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Impact du systeme comptable OHADa sur la gouvernance des entreprises camerounaises

( Télécharger le fichier original )
par Ibrahima HAMID
Université Ngaoundere - DEA 2003
  

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DEUXIEME PARTIE :

LE COMPORTEMENT DES ENTREPRISES
CAMEROUNAISES FACE AUX DISPOSITIONS DU
SYSTEME COMPTABLE OHADA ET LEUR INFLUENCE
SUR LA GOUVERNANCE

La première partie est essentiellement constituée de la revue critique de la littérature qui nous a conduit à formuler nos hypothèses de recherche. A présent, nous procéderons à la vérification empirique de celles-ci.

Cette partie qui sera absolument empirique a pour objet de mettre à l'examen, l'application du Système Comptable OHADA au niveau des entreprises camerounaises, afin de ressortir ses incidences sur la gouvernance de celles-ci. Dans un premier temps, nous exposerons la réalité de l'application de ce nouveau système de comptabilité par les entreprises camerounaises. En d'autres termes, c'est la perception et la conception du Système Comptable OHADA par les chefs d'entreprises camerounaises, objet de notre troisième chapitre.

Dans un second temps, nous dégagerons à partir de cette réalité les impacts du Système sur la gouvernance des entreprises, objet de notre quatrième chapitre.

CHAPITRE3 : CONCEPTION ET PERCEPTION DU SYSTEME

COMPTABLE OHADA PAR LES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Avant d'appréhender la réalité de l'application du système OHADA par les entreprises camerounaises, nous présenterons d'abord, la démarche que nous avons adoptée pour entreprendre ce travail scientifique.

SECTION I : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Quelle est la démarche logique qui nous a accompagné au long de notre recherche ? La réponse de cette question constitue l'objet de cette section.

La première phase de ce travail a concerné la sélection des idées permettant de bien situer le problème que pose notre sujet. C'est la canalisation des besoins spécifiques en information. Celle-ci a débouché à la formulation des hypothèses.

La deuxième phase est le processus de vérification des hypothèses.

La présente section est structurée de la manière suivante : les besoins spécifiques en information (I) et la procédure de vérification des hypothèses (II).

I/ LES BESOINS EN INFORMATION

Cette sous section est divisée en deux parties : les hypothèses de recherche et la détermination des variables.

A) LES HYPOTHESES DE RECHERCHE 1) De la nature du problème

a) La nature du problème

Derrière les hypothèses de recherche, nous avons le problème de gestion. En effet, notre sujet pose le problème de gouvernance des entreprises. Il consiste ainsi à ressortir les éléments susceptibles d'améliorer le système de gouvernance des entreprises et déterminer la bonne gouvernance. Notre sujet vise à expliquer le système de gouvernance des entreprises camerounaises par l'application du Système Comptable OHADA. La nature du problème est donc explicative.

b) le type de recherche

La nature du problème nous a permis de préciser le type de recherche envisagée. Étant donné que le phénomène que nous avons étudié, cherchait les explications du système de gouvernance par l'application Système Comptable OHADA, nous en déduisons que notre recherche est du type causal, ou recherche de nature expérimentale.

2) Les hypothèses proprement dites

La revue critique de la littérature nous a aidé à la formulation de cette hypothèse principale suivante : Les dispositions du Système Comptable OHADA permettent l'amélioration des pratiques comptables dans les entreprises camerounaises.

En effet, le Système Comptable OHADA a prévu des dispositions pour l'objectif de l'atteinte de l'image fidèle et dans le but de fournir les informations utiles à la prise de décision. Ces dispositions vont permettre l'amélioration de la qualité de la pratique comptable, c'est-à-dire la conformité aux normes et la tenue régulière de la comptabilité. Cette amélioration a pour conséquences, l'utilisation de la comptabilité dans la gestion des entreprises camerounaises. Nous avons donc, pour rendre explicite cette hypothèse, formulé trois sous hypothèses qui sont :

-Sous- hypothèse 1 : l'organisation comptable incite les entreprises camerounaises à se servir de la comptabilité dans leur gestion courante.

-Sous-hypothèse 2: la constitution des états financiers a tendance à inciter les dirigeants des entreprises camerounaises vers la gestion transparente.

B/ LA DETERMINATION DES VARIABLES

1) Les variables explicatives

a) organisation comptable selon le système comptable OHADA Enregistrement des informations de base.

Enregistrement chronologique.

Enregistrement sans retard.

Traitement des informations enregistrées en temps opportun.

Disposition d'un manuel de procédure décrivant les procédures et l'organisation comptable.

Tenue de la comptabilité dans la langue officielle.

Tenue de la comptabilité dans l'unité monétaire légale au Cameroun. Emploi de la technique de la partie double.

Justification des écritures par des pièces datées, conservées et classées.

Précision de l'indication de l'origine, de l'imputation, du contenu et de références des pièces justificatives de l'opération.

Contrôle par inventaire de l'existence et de la valeur des biens, créances et dettes. Utilisation du plan comptable OHADA.

Mise en oeuvre de procédure de traitement agrée pour l'établissement des états financiers.

Tenue des livres obligatoires.

Conservation des livres comptables et pièces pendant dix ans.

b)Spécification des systèmes comptables

Chiffre d'affaire.

Taille de l'entreprise.

Secteur d'activité.

Type de système.

Constitution des états financiers.

Etablissement de l'état supplémentaire statistique.

 

c) constitution des états financiers

Bilan, compte des résultats, TAFIRE, états annexés.

Précisions et compléments d'informations qu'offre l'état annexé. Elargissement du périmètre du bilan.

Structuration du bilan.

Elaboration du TAFIRE

2) Les variables expliquées

Instrument de mesure.

Instrument de description et d'évaluation.

Instrument d'information des tiers.

Instrument de prise de décisions.

Instrument de calcul de bénéfice distribuable.

Instrument de calcul de l'impôt.

Instrument de prévention du risque.

Instrument permettant de mémoriser toute trace de vie de l'entreprise. Instrument de demande de crédit.

Instrument de calcul de coût et de toutes les autres charges intermédiaires. Instrument permettant de connaître le niveau de stock en quantité et en valeur. Instrument permettant le rapprochement bancaire.

Une fois les hypothèses formulées,et les variables de mesure déterminées, alors le travail de recherche empirique, qui a pour objet la vérification des hypothèses, commence.

II/ PROCEDURE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES

La phase de vérification est celle de confrontation des hypothèses de recherche à la réalité. La nature de problème nous a permis de déterminer le type de recherche auquel nous avons à faire. Ce type de recherche (recherche descriptive) a induit les méthodes que nous avons utilisées. Ensuite, le choix des instruments de mesure a intervenu. Puis la phase de collecte proprement dite (l'administration des instruments). Comment collecter donc les données ?

A/ DE LA METHODE DE COLLECTE DE DONNEES 1) La méthode de collecte des données

Nous avons connu deux difficultés majeures dans cette phase. D'abord, la recherche en comptabilité nécessite des informations concernant le chiffre d'affaire, les états financiers, les comptes de l'entreprise... Or, pour la plupart des chefs d'entreprises, la comptabilité est

quelque chose de secret et ils se doivent de garder la discrétion, ce qui complique la collecte des informations. Ensuite, nous avons fait face aux contraintes financières liées au financement de la phase de vérification. Enfin, les contraintes de temps.

Compte tenu de toutes ces contraintes, nous avons opté l'enquête comme méthode de collecte de données adaptée.

2) Choix des instruments de mesure et leur administration

a) Choix des instruments de mesure

Nous avons déterminé notre choix de collecte des données qui est l'enquête sur le terrain. Tout logiquement, les instruments les plus adaptés sont : les questionnaires et les entretiens.

b) L'administration du questionnaire

Nous avons utilisé deux méthodes d'administration du questionnaire selon la disponibilité du répondant. Ces modes sont : l'auto administration et le mode administré face à face. Le mode administré face à face nous a permit de recueillir certaines informations et éclaircissement. C'est un entretien guidé.

B/ PLAN D'ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES DONNEES 1- Le plan d'échantillonnage

a) Définition de la population cible

Ces entreprises sont nombreuses et dispersées géographiquement dans toute l'étendu du territoire camerounais. Nous avons retenu pour cet travail, toute entreprise, installée au Cameroun, soumise au Système Comptable OHADA par les dispositions de l'Article 2 de l'acte uniforme relatif au droit comptable OHADA, relevant soit du système allégé soit du système normal de comptabilité, et ayant un chiffre d'affaire inférieur ou égal à un milliard de F CFA.

b ) méthode d'échantillonnage

Compte tenu des difficultés que nous avons rencontrées, le recensement n'est pas possible. La méthode que nous avons adoptée est donc l'échantillonnage non scientifique : la méthode non probabiliste.

c) Cadre d'échantillonnage

Nous avons utilisé les listes obtenues auprès des services des impôts de la ville de Yaoundé, Ngaoundéré et Garoua ; ainsi que celles obtenues auprès de la chambre de commerce et des cabinets d'expertise comptable.

d) Technique d'identification de l'échantillon

A la base des listes obtenues, nous avons adopté la méthode de jugement pour identifier les entreprises.

e) Les individus

Nous avons en fin de compte à la base des listes obtenues, une liste de 85 entreprises correspondant à la définition de notre population cible.

f) Taille de l'échantillon

Notre échantillon final est constitué de 64 entreprises. Nous avons pu aborder 79 entreprises mais, du fait de l'utilisation, parfois du mode auto administré du questionnaire, nous n'avons que 64 questionnaires en retour. Les autres entreprises n'ont pas eu le temps de nous recevoir ou de remplir le questionnaire.

2- l'analyse des données

Après avoir recueilli les donnés, nous avons élaboré un plan de dépouillement et procédé à son exploitation, ce travail préliminaire nous a permis de réaliser les différentes fiches telles que la bibliothèque des variables et des codes et autres. Ensuite, nous avons fait subir ces données au traitement statistique en se servant des outils statistiques et les logiciels d'analyse des données. Pour la vérification des nos hypothèses, nous avons utilisé le test de Khi-deux et l'analyse factorielle de correspondance multiple.

SECTION II : LE COMPORTEMENT EFFECTIF DES ENTREPRISES CAMEROUNAISE FACE AU NOUVEAU SYSTEME COMPTABLE

Les entreprises interrogées ne sont pas identiques en tout point. Elles relèvent de divers secteurs d'activité, des différentes formes juridiques, elles n'ont pas le même chiffre d'affaires et elles emploient les comptables qui n'ont pas ni le même niveau d'étude, ni la même formation. Elles organisent différemment leur comptabilité. Chacune relève du système comptable qui lui est propre etc.

La présente section nous permettra de ressortir d'une part les spécificités de la pratique comptable dans les entreprises camerounaises étudiées (I) et d'autre part la mise en évidence du degré d'application du Système Comptable OHADA par ces entreprises (II).

I. SPECIFICITES DE LA PRATIQUE COMPTABLE DANS LES
ENTREPRISES CAMEROUNAISES.

Il consistera de retracer les caractéristiques des entreprises étudiées avant de présenter les déterminants de leur pratique comptable.

A)LES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Les entreprises camerounaises relèvent des différents secteurs d'activité, évoluent avec diverses formes juridiques et différentes tranches du chiffre d'affaire. Quels sont ces secteurs, formes juridiques, tranches du chiffre d'affaire... ?

1) - Le secteur d'activité et le chiffre d'affaire a) - Secteur d'activité :

Les entreprises camerounaises faisant partie de notre échantillon, sont soit des entreprises de service, soit des entreprises du secteur commercial, soit des entreprises industrielles.

Tableau n°1 : Secteur d'activité

fréquence

 
 

pourcentage

Service

14

21,88

Commerce

35

54,687

Industrie

15

23,437

total

64

100

Source : nos enquêtes.

Il ressort de ce tableau que 14 entreprises sur 64, soit un pourcentage de 21,88, relèvent du secteur de service. Ce sont des prestataires des services divers tels que l'hôtellerie, le transport... Ce secteur est peu représenté du fait que la plupart des entreprises de service réalisent un volume d'opérations très réduit. Raison pour laquelle, nous avons préféré aller vers les grands hôtels et les directions de certaines agences de voyage de taille importante.

Le secteur commercial constitue l'essentiel de notre échantillon. Dans le tableau ci- dessus, 35 entreprises sur 64, soit un pourcentage de 54,687, appartiennent au secteur commercial. Leur activité principale est le commerce. Ce secteur regroupe les supermarchés, les bazars, les alimentations, les grandes quincailleries... Ces entreprises réalisent beaucoup d'opérations par jour et doivent dans toute circonstance, s'occuper du suivi de ces dernières.

Enfin, le secteur de l'industrie qui est aussi peu représenté. Parmi les entreprises interrogées (64), 15 seulement, soit 23,437%, relèvent du secteur de l'industrie. Ce sont les grandes boulangeries et pâtisseries ainsi que les entreprises de production de taille moyenne.

b)- Le chiffre d'affaire :

Pour formuler les différentes tranches du chiffre d'affaire, nous sommes partis des articles 11, 12 et 13 de l'Acte Uniforme relatif au droit comptable, décrivant les entreprises en fonction de leur chiffre d'affaire. Notre population cible est constituée des entreprises relevant soit du système allégé soit du système normal de comptabilité liés au chiffre d'affaire.

Nous avions déterminé les tranches suivantes (en million) : [0 à 10], [10 à 20], [20 à 30], [30 à 100], [100 à 1000], [1000 à plus].

Le tableau suivant ressort la réalité des entreprises interrogées par rapport à ces différentes tranches du chiffre d'affaire.

Tableau n° 2 : Tranche du chiffre d'affaire

 

Fréquence

Pourcentage

[0 à 10]

/

/

[10 à 20]

/

/

[20 à 30]

08

12,5

[30 à 100]

25

39,062

[100 à 1000]

31

48,437

[10000 à et plus]

/

/

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Nous constatons que la majorité des entreprises faisant objet de notre enquête sont soit de la tranche [30 à 100] soit de la tranche [100 à 1000]. Les deux tranches représentent 87,5% des entreprises enquêtées. C'est - à - dire alors que notre échantillon relève soit du système allégé (25 entreprises au plus), soit du système normal (31 entreprises au moins).

Aucune représentation dans la tranche [1000 et plus], le chiffre d'affaire n'excédant pas le montant annuel d'un milliard, cela confirme que les entreprises étudiées font partie de la catégorie PME puisque la PME est toute entreprise dont le chiffre d'affaire n'excède pas un milliard (voir chapitre deux). Ce sont surtout des moyennes entreprises industrielles ou commerciales.

Cependant, 8 entreprises sur 64, soit un pourcentage de 12,5, appartiennent à la tranche [20 à 30]. Ceci peut s'expliquer par les raisons suivantes :

- soit ces entreprises ont opté pour le système normal de comptabilité ;

- soit elles n'ont pas voulu avouer leur chiffre d'affaire exact ;

- soit elles relèvent du système allégé et sont de la catégorie des entreprises artisanales et assimilées ou de la catégorie de entreprises de service.

Pour ces raisons nous les maintenons dans notre échantillon.

c) La forme juridique :

Cette recherche concerne toute forme d'entreprise à l'exclusion des coopératives. Le tableau suivant présente la répartition de ces entreprises selon leur forme juridique.

Tableau 3 : Répartition selon la forme juridique

Forme juridique

fréquence

Pourcentage

Individuelle

15

23.4

S A

16

25

SARL

25

39.1

SNC

08

12.5

TOTAL

64

100

Source : nos enquêtes.

Ce tableau nous fait remarquer que les entreprises individuelles sont au nombre de quinze dans l'échantillon final, elles représentent 23.4% de ce dernier.

Les entreprises sociétaires quant à elles, constituent l'essentiel des individus enquêtés. Parmi ces entreprises, nous constatons que la SARL est la forme la plus représentée. Ceci peut s'expliquer par les nombreux avantages qu'offrent actuellement l'option pour SARL. Nous avons aussi la SA qui est moyennement représentée 16 sur 64, soit 25%, ce qui n'est pas négligeable, d'ailleurs le dépouillement a montré que toutes les entreprises industrielles interrogées sont des sociétés anonymes.

B - LES PRATIQUES COMPTABLES DANS LES ENTREPRISES
CAMEROUNAISES

1) - les indicateurs de la pratique comptable :

a) - le responsable de la comptabilité

Chez les entreprises camerounaises étudiées, la comptabilité est assurée, soit par un service comptable interne, soit par un service externe (cabinet d'expertise).

i) - service interne.

Tableau n°4 : répartition des entreprises selon l'existence d'un service interne de comptabilité

Existence d'un service

fréquence

Pourcentage

Présence

45

70.3

Absence

19

29.7

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

La majorité des entreprises disposent d'un service de comptabilité interne. 45 entreprises sur 64 soit 70.3% affirment qu'elles ont un service de comptabilité. Cela peut s'expliquer par

l'importance du volume d'opérations et la nécessité absolue de leur suivi. Cela justifie que les entreprises perçoivent positivement l'utilité de la comptabilité.

Bien que ce service existe, son organisation, son rôle, pourrait varier en fonction des entreprises.

ii)- Recourt au service extérieur :

Tableau n° 5 : Répartition des entreprises selon le recourt au service externe

Recourt au service externe

fréquence

Pourcentage

Oui

27

42.2

Non

37

57.8

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

D'après nos enquêtes, plus de la moitié des entreprises camerounaises de l'échantillon ne font pas recourt au service extérieur pour leurs travaux comptables. Sauf 27 entreprises sur 64, soit 42.2%, de l'échantillon font appel aux services des cabinets d'expertise comptable. Ce sont des entreprises qui, bien que disposant de service interne, ne parviennent à tenir elles - même ses comptes.

b) - Profil de formation du responsable de la comptabilité

i) -niveau d'étude du comptable

Tableau n°6 : répartition des entreprises selon le niveau d'étude du comptable

 

fréquence

Pourcentage

Au plus niveau secondaire

35

54,68

Niveau supérieur

29

45,32

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Bon nombre d'entreprises emploient les comptables qui ont un niveau d'étude au plus secondaire, parmi les répondants 35 sur 64, soit un pourcentage de 54,68, déclarent avoir un niveau d'étude inférieur ou égal au baccalauréat. Ceci revient à remarquer que, parmi les entreprises qui affirment avoir un service de comptabilité interne, beaucoup confient ce service à des personnes qui ne sont pas suffisamment instruites.

b-Type de formation du comptable :

Tableau n°7 : répartition des comptables en fonction de la formation suivie

 

fréquence

Pourcentage

Etude en gestion

36

56.2

Autre

28

43.8

total

64

100

Source : nos enquêtes.

Il découle de nos enquêtes que 36 sur 64 des répondants (les personnes qui s'occupent de la comptabilité), soit un pourcentage de 56.2, ont suivi une formation en gestion. Ce qui implique qu'ils ont aussi des bonnes notions en comptabilité. Nous pouvons les nommer comptables de formation.

Tandis que 28 sur 64 soit 43.8% des entreprises étudiées disposent des comptables qui n'ont suivi aucune formation en gestion donc en comptabilité. On pourrait donc s'attendre à ce que la pratique comptable y soit sous-traitée ou écartée des normes comptables.

b) Type de formation du comptable par son niveau d'étude.

Tableau n°8 : Répartition des entreprises selon le type de formation et le niveau de formation

+ + +

| genre de formation du comptable |

| + |

niveau d'étude |étude en gestion |autre formation|

du comptable | | | Total

+ + +

au plus secondaire | 16 | 19 | 35

| | |

+ + +

supérieur | 20 | 9 | 29

| | |

+ + +

Total | 36 | 28| 64

| 56.25| 43.75| 100.00

Source : nos enquêtes.

Nous constatons que l6 sur 35, soit 45.71%, comptables ayant au plus un niveau d'étude secondaire sont formés en gestion. Pendant que 19, soit 54.29%, ont une formation autre que la gestion.

Aussi, 20 sur 29 des ceux qui ont un niveau d'étude supérieur, soit 68.96%, ont suivi une formation en gestion au cours de leur parcourt académique. Tandis que 9 sur 29 des ces comptables n'ont pas été formés en gestion.

Par ailleurs, 16 sur 36 de comptables formés en gestion, soit un pourcentage de 44.45, ont un niveau d'étude au plus secondaire. Pourtant, 20 sur 36 de ceux-ci, soit un pourcentage de 55.55, ont un niveau d'étude supérieur.

Pareillement, 19 sur 28, soit 67.85%, de ceux qui n'ont pas été formés en gestion, ont un niveau d'étude au plus secondaire. Quoique 9 sur 28 de ces comptables, soit un pourcentage de 32.14, ont un niveau d'étude supérieur.

Nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

--Les comptables qui ont un niveau d'étude secondaire sont pour la plupart ceux qui n'ont pas été formés en gestion . par conséquence, il leur manque des notions comptables pour pratiquer normalement de comptabilité tout en se conformant à la réglementation comptable en vigueur. Deux cas de figure peuvent se présenter : soit l'entreprise confie la tenue comptable à un service extérieur, soit elle fait du « cafouillage ».

-- Les comptables qui ont un niveau d'étude supérieur, sont en majorité, formés en gestion. Ce sont des comptables de formation avec un bon niveau d'instruction. Ils ont, soit un BTS, soit une formation supérieure générale en gestion. Dans ce cas on peut s'attendre à la tenue normale de comptabilité voire à l'application du Système Comptable OHADA.

Nous apercevons qu'il y a une forte corrélation entre le niveau d'étude et la formation suive par le comptable. Plus il a un niveau d'instruction élevé, plus il est formé en gestion.

d) - le travail comptable :

i) la saisie de l'information ou enregistrement des échanges économiques

Pour saisir l'information, le comptable se sert normalement de l'outil journal. Cependant, certaines entreprises, malgré l'importance de leur taille ou de volume d'opérations, elles se contentent uniquement des cahiers ou registre de vente.

Le tableau suivant ressort la réalité de l'utilisation du livre -journal et de registre de vente. Tableau n°9 : Répartition des entreprises selon l'utilisation ou non du livre -journal

 

fréquence

Pourcentage

Utilisation

39

60.9

Non utilisation

25

39.1

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Tableau n°10 : Répartition des entreprises selon l'utilisation ou non du registre de rectte et dépense

 

Fréquence

Pourcentage

Présence

48

75

Absence

16

25

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Dans le premier tableau, nous relevons que la majorité des entreprises se servent du livre-journal pour leur enregistrement. 39 sur 64 entreprises, soit 60.9% avouent l'utilisation du livre -journal.

Dans le second tableau, nous remarquons que sur 64 entreprises 48, soit un pourcentage de 75, disposent d'un registre de recette - dépenses. Alors que 16 sur 64, soit un pourcentage de 25, n'en disposent pas.

ii) Utilisation du plan comptable OHADA et emploi de la technique de la

partie double :

La tenue de certains documents tels que le journal, le grand -livre, la balance, nécessite l'utilisation du plan comptable et l'emploi de la partie double.

-Utilisation du plan comptable OHADA

Tableau n°12 : Répartition des entreprises selon l'utilisation du plan comptable

 

Fréquence

Pourcentage

Utilisation

38

66.67

Non -utilisation

19

33.3 3

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

D'après les résultats de l'enquête, la plupart des entreprises se servent du plan comptable OHADA dans leur comptabilité, soit 38 sur 64 soit 66,67%.

- Emploi de la technique de la partie double.

Tableau 13 : Répartition des entreprises selon l'emploi de la partie double

 

Fréquence

Pourcentage

Emploient

64

100

N'emploient pas

/

/

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

La totalité des entreprises interrogées se servent de la technique de la partie double pour l'enregistrement de leurs opérations.

2) - Les formes des pratiques comptables rencontrées

L'étude du profil de formation de la personne qui s'occupe de la comptabilité nous a permis de distinguer quatre catégories d'entreprises :

· Dans la première catégorie, le comptable a un niveau d'étude au plus secondaire et n'a pas été formé en comptabilité.

· La seconde catégorie concerne les entreprises où le comptable a aussi un niveau d'étude au plus secondaire mais est formé en comptabilité.

· La troisième catégorie quant à elle, regroupe les entreprises dont la comptabilité est assurée par une personne non formée en comptabilité et ayant un niveau d'étude supérieur.

· Enfin, la quatrième catégorie est celle où le comptable a un niveau d'étude supérieur et est formé en comptabilité.

Par ailleurs, nous avons aussi vu que parmi les entreprises camerounaises, il y a celles qui utilisent les outils comptables tels que le journal, le grand -livre et la balance, le livre d'inventaire tandis que d'autres ne s'en servent et se contentent de registre de recette/dépense.

De même, nous avons vu qu'il y a des entreprises qui utilisent le plan comptable et qui se servent de la technique de la partie double. Par contre, d'autres ne font ni allusion au plan comptable, ni à la technique de la partie double.

II). L'ETAT DE L'APPLICATION DU SYSTEME COMPATBLE OHADA

Pour mesurer le degré d'application du système comptable OHADA, nous avons essayé d'identifier les indicateurs de la pratique comptable relatifs à l'organisation comptable et aux états financiers.

A) L'ORGANISATION COMPTABLE

1) - Le travail comptable

Le premier travail comptable est la saisie de l'information ou enregistrement. Le Système Comptable OHADA a prévu plusieurs dispositions concernant cet aspect par rapport au temps, à la date, à la procédure, au traitement...

a)L 'enregistrement chronologique :

Tableau 14 : Répartition des entreprises selon qu'elles tiennent compte de la date de réalisation des faits comptables dans leur enregistrement ou non

 

Fréquence

Pourcentage

Tient compte

63

98,4

Ne tient pas compte

1

1,6

Total

64

100

Source : nos enquêtes

Parmi les entreprises interrogées, 63 sur 64 déclarent qu'elles tiennent compte de la date mentionnée sur les pièces comptables, justificatives ainsi que la date de réalisation des faits comptables.

Le Système Comptable OHADA a beaucoup insisté sur le respect de cette norme dans la tenue des comptes. Toutes les entreprises camerounaises prennent en considération cette réglementation dans leur comptabilité.

b) L'utilisation du plan comptable OHADA :

Nous avons présenté plus haut, la réalité des entreprises camerounaises face au plan comptable OHADA. Beaucoup d'entreprises s'en servent et bon nombre ne s'en servent pas. Certaines entreprises utilisent encore le plan comptable OCAM.

c) La technique de la partie double :

Nous avons également présenté la réalité de l'emploi de la technique de la partie double dans des entreprises camerounaises. En général, toutes les entreprises l'emploient. Cela peut s'expliquer par la simple raison que ce n'est pas une nouvelle technique, c'était aussi la même chose avec les anciens plans comptables, ces entreprises ont appris son utilisation avant l'avènement du Système Comptable OHADA.

c) Le traitement des données enregistrées Tableau 15 : Répartition des entreprises selon la période de traitement comptable

 

Fréquence

Pourcentage

Journalier

32

50

Hebdomadaire

16

25

Mensuel

16

25

Total

64

100

 

Source : nos enquêtes

Ce tableau nous montre que chaque entreprise procède au moins une fois par mois au traitement des données qu'elle a enregistré. Ce qui est tout a fait normal pour le Système Comptable OHADA. Parmi la moitié de ces entreprises, traitent les données enregistrées chaque jour, c'est ce qui constitue un signe de la tenue régulière de la comptabilité dans ces entreprises.

d) Utilisation des supports comptables :

Nous avons vu plus haut que la majorité des entreprises tiennent le livre -journal (60.9%). Ce qui est aussi normal pour le système comptable OHADA. Cependant, 75% de ces entreprises utilisent les supports tels que le registre de recettes -dépense, les fiches de stock et autre. Or, parmi les dispositions du Système Comptable OHADA, toute entreprise doit tenir les documents comptables suivants : le livre -journal, le grand -livre, la balance, le livre d'inventaire. Ces documents sont largement suffisants pour une bonne tenue de la comptabilité. Toutefois, certaines entreprises utilisent en même temps ces outils requis par la réglementation et le registre. Dans ce cas ce dernier constitue un document de base pour le travail comptable préliminaire.

f) Les difficultés de l'enregistrement

Beaucoup d'entreprises interrogées rencontrent souvent des difficultés pour assurer l'enregistrement de la totalité des faits comptables. Le tableau suivant met en évidence les entreprises camerounaises qui avouent rencontrer ces difficultés.

Tableau 11 : répartition des entreprises selon les difficultés d'enregistrement rencontrées

 

Fréquence

Pourcentage

Celles qui rencontrent les difficultés d'enregistrement

19

29.7

Celles qui n'ont pas de problème d'enregistrement

45

70.3

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Nous constatons, à travers ce tableau, que parmi les entreprises étudiées, 19 sur 64 soit 29.7% rencontrent les difficultés pour l'enregistrement de leurs opérations.

Par contre, certaines n'ont pas le problème d'enregistrement. Celles -ci ne parviennent pas à saisir la totalité de ses opérations dans le temps et dans l'espace.

2)- Dispositions d'un annuel décrivant l'organisation comptable, tenue de la comptabilité dans la langue officielle et dans l'unité monétaire légale. a)disposition d'un manuel de procédure

Tableau 16 : répartition des entreprises selon l'existence de manuel de procédure

 

Fréquence

Pourcentage

Oui

34

53.12

Non

18

28.12

Non réponse

12

18.76

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Nous constatons que 34 sur 64, soit un pourcentage de 53.12, disposent d'un document décrivant la procédure et l'organisation comptable. Tandis que 18 sur 64, soit un pourcentage de 28.12 déclarent qu'elles n'en disposent pas.

Cependant, 12 sur 64, soit un pourcentage de 18.76, n'ont pas donné leur avis.

b)- Tenue de la comptabilité dans la langue officielle et dans l'unité
monétaire légale

Toutes les entreprises étudiées nous ont avoué que leurs comptabilités sont tenues dans la langue française et l'unité monétaire utilisée est le Franc CFA. Même si elles disposent des devises étrangères, elles procèdent à la reconversion. Ce qui est tout à fait normal pour le Système Comptable OHADA.

B - LES ETATS FINANCIERS

1) Prise des dispositions pour l'établissement des états financiers

Tableau 17 : Répartition des entreprises selon la prise des dispositions pour l'établissement de états financiers

 

fréquence

Pourcentage

Oui

14

21,87

Non

50

78,13

Total

64

100

Source : nos enquêtes.

Il ressort de ce tableau que seules 14 sur 64 entreprises, soit un pourcentage de 21,87, ont pris des dispositions pour l'établissement des états financiers. Les autres disent qu'elles attendent le moment venu.

2) Les différents documents de synthèse à prévus pour le compte de l'année 2003

Tableau 19 : Répartition des entreprises en fonction des documents de synthèse prévus pour l'année 2003.

Etats financiers

prévu

Non prévu

Non réponse

Total

Bilan

57

/

7

64

Compte de résultat

57

/

7

64

Etat annexé

32

25

7

64

TAFIRE

27

16

21

64

Etat supplémentaireStatistique

11

29

24

64

Source : nos enquêtes.

Il ressort de nos enquêtes que toutes les entreprises ont prévu l'établissement des états financiers tels que le bilan et le compte de résultat.

Cependant, pour ce qui est de l'état annexé et du TAFIRE, beaucoup ont préféré ne pas donner leur position car ils ne connaissent pas encore le Système Comptable OHADA. Quant à l'état supplémentaire, seulement 11 entreprises sur 64 affirment qu'elles vont élaborer l'état supplémentaire statistique pour le compte de cette année. Par contre, 29 sur 64 entreprises déclarent qu'elles ne prévoient pas en élaborer. Près 1/3 de ces entreprises ont préféré ne pas prendre position. Ce taux élevé de non réponse peut s'expliquer par le fait que, ces répondants ne comprennent pas de quoi il s'agit.

Quelle est la démarche logique qui nous a accompagné au long de notre recherche ? La réponse de cette question a constitué l'objet de la première section de ce chapitre. Puis dans la seconde section, nous avons essayé de mettre en exergue la réalité de l'application du Système Comptable OHADA dans les entreprises camerounaises. A travers cette réalité, nous permettra de cerner, dans le chapitre suivant, les effets de ce nouveau système sur la gouvernance de ces entreprises.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore