1.1 - Cadre conceptuel
La comptabilité analytique est un mode de traitement des
données dont les objectifs essentiels sont les suivants :
- Connaître les coûts des différentes
fonctions assumées par l'entreprise,
- Déterminer les bases d'évaluation de certains
éléments du bilan de l'entreprise (les stocks par exemple),
- Expliquer les résultats en calculant les coûts des
produits (biens et services) pour les comparer aux prix de vente
correspondants.2
La comptabilité analytique est d'abord une
comptabilité capable d'aider les dirigeants. Il ne s'agit pas seulement
de calculer les coûts des produits fabriqués par l'entreprise mais
surtout d'influencer le comportement des décideurs et de les aider
à atteindre leurs objectifs.
Le but de l'analyse des coûts n'est donc pas tant de
connaître les coûts des produits que de permettre de gérer
les ressources économiques de l'organisation. Envisagés dans
cette perspective, les rôles de la comptabilité de gestion
appartiennent à trois grandes catégories :
2 J.P Helfer et J.Orsoni, « T.Q.G 2
comptabilité analytique », Edition Vuibert, 1984, page 9
- Constituer un système de mesure
: qui soit le plus neutre et le plus objectif possible. La
détermination des coûts reste un objectif principal de l'analyse
des coûts mais, au delà de l'utilisation simpliste que certains
ont pu en faire, il faut garder à l'esprit que la finalité d'un
système de comptabilité de gestion est d'améliorer la
gestion et non de calculer des coûts avec une grande exactitude.
- Aider à la prise de décision
: l'analyse des coûts trouve là sa justification
fondamentale. La comptabilité de gestion constitue une banque de
données et un outil de traitement de l'information
irremplaçables.
- Permettre le contrôle de gestion
: seule la comptabilité de gestion est en mesure
d'analyser les résultats, d'en faire apparaître les
éléments constitutifs, d'en fournir une décomposition par
produit, par branche ou par fonction. L'analyse des coûts est au service
de la gestion et doit privilégier l'optique
prévisionnelle.3
1. 2 - La méthode des
coûts complets
La méthode des coûts complets permet de
connaître le résultat dégagé par produit, et ainsi
de mesurer la rentabilité de chacun des produits fabriqués par
l'entreprise. On peut ainsi suivre l'évolution des coûts de
revient et résultats par famille de produit, à condition que le
niveau d'activité demeure sensiblement constant.
La méthode des coûts complets n'est pas optimale,
elle est complexe à mettre en oeuvre dans certains cas puisqu'elle
présente plusieurs limites :
· Le retraitement des charges issues de la
comptabilité générale ;
· La sélection entre les charges directes et
indirectes ;
· La répartition en centres d'analyse et le choix
des unités d'oeuvre contient toujours une part d'arbitraire ;
· le coût de revient peut être
considérablement modifié selon la clé choisie ;
· L'activité de chaque centre n'est jamais
parfaitement homogène et n'est donc pas reflétée
correctement par une seule unité d'oeuvre.
Pour répondre aux critiques faites aux coûts
complets, d'autres méthodes ont été mises au point lors
des quarante dernières années telles que :
3Fr.wikipedia.org/wiki/Comptabilité_analytique
5www.mdeie.gouv.qc.ca/page/web/portail/entreprises/nav/Gestion/42386/47556/47121.html
?iddoc=47 121 #intro
- Le direct costing ou la méthode du
coût variable
Méthode née aux Etats-Unis dans les années
60, elle consiste à imputer à chaque produit les charges
variables correspondantes, en écartant les charges fixes du calcul des
coûts. La marge sur coût variable dégagée peut
évaluer la contribution de chaque produit à la couverture des
charges fixes, nommées aussi les charges de structure.4
- La méthode ABC (Activity Based Costing)
Cette méthode considère que les
activités qui consomment des ressources et non pas les centres
d'activités. La mise en place de cette méthode se base sur un
organigramme opérationnel, sur une modélisation du processus et
des chaînes d'activités de l'entreprise.
Ces activités peuvent être par exemple : le
traitement d'une commande, la réception d'une marchandise..., pour
chaque activité il y'a un inducteur retenu et suivi comme unité,
permettant la répartition du coût total de l'activité sur
les différents coûts des produits.5
La méthode ABC est mieux adaptée aux entreprises
ayant les caractéristiques suivantes :
- Forte automatisation et informatisation ; - Activités
trop diversifiées ;
- Processus de fabrication coûteux et complexe.
A partir des années 90, d'autres méthodes de la
comptabilité analytique ont été développé,
suite au prolongement de la méthode ABC telles que :
- La Méthode du Calcul des Coûts par les
Caractéristiques (MCCC) 6publiée par J.A.Brimson en
1998 ;
- La méthode CALADRIS publiée en 2006 par
E.Hachez.
Dans notre procédure, le choix de la méthode
des coûts complets n'était pas aléatoire, cette
méthode était vue comme la plus adéquate à notre
cas pour une raison de disponibilité de l'information au niveau des
éléments suivants :
> La nature du secteur immobilier qui donne une distinction
préalable entre charges directes et indirectes ;
> Le découpage des centres d'analyses de l'entreprise
qui s'appuie sur des éléments déjà existants
(organigramme de l'entreprise) ;
> Activité unique (produits
homogènes)
1.3 - Le service de la
comptabilité analytique
La définition des objectifs et des attributions du
service est une étape stratégique avant d'entamer la mise en
place de la procédure comptable.
Elle permet de tracer les tâches primordiales qui
doivent être exécutées par le service pour réussir
la démarche ainsi que les finalités qui doit atteindre à
la fin de son travail.
> Attributions :
· Distinguer entre charges directes et indirectes ;
· Déterminer les sections principales et auxiliaires
;
· Définir les clés de répartition et
les unités d'oeuvres ;
· Répartition primaire et secondaire des charges
indirectes ;
· Calculer le coût de revient et les résultats
analytiques par projet.
> Objectifs :
· Connaître les coûts, les résultats et
l'efficience des différentes fonctions de l'entreprise ;
· Analyser les résultats après calcul des
coûts des projets ;
· Déterminer quels sont les produits les plus
profitables et quels sont ceux qui créent un déficit ;
· Aider à déterminer un prix pour les projets
vendus ;
· Fixer la limite de toute baisse de prix ;
· Détecter les pertes et les gaspillages.