DEUXIEME PARTIE :
LE COMPORTEMENT DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES FACE
AUX DISPOSITIONS DU SYSTEME COMPTABLE OHADA ET LEUR INFLUENCE SUR LA
GOUVERNANCE
La première partie est essentiellement
constituée de la revue critique de la littérature qui nous a
conduit à formuler nos hypothèses de recherche. A présent,
nous procéderons à la vérification empirique de
celles-ci.
Cette partie qui sera absolument empirique a pour objet de
mettre à l'examen, l'application du Système Comptable OHADA au
niveau des entreprises camerounaises, afin de ressortir ses incidences sur la
gouvernance de celles-ci. Dans un premier temps, nous exposerons la
réalité de l'application de ce nouveau système de
comptabilité par les entreprises camerounaises. En d'autres termes,
c'est la perception et la conception du Système Comptable OHADA par les
chefs d'entreprises camerounaises, objet de notre troisième chapitre.
Dans un second temps, nous dégagerons à partir de
cette réalité les impacts du Système sur la gouvernance
des entreprises, objet de notre quatrième chapitre.
CHAPITRE3 : CONCEPTION ET PERCEPTION DU SYSTEME
|
COMPTABLE OHADA PAR LES ENTREPRISES CAMEROUNAISES
|
Avant d'appréhender la réalité de
l'application du système OHADA par les entreprises camerounaises, nous
présenterons d'abord, la démarche que nous avons adoptée
pour entreprendre ce travail scientifique.
SECTION I : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Quelle est la démarche logique qui nous a
accompagné au long de notre recherche ? La réponse de cette
question constitue l'objet de cette section.
La première phase de ce travail a concerné la
sélection des idées permettant de bien situer le problème
que pose notre sujet. C'est la canalisation des besoins spécifiques en
information. Celle-ci a débouché à la formulation des
hypothèses.
La deuxième phase est le processus de vérification
des hypothèses.
La présente section est structurée de la
manière suivante : les besoins spécifiques en information (I) et
la procédure de vérification des hypothèses (II).
I/ LES BESOINS EN INFORMATION
Cette sous section est divisée en deux parties : les
hypothèses de recherche et la détermination des variables.
A) LES HYPOTHESES DE RECHERCHE 1) De la nature du
problème
a) La nature du problème
Derrière les hypothèses de recherche, nous avons
le problème de gestion. En effet, notre sujet pose le problème de
gouvernance des entreprises. Il consiste ainsi à ressortir les
éléments susceptibles d'améliorer le système de
gouvernance des entreprises et déterminer la bonne gouvernance. Notre
sujet vise à expliquer le système de gouvernance des entreprises
camerounaises par l'application du Système Comptable OHADA. La nature du
problème est donc explicative.
b) le type de recherche
La nature du problème nous a permis de préciser
le type de recherche envisagée. Étant donné que le
phénomène que nous avons étudié, cherchait les
explications du système de gouvernance par l'application Système
Comptable OHADA, nous en déduisons que notre recherche est du type
causal, ou recherche de nature expérimentale.
2) Les hypothèses proprement dites
La revue critique de la littérature nous a aidé
à la formulation de cette hypothèse principale suivante :
Les dispositions du Système Comptable OHADA permettent
l'amélioration des pratiques comptables dans les entreprises
camerounaises.
En effet, le Système Comptable OHADA a prévu des
dispositions pour l'objectif de l'atteinte de l'image fidèle et dans le
but de fournir les informations utiles à la prise de décision.
Ces dispositions vont permettre l'amélioration de la qualité de
la pratique comptable, c'est-à-dire la conformité aux normes et
la tenue régulière de la comptabilité. Cette
amélioration a pour conséquences, l'utilisation de la
comptabilité dans la gestion des entreprises camerounaises. Nous avons
donc, pour rendre explicite cette hypothèse, formulé trois sous
hypothèses qui sont :
-Sous- hypothèse 1 : l'organisation comptable
incite les entreprises camerounaises à se servir de la
comptabilité dans leur gestion courante.
-Sous-hypothèse 2: la constitution des
états financiers a tendance à inciter les dirigeants des
entreprises camerounaises vers la gestion transparente.
B/ LA DETERMINATION DES VARIABLES
1) Les variables explicatives
a) organisation comptable selon le système
comptable OHADA Enregistrement des informations de base.
Enregistrement chronologique.
Enregistrement sans retard.
Traitement des informations enregistrées en temps
opportun.
Disposition d'un manuel de procédure décrivant les
procédures et l'organisation comptable.
Tenue de la comptabilité dans la langue officielle.
Tenue de la comptabilité dans l'unité
monétaire légale au Cameroun. Emploi de la technique de la partie
double.
Justification des écritures par des pièces
datées, conservées et classées.
Précision de l'indication de l'origine, de l'imputation,
du contenu et de références des pièces justificatives de
l'opération.
Contrôle par inventaire de l'existence et de la valeur des
biens, créances et dettes. Utilisation du plan comptable OHADA.
Mise en oeuvre de procédure de traitement agrée
pour l'établissement des états financiers.
Tenue des livres obligatoires.
Conservation des livres comptables et pièces pendant dix
ans.
b)Spécification des systèmes
comptables
Chiffre d'affaire.
Taille de l'entreprise.
Secteur d'activité.
Type de système.
Constitution des états financiers.
Etablissement de l'état supplémentaire
statistique.
|
c) constitution des états
financiers
Bilan, compte des résultats, TAFIRE, états
annexés.
Précisions et compléments d'informations qu'offre
l'état annexé. Elargissement du périmètre du
bilan.
Structuration du bilan.
Elaboration du TAFIRE
|
2) Les variables expliquées
Instrument de mesure.
Instrument de description et d'évaluation.
Instrument d'information des tiers.
Instrument de prise de décisions.
Instrument de calcul de bénéfice distribuable.
Instrument de calcul de l'impôt.
Instrument de prévention du risque.
Instrument permettant de mémoriser toute trace de vie de
l'entreprise. Instrument de demande de crédit.
Instrument de calcul de coût et de toutes les autres
charges intermédiaires. Instrument permettant de connaître le
niveau de stock en quantité et en valeur. Instrument permettant le
rapprochement bancaire.
Une fois les hypothèses formulées,et les variables
de mesure déterminées, alors le travail de recherche empirique,
qui a pour objet la vérification des hypothèses, commence.
II/ PROCEDURE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES
La phase de vérification est celle de confrontation des
hypothèses de recherche à la réalité. La nature de
problème nous a permis de déterminer le type de recherche auquel
nous avons à faire. Ce type de recherche (recherche descriptive) a
induit les méthodes que nous avons utilisées. Ensuite, le choix
des instruments de mesure a intervenu. Puis la phase de collecte proprement
dite (l'administration des instruments). Comment collecter donc les
données ?
A/ DE LA METHODE DE COLLECTE DE DONNEES 1) La
méthode de collecte des données
Nous avons connu deux difficultés majeures dans cette
phase. D'abord, la recherche en comptabilité nécessite des
informations concernant le chiffre d'affaire, les états financiers, les
comptes de l'entreprise... Or, pour la plupart des chefs d'entreprises, la
comptabilité est
quelque chose de secret et ils se doivent de garder la
discrétion, ce qui complique la collecte des informations. Ensuite, nous
avons fait face aux contraintes financières liées au financement
de la phase de vérification. Enfin, les contraintes de temps.
Compte tenu de toutes ces contraintes, nous avons opté
l'enquête comme méthode de collecte de données
adaptée.
2) Choix des instruments de mesure et leur
administration
a) Choix des instruments de mesure
Nous avons déterminé notre choix de collecte
des données qui est l'enquête sur le terrain. Tout logiquement,
les instruments les plus adaptés sont : les questionnaires et les
entretiens.
b) L'administration du questionnaire
Nous avons utilisé deux méthodes
d'administration du questionnaire selon la disponibilité du
répondant. Ces modes sont : l'auto administration et le mode
administré face à face. Le mode administré face à
face nous a permit de recueillir certaines informations et
éclaircissement. C'est un entretien guidé.
B/ PLAN D'ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES DONNEES 1- Le
plan d'échantillonnage
a) Définition de la population
cible
Ces entreprises sont nombreuses et dispersées
géographiquement dans toute l'étendu du territoire camerounais.
Nous avons retenu pour cet travail, toute entreprise,
installée au Cameroun, soumise au Système Comptable OHADA par les
dispositions de l'Article 2 de l'acte uniforme relatif au droit comptable
OHADA, relevant soit du système allégé soit du
système normal de comptabilité, et ayant un chiffre d'affaire
inférieur ou égal à un milliard de F CFA.
b ) méthode
d'échantillonnage
Compte tenu des difficultés que nous avons
rencontrées, le recensement n'est pas possible. La méthode que
nous avons adoptée est donc l'échantillonnage non scientifique :
la méthode non probabiliste.
c) Cadre d'échantillonnage
Nous avons utilisé les listes obtenues auprès
des services des impôts de la ville de Yaoundé,
Ngaoundéré et Garoua ; ainsi que celles obtenues auprès de
la chambre de commerce et des cabinets d'expertise comptable.
d) Technique d'identification de
l'échantillon
A la base des listes obtenues, nous avons adopté la
méthode de jugement pour identifier les entreprises.
e) Les individus
Nous avons en fin de compte à la base des listes
obtenues, une liste de 85 entreprises correspondant à la
définition de notre population cible.
f) Taille de l'échantillon
Notre échantillon final est constitué de 64
entreprises. Nous avons pu aborder 79 entreprises mais, du fait de
l'utilisation, parfois du mode auto administré du questionnaire, nous
n'avons que 64 questionnaires en retour. Les autres entreprises n'ont pas eu le
temps de nous recevoir ou de remplir le questionnaire.
2- l'analyse des données
Après avoir recueilli les donnés, nous avons
élaboré un plan de dépouillement et procédé
à son exploitation, ce travail préliminaire nous a permis de
réaliser les différentes fiches telles que la bibliothèque
des variables et des codes et autres. Ensuite, nous avons fait subir ces
données au traitement statistique en se servant des outils statistiques
et les logiciels d'analyse des données. Pour la vérification des
nos hypothèses, nous avons utilisé le test de Khi-deux et
l'analyse factorielle de correspondance multiple.
SECTION II : LE COMPORTEMENT EFFECTIF DES ENTREPRISES
CAMEROUNAISE FACE AU NOUVEAU SYSTEME COMPTABLE
Les entreprises interrogées ne sont pas identiques en
tout point. Elles relèvent de divers secteurs d'activité, des
différentes formes juridiques, elles n'ont pas le même chiffre
d'affaires et elles emploient les comptables qui n'ont pas ni le même
niveau d'étude, ni la même formation. Elles organisent
différemment leur comptabilité. Chacune relève du
système comptable qui lui est propre etc.
La présente section nous permettra de ressortir d'une
part les spécificités de la pratique comptable dans les
entreprises camerounaises étudiées (I) et d'autre part la mise en
évidence du degré d'application du Système Comptable OHADA
par ces entreprises (II).
I. SPECIFICITES DE LA PRATIQUE COMPTABLE DANS
LES ENTREPRISES CAMEROUNAISES.
Il consistera de retracer les caractéristiques des
entreprises étudiées avant de présenter les
déterminants de leur pratique comptable.
A)LES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
CAMEROUNAISES
Les entreprises camerounaises relèvent des
différents secteurs d'activité, évoluent avec diverses
formes juridiques et différentes tranches du chiffre d'affaire. Quels
sont ces secteurs, formes juridiques, tranches du chiffre d'affaire... ?
1) - Le secteur d'activité et le chiffre d'affaire
a) - Secteur d'activité :
Les entreprises camerounaises faisant partie de notre
échantillon, sont soit des entreprises de service, soit des entreprises
du secteur commercial, soit des entreprises industrielles.
Tableau n°1 : Secteur d'activité
fréquence
|
|
pourcentage
|
Service
|
14
|
21,88
|
Commerce
|
35
|
54,687
|
Industrie
|
15
|
23,437
|
total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Il ressort de ce tableau que 14 entreprises sur 64, soit un
pourcentage de 21,88, relèvent du secteur de service. Ce sont des
prestataires des services divers tels que l'hôtellerie, le transport...
Ce secteur est peu représenté du fait que la plupart des
entreprises de service réalisent un volume d'opérations
très réduit. Raison pour laquelle, nous avons
préféré aller vers les grands hôtels et les
directions de certaines agences de voyage de taille importante.
Le secteur commercial constitue l'essentiel de notre
échantillon. Dans le tableau ci- dessus, 35 entreprises sur 64, soit un
pourcentage de 54,687, appartiennent au secteur commercial. Leur
activité principale est le commerce. Ce secteur regroupe les
supermarchés, les bazars, les alimentations, les grandes
quincailleries... Ces entreprises réalisent beaucoup d'opérations
par jour et doivent dans toute circonstance, s'occuper du suivi de ces
dernières.
Enfin, le secteur de l'industrie qui est aussi peu
représenté. Parmi les entreprises interrogées (64), 15
seulement, soit 23,437%, relèvent du secteur de l'industrie. Ce sont les
grandes boulangeries et pâtisseries ainsi que les entreprises de
production de taille moyenne.
b)- Le chiffre d'affaire :
Pour formuler les différentes tranches du chiffre
d'affaire, nous sommes partis des articles 11, 12 et 13 de l'Acte Uniforme
relatif au droit comptable, décrivant les entreprises en fonction de
leur chiffre d'affaire. Notre population cible est constituée des
entreprises relevant soit du système allégé soit du
système normal de comptabilité liés au chiffre
d'affaire.
Nous avions déterminé les tranches suivantes (en
million) : [0 à 10], [10 à 20], [20 à 30], [30 à
100], [100 à 1000], [1000 à plus].
Le tableau suivant ressort la réalité des
entreprises interrogées par rapport à ces différentes
tranches du chiffre d'affaire.
Tableau n° 2 : Tranche du chiffre
d'affaire
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
[0 à 10]
|
/
|
/
|
[10 à 20]
|
/
|
/
|
[20 à 30]
|
08
|
12,5
|
[30 à 100]
|
25
|
39,062
|
[100 à 1000]
|
31
|
48,437
|
[10000 à et plus]
|
/
|
/
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Nous constatons que la majorité des entreprises faisant
objet de notre enquête sont soit de la tranche [30 à 100] soit de
la tranche [100 à 1000]. Les deux tranches représentent 87,5% des
entreprises enquêtées. C'est - à - dire alors que notre
échantillon relève soit du système allégé
(25 entreprises au plus), soit du système normal (31 entreprises au
moins).
Aucune représentation dans la tranche [1000 et plus],
le chiffre d'affaire n'excédant pas le montant annuel d'un milliard,
cela confirme que les entreprises étudiées font partie de la
catégorie PME puisque la PME est toute entreprise dont le chiffre
d'affaire n'excède pas un milliard (voir chapitre deux). Ce sont surtout
des moyennes entreprises industrielles ou commerciales.
Cependant, 8 entreprises sur 64, soit un pourcentage de 12,5,
appartiennent à la tranche [20 à 30]. Ceci peut s'expliquer par
les raisons suivantes :
- soit ces entreprises ont opté pour le système
normal de comptabilité ;
- soit elles n'ont pas voulu avouer leur chiffre d'affaire exact
;
- soit elles relèvent du système
allégé et sont de la catégorie des entreprises artisanales
et assimilées ou de la catégorie de entreprises de service.
Pour ces raisons nous les maintenons dans notre
échantillon.
c) La forme juridique :
Cette recherche concerne toute forme d'entreprise à
l'exclusion des coopératives. Le tableau suivant présente la
répartition de ces entreprises selon leur forme juridique.
Tableau 3 : Répartition selon la forme
juridique
Forme juridique
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Individuelle
|
15
|
23.4
|
S A
|
16
|
25
|
SARL
|
25
|
39.1
|
SNC
|
08
|
12.5
|
TOTAL
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Ce tableau nous fait remarquer que les entreprises individuelles
sont au nombre de quinze dans l'échantillon final, elles
représentent 23.4% de ce dernier.
Les entreprises sociétaires quant à elles,
constituent l'essentiel des individus enquêtés. Parmi ces
entreprises, nous constatons que la SARL est la forme la plus
représentée. Ceci peut s'expliquer par les nombreux avantages
qu'offrent actuellement l'option pour SARL. Nous avons aussi la SA qui est
moyennement représentée 16 sur 64, soit 25%, ce qui n'est pas
négligeable, d'ailleurs le dépouillement a montré que
toutes les entreprises industrielles interrogées sont des
sociétés anonymes.
B - LES PRATIQUES COMPTABLES DANS LES
ENTREPRISES CAMEROUNAISES
1) - les indicateurs de la pratique comptable
:
a) - le responsable de la
comptabilité
Chez les entreprises camerounaises étudiées, la
comptabilité est assurée, soit par un service comptable interne,
soit par un service externe (cabinet d'expertise).
i) - service interne.
Tableau n°4 : répartition des
entreprises selon l'existence d'un service interne de
comptabilité
Existence d'un service
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Présence
|
45
|
70.3
|
Absence
|
19
|
29.7
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
La majorité des entreprises disposent d'un service de
comptabilité interne. 45 entreprises sur 64 soit 70.3% affirment
qu'elles ont un service de comptabilité. Cela peut s'expliquer par
l'importance du volume d'opérations et la
nécessité absolue de leur suivi. Cela justifie que les
entreprises perçoivent positivement l'utilité de la
comptabilité.
Bien que ce service existe, son organisation, son rôle,
pourrait varier en fonction des entreprises.
ii)- Recourt au service extérieur :
Tableau n° 5 : Répartition des
entreprises selon le recourt au service externe
Recourt au service externe
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
27
|
42.2
|
Non
|
37
|
57.8
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
D'après nos enquêtes, plus de la moitié
des entreprises camerounaises de l'échantillon ne font pas recourt au
service extérieur pour leurs travaux comptables. Sauf 27 entreprises sur
64, soit 42.2%, de l'échantillon font appel aux services des cabinets
d'expertise comptable. Ce sont des entreprises qui, bien que disposant de
service interne, ne parviennent à tenir elles - même ses
comptes.
b) - Profil de formation du responsable de la
comptabilité
i) -niveau d'étude du comptable
Tableau n°6 : répartition des
entreprises selon le niveau d'étude du comptable
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Au plus niveau secondaire
|
35
|
54,68
|
Niveau supérieur
|
29
|
45,32
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Bon nombre d'entreprises emploient les comptables qui ont un
niveau d'étude au plus secondaire, parmi les répondants 35 sur
64, soit un pourcentage de 54,68, déclarent avoir un niveau
d'étude inférieur ou égal au baccalauréat. Ceci
revient à remarquer que, parmi les entreprises qui affirment avoir un
service de comptabilité interne, beaucoup confient ce service à
des personnes qui ne sont pas suffisamment instruites.
b-Type de formation du comptable :
Tableau n°7 : répartition des
comptables en fonction de la formation suivie
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Etude en gestion
|
36
|
56.2
|
Autre
|
28
|
43.8
|
total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Il découle de nos enquêtes que 36 sur 64 des
répondants (les personnes qui s'occupent de la comptabilité),
soit un pourcentage de 56.2, ont suivi une formation en gestion. Ce qui
implique qu'ils ont aussi des bonnes notions en comptabilité. Nous
pouvons les nommer comptables de formation.
Tandis que 28 sur 64 soit 43.8% des entreprises
étudiées disposent des comptables qui n'ont suivi aucune
formation en gestion donc en comptabilité. On pourrait donc s'attendre
à ce que la pratique comptable y soit sous-traitée ou
écartée des normes comptables.
b) Type de formation du comptable par son niveau
d'étude.
Tableau n°8 : Répartition des
entreprises selon le type de formation et le niveau de formation
+ + +
| genre de formation du comptable |
| + |
niveau d'étude |étude en gestion |autre
formation|
du comptable | | | Total
+ + +
au plus secondaire | 16 | 19 | 35
| | |
+ + +
supérieur | 20 | 9 | 29
| | |
+ + +
Total | 36 | 28| 64
| 56.25| 43.75| 100.00
Source : nos enquêtes.
Nous constatons que l6 sur 35, soit 45.71%, comptables ayant
au plus un niveau d'étude secondaire sont formés en gestion.
Pendant que 19, soit 54.29%, ont une formation autre que la gestion.
Aussi, 20 sur 29 des ceux qui ont un niveau d'étude
supérieur, soit 68.96%, ont suivi une formation en gestion au cours de
leur parcourt académique. Tandis que 9 sur 29 des ces comptables n'ont
pas été formés en gestion.
Par ailleurs, 16 sur 36 de comptables formés en
gestion, soit un pourcentage de 44.45, ont un niveau d'étude au plus
secondaire. Pourtant, 20 sur 36 de ceux-ci, soit un pourcentage de 55.55, ont
un niveau d'étude supérieur.
Pareillement, 19 sur 28, soit 67.85%, de ceux qui n'ont pas
été formés en gestion, ont un niveau d'étude au
plus secondaire. Quoique 9 sur 28 de ces comptables, soit un pourcentage de
32.14, ont un niveau d'étude supérieur.
Nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
--Les comptables qui ont un niveau d'étude secondaire
sont pour la plupart ceux qui n'ont pas été formés en
gestion . par conséquence, il leur manque des notions comptables pour
pratiquer normalement de comptabilité tout en se conformant à la
réglementation comptable en vigueur. Deux cas de figure peuvent se
présenter : soit l'entreprise confie la tenue comptable à un
service extérieur, soit elle fait du « cafouillage ».
-- Les comptables qui ont un niveau d'étude
supérieur, sont en majorité, formés en gestion. Ce sont
des comptables de formation avec un bon niveau d'instruction. Ils ont, soit un
BTS, soit une formation supérieure générale en gestion.
Dans ce cas on peut s'attendre à la tenue normale de comptabilité
voire à l'application du Système Comptable OHADA.
Nous apercevons qu'il y a une forte corrélation entre le
niveau d'étude et la formation suive par le comptable. Plus il a un
niveau d'instruction élevé, plus il est formé en
gestion.
d) - le travail comptable :
i) la saisie de l'information ou enregistrement des
échanges économiques
Pour saisir l'information, le comptable se sert normalement de
l'outil journal. Cependant, certaines entreprises, malgré l'importance
de leur taille ou de volume d'opérations, elles se contentent uniquement
des cahiers ou registre de vente.
Le tableau suivant ressort la réalité de
l'utilisation du livre -journal et de registre de vente. Tableau
n°9 : Répartition des entreprises selon l'utilisation ou non du
livre -journal
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Utilisation
|
39
|
60.9
|
Non utilisation
|
25
|
39.1
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Tableau n°10 : Répartition des
entreprises selon l'utilisation ou non du registre de rectte et
dépense
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Présence
|
48
|
75
|
Absence
|
16
|
25
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Dans le premier tableau, nous relevons que la majorité
des entreprises se servent du livre-journal pour leur enregistrement. 39 sur 64
entreprises, soit 60.9% avouent l'utilisation du livre -journal.
Dans le second tableau, nous remarquons que sur 64 entreprises
48, soit un pourcentage de 75, disposent d'un registre de recette -
dépenses. Alors que 16 sur 64, soit un pourcentage de 25, n'en disposent
pas.
ii) Utilisation du plan comptable OHADA et emploi de la
technique de la
partie double :
La tenue de certains documents tels que le journal, le grand
-livre, la balance, nécessite l'utilisation du plan comptable et
l'emploi de la partie double.
-Utilisation du plan comptable OHADA
Tableau n°12 : Répartition des
entreprises selon l'utilisation du plan comptable
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Utilisation
|
38
|
66.67
|
Non -utilisation
|
19
|
33.3 3
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
D'après les résultats de l'enquête, la
plupart des entreprises se servent du plan comptable OHADA dans leur
comptabilité, soit 38 sur 64 soit 66,67%.
- Emploi de la technique de la partie
double.
Tableau 13 : Répartition des entreprises
selon l'emploi de la partie double
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Emploient
|
64
|
100
|
N'emploient pas
|
/
|
/
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
La totalité des entreprises interrogées se servent
de la technique de la partie double pour l'enregistrement de leurs
opérations.
2) - Les formes des pratiques comptables
rencontrées
L'étude du profil de formation de la personne qui s'occupe
de la comptabilité nous a permis de distinguer quatre catégories
d'entreprises :
· Dans la première catégorie, le comptable a
un niveau d'étude au plus secondaire et n'a pas été
formé en comptabilité.
· La seconde catégorie concerne les entreprises
où le comptable a aussi un niveau d'étude au plus secondaire mais
est formé en comptabilité.
· La troisième catégorie quant à elle,
regroupe les entreprises dont la comptabilité est assurée par une
personne non formée en comptabilité et ayant un niveau
d'étude supérieur.
· Enfin, la quatrième catégorie est celle
où le comptable a un niveau d'étude supérieur et est
formé en comptabilité.
Par ailleurs, nous avons aussi vu que parmi les entreprises
camerounaises, il y a celles qui utilisent les outils comptables tels que le
journal, le grand -livre et la balance, le livre d'inventaire tandis que
d'autres ne s'en servent et se contentent de registre de
recette/dépense.
De même, nous avons vu qu'il y a des entreprises qui
utilisent le plan comptable et qui se servent de la technique de la partie
double. Par contre, d'autres ne font ni allusion au plan comptable, ni à
la technique de la partie double.
II). L'ETAT DE L'APPLICATION DU SYSTEME COMPATBLE
OHADA
Pour mesurer le degré d'application du système
comptable OHADA, nous avons essayé d'identifier les indicateurs de la
pratique comptable relatifs à l'organisation comptable et aux
états financiers.
A) L'ORGANISATION COMPTABLE
1) - Le travail comptable
Le premier travail comptable est la saisie de l'information ou
enregistrement. Le Système Comptable OHADA a prévu plusieurs
dispositions concernant cet aspect par rapport au temps, à la date,
à la procédure, au traitement...
a)L 'enregistrement chronologique :
Tableau 14 : Répartition des entreprises
selon qu'elles tiennent compte de la date de réalisation des faits
comptables dans leur enregistrement ou non
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Tient compte
|
63
|
98,4
|
Ne tient pas compte
|
1
|
1,6
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes
Parmi les entreprises interrogées, 63 sur 64
déclarent qu'elles tiennent compte de la date mentionnée sur les
pièces comptables, justificatives ainsi que la date de
réalisation des faits comptables.
Le Système Comptable OHADA a beaucoup insisté
sur le respect de cette norme dans la tenue des comptes. Toutes les entreprises
camerounaises prennent en considération cette réglementation dans
leur comptabilité.
b) L'utilisation du plan comptable OHADA
:
Nous avons présenté plus haut, la
réalité des entreprises camerounaises face au plan comptable
OHADA. Beaucoup d'entreprises s'en servent et bon nombre ne s'en servent pas.
Certaines entreprises utilisent encore le plan comptable OCAM.
c) La technique de la partie double
:
Nous avons également présenté la
réalité de l'emploi de la technique de la partie double dans des
entreprises camerounaises. En général, toutes les entreprises
l'emploient. Cela peut s'expliquer par la simple raison que ce n'est pas une
nouvelle technique, c'était aussi la même chose avec les anciens
plans comptables, ces entreprises ont appris son utilisation avant
l'avènement du Système Comptable OHADA.
c) Le traitement des données
enregistrées Tableau 15 : Répartition des entreprises
selon la période de traitement comptable
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Journalier
|
32
|
50
|
Hebdomadaire
|
16
|
25
|
Mensuel
|
16
|
25
|
Total
|
64
|
100
|
|
Source : nos enquêtes
Ce tableau nous montre que chaque entreprise procède
au moins une fois par mois au traitement des données qu'elle a
enregistré. Ce qui est tout a fait normal pour le Système
Comptable OHADA. Parmi la moitié de ces entreprises, traitent les
données enregistrées chaque jour, c'est ce qui constitue un signe
de la tenue régulière de la comptabilité dans ces
entreprises.
d) Utilisation des supports comptables
:
Nous avons vu plus haut que la majorité des entreprises
tiennent le livre -journal (60.9%). Ce qui est aussi normal pour le
système comptable OHADA. Cependant, 75% de ces entreprises utilisent les
supports tels que le registre de recettes -dépense, les fiches de stock
et autre. Or, parmi les dispositions du Système Comptable OHADA, toute
entreprise doit tenir les documents comptables suivants : le livre -journal, le
grand -livre, la balance, le livre d'inventaire. Ces documents sont largement
suffisants pour une bonne tenue de la comptabilité. Toutefois, certaines
entreprises utilisent en même temps ces outils requis par la
réglementation et le registre. Dans ce cas ce dernier constitue un
document de base pour le travail comptable préliminaire.
f) Les difficultés de
l'enregistrement
Beaucoup d'entreprises interrogées rencontrent souvent
des difficultés pour assurer l'enregistrement de la totalité des
faits comptables. Le tableau suivant met en évidence les entreprises
camerounaises qui avouent rencontrer ces difficultés.
Tableau 11 : répartition des entreprises
selon les difficultés d'enregistrement rencontrées
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Celles qui rencontrent les difficultés d'enregistrement
|
19
|
29.7
|
Celles qui n'ont pas de problème d'enregistrement
|
45
|
70.3
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Nous constatons, à travers ce tableau, que parmi les
entreprises étudiées, 19 sur 64 soit 29.7% rencontrent les
difficultés pour l'enregistrement de leurs opérations.
Par contre, certaines n'ont pas le problème
d'enregistrement. Celles -ci ne parviennent pas à saisir la
totalité de ses opérations dans le temps et dans l'espace.
2)- Dispositions d'un annuel décrivant
l'organisation comptable, tenue de la comptabilité dans la langue
officielle et dans l'unité monétaire légale.
a)disposition d'un manuel de procédure
Tableau 16 : répartition des entreprises
selon l'existence de manuel de procédure
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
34
|
53.12
|
Non
|
18
|
28.12
|
Non réponse
|
12
|
18.76
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Nous constatons que 34 sur 64, soit un pourcentage de 53.12,
disposent d'un document décrivant la procédure et l'organisation
comptable. Tandis que 18 sur 64, soit un pourcentage de 28.12 déclarent
qu'elles n'en disposent pas.
Cependant, 12 sur 64, soit un pourcentage de 18.76, n'ont pas
donné leur avis.
b)- Tenue de la comptabilité dans la langue
officielle et dans l'unité monétaire
légale
Toutes les entreprises étudiées nous ont
avoué que leurs comptabilités sont tenues dans la langue
française et l'unité monétaire utilisée est le
Franc CFA. Même si elles disposent des devises étrangères,
elles procèdent à la reconversion. Ce qui est tout à fait
normal pour le Système Comptable OHADA.
B - LES ETATS FINANCIERS
1) Prise des dispositions pour l'établissement des
états financiers
Tableau 17 :
Répartition des entreprises selon la prise des dispositions pour
l'établissement de états financiers
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
14
|
21,87
|
Non
|
50
|
78,13
|
Total
|
64
|
100
|
Source : nos enquêtes.
Il ressort de ce tableau que seules 14 sur 64 entreprises,
soit un pourcentage de 21,87, ont pris des dispositions pour
l'établissement des états financiers. Les autres disent qu'elles
attendent le moment venu.
2) Les différents documents de synthèse
à prévus pour le compte de l'année 2003
Tableau 19 : Répartition des entreprises en
fonction des documents de synthèse prévus pour l'année
2003.
Etats financiers
|
prévu
|
Non prévu
|
Non réponse
|
Total
|
Bilan
|
57
|
/
|
7
|
64
|
Compte de résultat
|
57
|
/
|
7
|
64
|
Etat annexé
|
32
|
25
|
7
|
64
|
TAFIRE
|
27
|
16
|
21
|
64
|
Etat supplémentaireStatistique
|
11
|
29
|
24
|
64
|
Source : nos enquêtes.
Il ressort de nos enquêtes que toutes les entreprises ont
prévu l'établissement des états financiers tels que le
bilan et le compte de résultat.
Cependant, pour ce qui est de l'état annexé et
du TAFIRE, beaucoup ont préféré ne pas donner leur
position car ils ne connaissent pas encore le Système Comptable OHADA.
Quant à l'état supplémentaire, seulement 11 entreprises
sur 64 affirment qu'elles vont élaborer l'état
supplémentaire statistique pour le compte de cette année. Par
contre, 29 sur 64 entreprises déclarent qu'elles ne prévoient pas
en élaborer. Près 1/3 de ces entreprises ont
préféré ne pas prendre position. Ce taux
élevé de non réponse peut s'expliquer par le fait que, ces
répondants ne comprennent pas de quoi il s'agit.
Quelle est la démarche logique qui nous a
accompagné au long de notre recherche ? La réponse de cette
question a constitué l'objet de la première section de ce
chapitre. Puis dans la seconde section, nous avons essayé de mettre en
exergue la réalité de l'application du Système Comptable
OHADA dans les entreprises camerounaises. A travers cette
réalité, nous permettra de cerner, dans le chapitre suivant, les
effets de ce nouveau système sur la gouvernance de ces entreprises.
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