t/ha)
|
Hauteur (cm)
|
Hi
(%)
|
OuedZenati
|
3,6a
|
21,0 a
|
8755a
|
42,6ab
|
16,5
|
131,4 a
|
22,06a
|
Polonicum
|
4,3 b
|
25,7 b
|
11092 ab
|
40,5 b
|
17,1
|
125,0 b
|
25,41 b
|
Altar
|
5,6 c
|
27,5 b
|
12474 b
|
45,4 a
|
14,9
|
91,0 cd
|
37,68 d
|
Sooty
|
5,2 c
|
37,2 d
|
18297 c
|
28,7 d
|
15,0
|
90,9 cd
|
34,42 cd
|
Waha
|
5,8 c
|
33,1 cd
|
17377 c
|
34,4 ce
|
16,0
|
93,5 c
|
35,99 cd
|
Dukem
|
5,4 c
|
33,6 cd
|
18769 c
|
29,3 d
|
16,1
|
88,1 d
|
33,35 c
|
Mexicali
|
5,8 c
|
29,4 bc
|
16339 c
|
36,8 c
|
16,1
|
92,0 cd
|
36,06 cd
|
Kucuk
|
5,4 c
|
33,5 cd
|
16917 c
|
32,9 e
|
15,0
|
88,4 d
|
36,08 cd
|
N b: Les moyennes ayant en moins une lettre en
commun constituent un groupe homogène.
1-4 Evaluation de quelques paramètres
physiologiques 1-4-1 Teneur en chlorophylle
La teneur moyenne en chlorophylle varie entre un maximum de
0,658 umol/g noté le 24 mai, date qui correspond à la fin de
l'épiaison et un minimum de 0,126 umol/g, le 12 juin qui correspond au
remplissage des grains soit une diminution de 77 % (tableau 21).
Tableau 21. La teneur en chlorophylle (en
umol/g).
|
TC1
|
T
|
TC3
|
TC4
|
Oued Zenati
|
0,594
|
0,625
|
0,602
|
0,138
|
Polonicum
|
0,602
|
0,607
|
0,606
|
0,173
|
Altar
|
0,609
|
0,664
|
0,618
|
0,140
|
Sooty
|
0,763
|
0,747
|
0,792
|
0,100
|
Waha
|
0,658
|
0,661
|
0,644
|
0,048
|
Dukem
|
0,695
|
0,672
|
0,697
|
0,105
|
Mexicali
|
0,627
|
0,689
|
0,637
|
0,076
|
Kucuk
|
0,584
|
0,594
|
0,595
|
0,229
|
Moyenne
|
0,642
|
0,658
|
0,649
|
0,126
|
N b : TC1 = 17 Mai, T = 24 Mai, TC3 = 29 Mai,
TC4 = 12 Juin
Des corrélations positives ont été
observées entre TC1 et T (r=0,87), TC1 et TC3 (r=0,99) et T et TC3
(r=0,88) (tableau 22). Les trois premières mesures (TC1, T et TC3)
indiquent que Sooty possède les plus fortes teneurs en chlorophylle,
atteignant un pic de 0,792 umol/g le 29 mai, tandis que les plus faibles
teneurs sont notées chez Kucuk avec 0,584 umol/g enregistrée le
17 mai. On enregistre une baisse sensible de la teneur en chlorophylle chez
tous les génotypes vers le 12 juin. Waha a la plus faible teneur avec
0,048 umol/g et enregistre la plus forte diminution soit près de 93%,
contrairement à Kucuk qui enregistre en même temps la plus faible
diminution soit 62%.
Tableau 22. Matrice de corrélations des teneurs
en chlorophylle
|
TC1
|
T
|
TC3
|
T
|
0,87*
|
1
|
|
TC3
|
0,99*
|
0,88*
|
1
|
TC4
|
-0,56
|
-0,70
|
-0,46
|
N b: * = corrélation significative (p< 0,05),
Le classement des génotypes selon un ordre croissant de
la teneur en chlorophylle, fait ressortir Sooty en première position et
Kucuk en dernier pour les trois premières mesures, tandis que pour
dernière mesure, Waha occupe la dernière place et Kucuk se
positionne en premier (tableau 23).
Tableau 23. Classement des génotypes selon la
teneur en chlorophylle.
Génotypes
|
TC1
|
T
|
TC3
|
TC4
|
Sooty
|
1
|
1
|
1
|
6
|
Dukem
|
2
|
3
|
2
|
5
|
Waha
|
3
|
5
|
3
|
8
|
Mexicali
|
4
|
2
|
4
|
7
|
Altar
|
5
|
4
|
5
|
3
|
Polonicum
|
6
|
7
|
6
|
2
|
Oued Zenati
|
7
|
6
|
7
|
4
|
Kucuk
|
8
|
8
|
8
|
1
|
1-4-2 Discrimination isotopique du carbone
L'analyse de la variance de la discrimination isotopique du
carbone (Ä13C) montre une différence significative entre
les génotypes. Le test de comparaison de moyenne indique qu'il existe
six groupes homogènes de génotypes. D'une part, Oued Zenati
(15,31%o) n'est pas différent de Polonicum (15,40%o) et d'autre part,
Mexicali (16,79%o) ressemble à Kucuk (16,74%o). Enfin, on note que Dukem
qui enregistre un Ä13C = 1 7.02%o est le plus discriminant de
tous les génotypes (tableau 24).
Tableau 24. Discrimination isotopique du
carbone.
Génotypes
|
Ä13C
|
|
(%o)
|
OuedZenati
|
15,31a
|
Polonicum
|
15,40 a
|
Altar
|
16,03 b
|
Sooty
|
15,91 c
|
Waha
|
16,54d
|
Dukem
|
17,02 e
|
Mexicali
|
16,79f
|
Kucuk
|
16,74 f
|
N b: Les moyennes ayant en moins une lettre en
commun constituent un groupe homogène.
1-4-3 Efficacité d'utilisation de l'eau et de la
transpiration 1-4-3-1 Production de Biomasse
L'efficacité d'utilisation de l'eau (EUE) pour la
production de biomasse est en moyenne de 4,48 gramme/mm/m2 d'eau
évapotranspirée. Les résultats indiquent que les
génotypes locaux sont les plus performants. A titre indicatif,
l'écart entre Polonicum, qui a la meilleure efficacité
d'utilisation de l'eau (4,81 grammes/mm/m2), et Sooty, qui a la plus
faible EUE (4,23 grammes/mm/m2), est de 12%.
On note que, Polonicum et Oued Zenati enregistrent
l'efficacité de transpiration pour la production de biomasse la plus
élevée soit 6,21 et 5,95 gramme/mm/m2, tandis que
Altar a la plus faible W = 5,39 grammes/mm/m2 d'eau
transpirée soit un écart relatif de 15 et 10% respectivement
(tableau 24).
1-4-3-2 Rendement grain et EUE
Contrairement à la production de la biomasse, les
génotypes introduits ont une efficacité d'utilisation de l'eau,
pour le rendement en grains, plus élevée par rapport aux
variétés locales. En effet, l'écart entre l'EUE de
Mexicali (1,65 grammes/mm/m2) et celle de Oued Zenati (1,02
gramme/mm/m2) est d'environ 60%.
De même, les variétés introduites
enregistrent la meilleure efficacité de transpiration pour le rendement
grains. A titre indicatif, Mexicali produit 2,1 grammes/mm/m2 d'eau
transpirée. Il est supérieur d'environ 61% à Oued Zenati
qui produit seulement 1,02 grammes de grains par unité d'eau
transpirée et par unité de surface (tableau 25).
Tableau 25. Efficacité d'utilisation de l'eau
(EUE) et efficacité de la transpiration (W) en gramme/millimètre
/m2 d'eau
Génotypes
|
EUE grains
|
EUE biomasse
|
W grains
|
W biomasse
|
Oued Zenati
|
1,02
|
4,66
|
1,31
|
5,95
|
Polonicum
|
1,22
|
4,81
|
1,57
|
6,21
|
Altar
|
1,59
|
4,23
|
2,02
|
5,39
|
Sooty
|
1,45
|
4,23
|
1,87
|
5,44
|
Waha
|
1,63
|
4,54
|
2,11
|
5,86
|
Dukem
|
1,51
|
4,54
|
1,94
|
5,85
|
Mexicali
|
1,65
|
4,59
|
2,10
|
5,84
|
Kucuk
|
1,51
|
4,24
|
1,95
|
5,45
|
Moyenne
|
1,45
|
4,48
|
1,86
|
5,75
|
2- Discussion des résultats
2-1 Relations entre le rendement et ses composantes 2-1-1
Biomasse, hauteur et indice de récolte
Les efforts en amélioration durant le vingtième
siècle ont fait augmenter le rendement du Blé dans divers
environnements avec des gains allant de 5 à 71 kg/ha (Calderini &
al., 1999). Ces gains génétiques dans le rendement ont
contribué à 50% du total des gains de la productivité du
blé (Slafer & al., 1994).La répartition de la
biomasse dans les organes de reproduction a été le principal
facteur responsable de ce gain (Cox & al., 1988; Austin, 1989;
Siddique & al., 1989; Slafer & Andrade, 1989; Calderini &
al., 1995). Les variétés améliorées dans
plusieurs régions du monde ont déjà été
atteint leur potentiel optimal qui est d'environ 62 % (Austin & al.,
1980). La supériorité des variétés modernes de
Blé dur en termes de rendement grain a été
attribuée largement aux changements de l'indice de récolte, avec
de faibles augmentations dans la production de biomasse et dans le nombre de
nombre de grains/m2 (Austin & al., 1980, 1989; Siddique
& al., 1989; Slafer & Andrade, 1993; Brancourt-Hulmel &
al., 2003)
L'amélioration de la biomasse et la
photosynthèse est un objectif majeur pour l'amélioration du
potentiel de rendement du blé (Waddington & al. 1987). Dans cette
étude, la production de biomasse aérienne à
maturité ne semble pas différée d'un génotype
à un autre, bien qu'il existe un léger avantage en faveur des
génotypes locaux (Oued Zenati et Polonicum). Ces derniers se distinguent
aussi par une hauteur plus élevée, qui est significativement et
positivement corrélée (r = 0,73) à la biomasse
aérienne (annexe 4 et figure1 3).
Chez les céréales à petit grain, la
biomasse où la surface foliaire aux stades précoces du
développement a été aussi positivement
corrélée au rendement grain sous des environnements de type
Méditerranéen, en raison de la réduction des pertes d'eau
du sol par évaporation d'une part et l'accroissement de
l'efficacité d'utilisation de l'eau , d'autre part (La relation entre le
rendement et l'eau disponible pour la culture à travers les
précipitations et /ou l'irrigation), quand la croissance se
déroule dans la saison froide (López-Castaòeda &
Richards, 1994; Hafid & al., 1998).
En dépit d'une meilleure hauteur et d'une bonne
production de biomasse, le rendement en grains de Oued Zenati et Polonicum
demeure inférieur et différent significativement de celui des
génotypes introduits. Puisque on note une relation négative entre
la production de biomasse et le rendement (r = -0,56) d'une part, et la hauteur
et le rendement (r= -0,93) d'autre part (Figure 13). Des relations
significatives entre le rendement et la biomasse à l'anthèse
où durant la période de remplissage ont été
rapportées chez le blé tendre (Turner, 1997), l'orge (Ramos &
al., 1985) et le blé dur (Boggini & al., 1990;
Villegas & al., 2001; Ramdani, 2004).
y = 0,0342x + 12,412 R2 = 0,5392
14,0
15,0
14,5
18,0
17,5
17,0
16,5
16,0
15,5
80 90 100 110 120 130 140
Hauteur (en cm)
y = -0,0397x + 9,0941 R2 = 0,8568
6,0
5,5
5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
80 90 100 110 120 130 140
Hauteur (en cm)
Figure 13. Relation entre la biomasse et la hauteur.
Figure 14. Relation entre le rendement et la
hauteur.
y = -0,0031x + 0,638 R2 = 0,918
40%
30%
80 90 100 110 120 130 140
50%
20%
10%
Hauteur (en cm)
y = -10,693x + 19,327 R2 = 0,5559
18,0
17,5
17,0
16,5
16,0
15,5
15,0
14,5
14,0
20% 25% 30% 35% 40%
indice de récolte
Figure 15. Relation entre la hauteur et l'indice de
récolte. Figure 16. Relation entre l'indice de récolte et
la
biomasse.
L'indice de récolte est le rapport du rendement grain
sur le rendement biologique. C'est une mesure de la capacité d'une
plante à accumuler les assimilats dans les organes d'une manière
économique (Donald, 1962, 1968).
La supériorité du rendement en grains des
génotypes modernes, s'est traduite par une supériorité de
l'indice de récolte (HI). Chez ce dernier groupe, HI varie entre un
minimum de 33,3% pour Dukem et un maximum de 37,7% pour Altar, alors que pour
Oued Zenati et Polonicum, il est respectivement de 22,1 et 25,4%. Enfin, il est
à noté que le rendement est très fortement
corrélé à l'indice de récolte (r = 0,97). En
revanche, une relation négative associe HI à la Hauteur (r =
-0,96) et à la biomasse aérienne (figure 15 et 16).
2-1-2 Nombre et poids du grain
Le rendement en grains intègre deux composantes
majeures, le nombre de grains /m2 et le poids moyen du grain (Slafer
& Rawson, 1994). Dans notre essai, on constate que le rendement en grains
est significativement et positivement corrélé au nombre de
grains/m2 (r = 0,77) (figure 17). Par contre, la relation entre le
rendement et le poids du grain est négative.
En effet les génotypes modernes présente un
nombre de gains/m2 élevé comparé aux
génotypes locaux. Ceci peut s'expliquer d'une part, par la bonne
fertilité des génotypes introduits qui est en moyenne de 32,36
grains/épis alors que pour les deux génotypes locaux, elle est de
23,34 grains/épis, et d'autre part, par le fait que les génotypes
modernes produisent plus d'épis par unité de surface qui est en
moyenne de 515 épis/m2, comparés à Oued Zenati
et Polonicum, avec seulement 424 épis/m2. En effet, on
observe une forte corrélation entre le nombre de grains/m2 et la
fertilité (r=0,95) et entre le nombre de grains/m2 et nombre
d'épis/m2 (r=0,88) (figure 18 et 19). Aussi, on note que le
poids moyen des grains diminue considérablement avec l'augmentation du
nombre de grains/m2, et le coefficient de corrélation entre
ces deux variables est de r = -0,88 (figure 20).
Ces résultats corroborent ceux de Shanahan & al.
(1984) qui ont indiqué que la variation dans le rendement grain, au sein
du même environnement où entre environnements différents,
est plus liée au nombre de grains qu'avec le poids du grain, mais une
réduction dans le poids des grains est plutôt plus probable qu'une
baisse du nombre de grains en période post anthèse en conditions
de sécheresse (Fischer& Maurer, 1978).
Le stress hydrique peut réduire le potentiel de toutes
les composantes du rendement, particulièrement le nombre d'épis
fertiles par unité de surface ainsi que le nombre de grains par
épi (Giunta & al., 1993; Simane & al., 1993;
Abayomi & Wright, 1999). Cependant le poids du grain est
négativement influencé par les températures
élevées et la sécheresse durant la maturation (Chmielewski
& Kohn, 2000).
y = 0,0002x + 2,7936 R2 = 0,5857
4,5
4,0
6,0
5,5
5,0
3,5
3,0
Nombre de gains/m2
20 000 18000 16000 14000 12000 10000
|
|
8 000
y = 664,56x- 5015,7 R2 = 0,8972
|
Nombre de gains/Epis
|
Figure 17. Relation entre le nombre de
grains/m2 Figure 18. Relation entre le nombre de
grains/m2
et le rendement. et le nombre de grains/Epis.
20 000
18000
|
|
|
16000
|
|
14 000
|
|
12000
|
|
10000
|
|
8 000
y=60,021x- 14571 Nombre de
Plants/m2
R2 = 0,7846
|
20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000
|
|
y = -530,09x + 34253 PMG
R2 = 0,7801
Figure 19. Relation entre le nombre de
grains/m2 Figure 20. Relation entre le nombre de
grains/m2
et le nombre de Plant/m2. et le
PMG.
Les résultats de la simulation du bilan hydrique
montrent que le stress est fortement associé à la diminution du
rendement. Le coefficient de corrélation entre le rendement et le
coefficient de stress du cycle total de la culture (K's), est égal
à 0,70.
Fischer (1985) a montré que la période critique
pour l'élaboration du nombre de grains se situe 20 jours avant
l'anthèse. D'autres études ont confirmé ce résultat
et étendent cette période critique à 10 jours après
l'anthèse (Savin & Slafer, 1991; Ortiz-Monasterio & al.,
1994; Abbate & al., 1995, 1997).
La corrélation augmente significativement, entre le
rendement et le stress hydrique de la phase épiaison maturation (r=
0,74). Aussi, Les résultats indiquent que le stress hydrique
enregistré durant le stade épiaison (en moyenne K's4 = 0,62), est
plus associé au rendement (r= 0,88), comparé au stress hydrique
du stade post épiaison, qui était plus intense (K's5 = 0,15),
mais moins corrélé au rendement (figure 21 et22).
L'esquive permet à la plante de réduire ou
d'annuler les effets de la contrainte hydrique par une bonne adéquation
de son cycle de culture à la longueur de la saison des pluies. (Amigues
&., al 2006).
La précocité constitue un important
mécanisme d'esquive de la sécheresse de fin de cycle (Ben Naceur
& al., 1999). Le rendement de nombreuses variétés a
été amélioré grâce au raccourcissement des
longueurs de cycle chez pratiquement toutes les espèces cultivées
annuelles (Turner & al., 2001), sur les légumineuses
(Subbarao, 1995), comme sur les céréales (Fukai & al.,
1999).
Les génotypes locaux (Oued Zenati et Polonicum) ont une
épiaison plus tardive que celle des autres génotypes. Une forte
corrélation existe entre la précocité à
l'épiaison et le rendement. En effet, la date repère de 50%
d'épiaison est négativement corrélée au rendement
(r=-0,91), et en prenant la date repère de 100% d'épiaison, on
constate un forte augmentation de la corrélation entre la
précocité à l'épiaison et le rendement (figure 23
et 24). Aussi, les résultats indiquent que les génotypes les plus
précoces à l'épiaison sont les moins stressés. A
titre d'exemple, les dates de 50% et 100% à l'épiaison sont
très significativement corrélées au stress hydrique du
stade épiaison, soit un coefficient de corrélation r = -0,94 et
-0,93 respectivement.
Il semble donc, que les génotypes modernes qui sont
plus précoces esquive le stress de fin du cycle. La
précocité au stade épiaison est une composante importante
d'esquive des stress de fin de cycle chez le blé dur. L'adoption de
variétés à cycle relativement court est nécessaire
dans les régions arides à semi- arides compte tenu de la
distribution aléatoire des précipitations (Makhlouf &
al., 2006). Fisher & Maurer (1978) notent que chaque jour de
gagner en précocité génère un gain en rendement de
30 à 85 kg/ha.
y = 3,5945x + 2,8482 R2 = 0,7357
4,5
4,0
6,0
5,5
5,0
3,5
3,0
K's4
4,5
4,0
6,0
5,5
5,0
3,5
3,0
y= 17,841x+2,3734 R2 = 0,6216
K's5
Figure 21. Relation entre le rendement et le stress
Figure 22 Relation entre le rendement et le stress
hydrique du stade épiaison. hydrique du stade post
épiaison.
4,5
4,0
6,0
5,5
5,0
3,5
3,0
Nombre de jours à 50%d'épiaison
y = -0,21x+ 35,165 R2 = 0,8209
y = -0,2534x + 42,652 R2 =0,9509
5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
Nombre de jours à
100%d'épiaison
6,0
5,5
Figure 23. Relation entre le rendement et le stress
Figure 24 Relation entre le rendement et le stress
au stade 50% de l'épiaison. hydrique au stade 100%
de épiaison.
2-2 Efficacité d'utilisation de l'eau et de la
transpiration en relation avec la discrimination isotopique du
carbone
Durant le dernier siècle, les sélectionneurs de
nombreuses espèces cultivées, ont exploité la variation
génétique associée à la précocité, la
réponse à la photopériode et au besoin en vernalisation,
pour générer d'énormes variations dans la
phénologie des cultures. Cette variation phénologique a permis
aux cultures de croître successivement dans des régions et
à des moments de l'année ou la demande évaporative
prévalente est faible, ce qui engendre une élévation de
l'efficacité d'utilisation de l'eau et une augmentation des rendements
des cultures.
Dans cet essai, les résultats indiquent que les
génotypes les plus précoces surtout au stade épiaison
(Waha; Mexicali et Altar) ont la meilleur efficacité d'utilisation de
l'eau pour le rendement en grains (figure 25 et 26). L'efficacité
d'utilisation de l'eau est positivement corrélée au nombre de ;
grains/m2, d'épis/m2 et de grains/épis,
soit de coefficients de corrélations r = 0,75; 0,77 et 0,67
respectivement. En revanche, l'EUE pour le rendement en grains est
négativement et significativement corrélée à la
hauteur (r= -0,92) et elle est moins corrélée avec le PMG (r=
-0,35) (figure 27 et 28).
Les résultats montrent que les génotypes qui
utilisent efficacement l'eau pour la production de grains sont ceux qui ont
subit le moins de stress hydrique, que ce soit à l'échelle du
cycle cultural entier ou au niveau des différents stades
phénologiques. Ces génotypes se distinguent aussi, par une
meilleure efficacité de la transpiration. A titre d'exemple, Mexicali
qui a subit le moins de stress à tous les stades phénologiques et
qui a la meilleure efficacité d'utilisation de l'eau pour produire des
grains (EUE=1,65 gramme/mm d'eau), se distingue aussi, par l'efficacité
de la transpiration la plus élevée (W=2,10 gramme/mm).
La difficulté majeure à laquelle se heurte
l'utilisation de la discrimination isotopique du carbone ?13C dans
la sélection pour l'amélioration agronomique de
l'efficacité d'utilisation de l'eau est d'incohérences
observées entre ?13C et le rendement. Ces incohérences
ont été bien répertoriées dans de nombreuses
études impliquant les céréales, tel que le blé
tendre (Triticum aestivum L.), le blé dur (T. turgidum
D.) et l'orge (Hordeum vulgare L.).
L'efficacité d'utilisation de l'eau et
l'efficacité de la transpiration pour le rendement en grains sont
significativement et positivement corrélées à la
discrimination isotopique du carbone, r= 0,80 et 0,81 respectivement. En effet,
Les génotypes locaux, Oued Zenati et Polonicum qui ont le plus faible
rendement; 3,63 et 4,34 t/ha respectivement, la plus faible efficacité
d'utilisation de l'eau pour la production de grains ; ils produisent
respectivement 1,02 et 1,22 gramme de grains pour chaque millimètre
d'eau consommée, ainsi que la plus faible efficacité de la
transpiration, sont les génotypes qui discriminent moins contre le
carbone 13C, ils enregistrent un Ä 13C = 15,88 et
15,92%o respectivement (figure 29).
y = -0,0613x+ 10,222 R2 = 0,8323
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
1,7
1,6
Nombre de jours à 50%d'épiaison
y = -0,0737x + 12,37 R2 = 0,9575
1,4
1,3
1,7
1,6
1,5
1,2
1,1
1,0
Nombre de jours à 100%
d'épiaison
Figure 25. Relation entre l'efficacité
d'utilisation de Figure 26 Relation entre l'efficacité d'utilisation
de
l'eau et nombre dejourà 50% de l'épiaison.
l'eau et nombre dejourà 100% de l'épiaison.
1,7
1,6
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
Hauteur (en cm)
y = -0,01 14x + 2,5928 R2 = 0,8438
1,7
1,6
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
y= -0,0126x+ 1,9082 PMG (en gramme)
R2 = 0,1254
Figure 27. Relation entre l'efficacité
d'utilisation de Figure 28 Relation entre le rendement et le stress
l'eau et la hauteur. hydrique du stade
épiaison.
Les composantes du rendement telle que le nombre
d'épis/m2, le nombre de grains/épis et le nombre de
grains/ m2 sont aussi associés significativement et
positivement à la discrimination isotopique du carbone. Par contre, on
observe une forte corrélation négative entre la hauteur et la
discrimination isotopique du carbone (r= -0,83). Alors que, les
génotypes modernes qui transpirent et utilisent efficacement l'eau pour
le rendement, sont les plus discriminants contre le 13C. Une forte
corrélation positive est observée entre la discrimination
isotopique du carbone d'une part et le rendement en grains et l'indice de
récolte, d'autre part (figure 30 et 31).
Ces résultats sont en accord avec d'autre études
réalisées sur des collections de génotypes de
céréales cultivées, en Australie sous régime
pluvial ou irrigué (Condon & al., 1987, 1993, 2002; Condon
& Richards, 1993; Condon & Hall, 1997), en région
méditerranéenne (Voltas & al., 1999; Merah &
al., 2001; Royo & al., 2002; Araus & al.,
2003) et même dans d'autres régions (Sayre & al.,
1995; Fischer & al., 1998). Les relations entre le rendement
en grains et ?13C ont été rarement négatives, si ce n'est
souvent des relations positives ou neutres. Beaucoup de ces études
associant ?1 3C et la productivité chez les céréales ont
utilisé des groupes de génotypes qui diffèrent entre eux
non seulement par ?13C, mais aussi par la date de floraison et la hauteur, deux
caractéristiques qui peuvent influencées considérablement
les productions, indépendamment de ?1 3C.
Chez les génotypes de céréale, le
caractère dominant de la croissance à travers un faible
?13C, a des implications importantes pour l'efficacité
d'utilisation de l'eau. Les plus importantes relations entre ?13C et
le rendement ont été observées dans des milieux ou des
saisons durant lesquelles les irrigations complémentaires ou les
précipitations régulières maintiennent un statut hydrique
élevé du sol. Dans ces environnements, la croissance rapide des
génotypes à forte discrimination isotopique du carbone se traduit
souvent et directement par une production en biomasse et en grains plus
importante (Condon & al., 1987, 2002; Sayre & al.,
1995; Fischer & al., 1998).
A maturité, les génotypes à faible
?13C produisent moins de grains et de biomasse en situation de
stress hydrique (Condon & al., 2002).
Le rendement en grain s'est associé positivement
à la discrimination isotopique. En revanche, la production de biomasse
aérienne est corrélée négativement à la
discrimination isotopique (figure 32). En effet, dans des environnements soumis
à des contraintes hydriques, les génotypes à fort
?13C produisent plus de biomasse à l'anthèse en
puisant les réserves hydriques du sol d'une manière intensive
(Condon & al., 1993). Les génotypes à fort
?13C rendent mieux grâce à la production d'un grand
nombre de grains associée à une plus grande production de
biomasse à l'anthèse et à une meilleure translocation des
grains.
y= 0,2698x-2,9259 R2 = 0,6468
0,8
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
Ä 13C (en%o)
y= 0,9343x- 10,033 R2 = 0,6523
4,5
4,0
6,0
5,5
5,0
3,5
3,0
Ä 13C (en%o)
Figure 29. Relation entre l'efficacité
d'utilisation de Figure 30. Relation entre rendement en grains et
la
l'eau et la discrimination isotopique du carbone
13C. discrimination isotopique du carbone
13C.
y= 0,0654x-0,7344 R2= 0,557
40%
25%
20%
35%
30%
Ä 13C (en%o)
18,0
17,0
16,0
15,0
14,0
y = -0,431x + 22,827 Ä 13C
(en%o)
R2 = 0,1176
Figure 31. Relation entre l'indice de récolte et
Figure 32. Relation entre la biomasse et
la discrimination isotopique du carbone 13C.
la discrimination isotopique du carbone 13C.
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