3.2. Classement des obligations par nature 3.2.1. Les
obligations convertibles
Est appelée « obligation convertible », tout
titre obligataire donnant à son détenteur le droit, mais non
l'obligation, de l'échanger contre d'autres titres, qu'ils soient des
actions ou des obligations, du même émetteur.
Cependant, Si l'obligation donne droit d'être
échangée contre des titres d'un autre émetteur, on parlera
alors d'obligations échangeables.
1 Il existe une relation inverse
entre le taux d'intérêt et le cours d'une obligation.
2 TMM : Taux Mensuel du Marché
Monétaire, est égal à la moyenne arithmétique des
12 derniers taux moyens pondérés mensuels du marché
interbancaire au jour le jour.
3 TAM : Taux Annuel Monétaire,
égal au taux d'un placement mensuel renouvelé chaque mois pendant
les douze derniers qui précédent. Il est calculé par
capitalisation.
Les conditions d'émission de ce type d'obligations doivent
être déterminées dans le contrat de l'émission.
En Algérie, l'émission des obligations
convertibles est autorisée et est prévue par l'article
715 bis 114 du code de commerce. Toutefois, la décision
d'émission d'obligations convertibles en actions relève de
l'autorité de l'Assemblée Générale des Actionnaires
de la société, car cette opération engendre une
augmentation de capital et offre la possibilité de réaliser des
plus-values du capital grâce au privilège de conversion en titres
de propriété.
3.2.2. Les obligations avec bon de
souscription
Cette catégorie de titres se compose d'un titre
obligataire et d'une option d'achat appelée « bon de souscription
».
L'obligation à bon de souscription est une obligation
ordinaire à taux fixe à laquelle sont attachés un ou
plusieurs bons permettant à celui qui les possède de souscrire,
à un ou plusieurs prix convenus à l'avance et à une
période déterminée dans le contrat d'émission,
à un autre titre qui peut être une action ou bien une
obligation.
En pratique, dès l'émission de ces titres en
bourse, les bons sont automatiquement détachés de l'obligation et
sont donc cotés séparément. En conséquence,
l'obligation est cotée dans les mêmes conditions qu'une obligation
à taux fixe.
3.2.3. Les obligations à coupon
zéro
Ces obligations se caractérisent par l'absence de
paiement d'intérêts pendant toute la période de l'emprunt.
En contrepartie, le prix payé à l'émission est très
en-dessous du montant du remboursement à l'échéance. La
différence est donc une forme de capitalisation de l'emprunt.
L'émetteur de ce type d'obligations cherche à
éviter les sorties de trésorerie périodiques, et de son
coté l'investisseur vise un taux de rendement certain.
Considérant le coupon périodique nul, les prix d'émission
et de remboursement connus, la formule utilisée pour le calcul du taux
de rendement actuariel (R) est la suivante :
Prix d'émission =
|
montant du remboursement
|
I. + R)n
|
La possession de ce type de titres permet à
l'investisseur de s'immuniser contre le risque de taux en éliminant en
même temps le risque de perte en capital et le risque de
réinvestissement.
3.2.4. Les obligations d'Etat
Les produits obligataires présentés jusque
là sont des titres émis par des entreprises des secteurs
privé ou public. Néanmoins, il existe des titres qui sont
émis exclusivement par l'Etat destinés au financement de
déficits de Trésorerie ou de dettes à long terme.
A la différence des titres privés, ces obligations
sont soumises à des émissions par adjudication par laquelle un
prix d'adjudication, différent du nominal, est
déterminé.
Les titres d'Etat se décomposent en deux catégories
:
1. Les bons du Trésor : Ce
sont des titres
dématérialisés1 émis
par l'Etat pour une maturité généralement
inférieure à une année, et sont destinés au
financement de décalages de trésorerie momentanés. Ils
servent des intérêts précomptés (calculés
à l'émission).
2. Les Obligations Assimilables du Trésor
(OAT) : Sont des titres destinés au financement des
déficits budgétaires de l'Etat. Ils s'étalent sur une
maturité à long terme qui peut aller jusqu'à trente ans.
Le plus souvent, les OAT sont définies à taux fixe -
prédéterminé -, mais aussi à taux variable -
indexé sur un taux de référence -.
L'Etat s'appuie sur la technique de l'assimilation consistant
à rattacher les différentes tranches aux emprunts émis
auparavant. Dans ce contexte et selon ses besoins, le Trésor peut
émettre des tranches complémentaires, aux mêmes conditions
d'émission sauf le prix d'émission qui est ajusté en
fonction du marché, qui sont assimilées aux tranches
précédentes pour les périodes restant à courir.
Le caractère spécifique lié au risque
que présentent les obligations nous a permis de distinguer deux
catégories : celles émises par le secteur privé et
présentant des risques allant du faible au très
élevé, et celles émises par l'Etat, institution
présentant un risque de défaut presque nul.
Néanmoins, et quelque soit la catégorie
à laquelle appartient l'obligation, cette dernière s'avère
moins risquée que les titres de propriété (les
actions).
Par ailleurs, au regard des réalités du
marché, on peut affirmer que la très forte volatilité des
prix présentée par l'obligation peut, dans certaines conditions,
dépasser celles des actions. Il convient donc d'étudier et
d'analyser le couple Rendement/risque qui caractérise
l'obligation.
1 Les bons du Trésor sont
enregistrés en compte courant et gérés au niveau de la
Banque Centrale.
4. Le couple risque/rendement
La relation entre le rendement et le risque du titre
obligataire représente le premier objectif de toute personne voulant
investir dans les produits obligataires. En effet, les investisseurs cherchent
toujours à optimiser le rendement de leur obligation au regard des
risques auxquels ils sont confrontés.
A cet effet, l'étude de cette relation passe par la
présentation des différents risques que présentent les
obligations, et ensuite l'analyse des variations qui peuvent en
découler.
|