2.1. Historique et évolution du marché
Corporate
Le marché obligataire Corporate a été
sollicité pour la première fois par la firme SONATRACH en 1998,
avec une émission de titres pour une durée de 5ans et un taux de
coupon très élevé de 13%. Bien évidemment, cette
émission était vue comme une sorte d'expérience afin
d'inculquer la culture d'investissement sur le marché obligataire, vu
qu'elle procure un rendement plus qu'attractif pour les investisseurs qui
emploient ainsi leur surliquidité pour des conditions très
avantageuses.
En outre, cette opération s'est avérée un
succès pour SONATRACH puisque la firme a pu récolter quelque 12
Milliards de DA en 15 jours, alors que le montant initial était de
l'ordre de cinq 05 Milliards de DA pour une période de souscription de
45 jours.
Néanmoins, depuis 1998, le marché n'a
enregistré aucune émission, jusqu'à celle de SRH puis de
SONATRACH à nouveau en 2003. Cette année a été
celle de la découverte réelle du marché obligataire.
En effet, en l'espace de trois (03) ans (de 2003 à 2006),
le marché a noté l'introduction de neuf autres entreprises, ce
qui n'a pas été enregistré en cinq ans (entre 1998 et
2003).
En 2003, les taux de rendement affichaient des chiffres entre
3% et 4% (emprunt SRH pour les deux tranches et SONATRACH). Cependant, le
marché institutionnel a connu un fléchissement des taux de
rendement depuis 2004 du fait de la surliquidité qui a
caractérisé le système financier et bancaire et du manque
des produits de placement.
1 L'exonération s'applique aux
emprunts émis à partir du 1er février 2003.
Cette situation a amené les banques principalement
à proposer des cours relativement élevés lors des
opérations d'adjudication organisées sur le marché
primaire afin d'arriver à souscrire les titres proposés.
Ensuite, durant l'exercice 2005, il a été
constaté un phénomène de correction des taux de rendement
qui peut être expliqué par les points suivants :
1. Les règles prudentielles régissant
l'activité des institutionnels bancaires délimitant leurs
capacités à prendre part au financement des entreprises ayant un
recours régulier au marché. On citera notamment le ratio Cook
(adéquation des F.P.>08%), le ratio de concentration des risques (la
banque ne peut accorder à un seul bénéficiaire plus de 25%
des Fonds Propres) et le ratio de diversification des risques (les
crédits >15% Fonds Propres ne peuvent excéder 10 x F.P.).
2. La surliquidité institutionnelle était de
nature conjoncturelle (de courte durée). Ce qui n'est pas en
adéquation avec les besoins du marché (besoins à moyen
terme).
3. Les obligations institutionnelles sont
négociées de gré à gré dans des conditions
peu transparentes réduisant ainsi leur liquidité et rendant le
risque de transformation conséquent.
Comme conséquence à ces mesures, les prix se
sont stabilisés autour du pair (100%) donnant ainsi des taux de
rendement qui s'approchent des taux nominaux (on remarquera ce
phénomène dans tableau représentatif de l'ensemble des
emprunts obligataires Corporate depuis 19981).
Remarque : Opérations
combinées : Exemple : ENTP et ENAFOR
ENTP (Entreprise Nationale des Travaux aux Puits) et ENAFOR
(Entreprise Nationale de Forage) sont des sociétés filiales de la
firme SONATRACH.
Au moment où on assistait à
l'amélioration des taux de rendement, certaines émissions
entreprises par ces filiales affichaient des taux de coupons très
faibles et des primes accordées à l'émetteur, tirant ainsi
les taux de rendement à des niveaux bas.
C'est en fait une sorte de transfert indirect de
liquidités déposées par la SONATRACH à la BEA au
profit de ses filiales à des conditions avantageuses.
Actuellement (fin Août 2007), le marché
obligataire comporte dix (10) entreprises émettrices. La majorité
est constituée d'entreprises publiques (07) : SONATRACH, SRH, AIR
ALGERIE, SONELGAZ, ENTP et ENAFOR) et trois institutions privées :
CEVITAL (leader en agro-alimentaire), Arab Leasing Corporation (« ALC
» leader du leasing en Algérie) et l'EEPAD.
1 Situation arrêtée au
31/12/2006, tableau présenté en page 111.
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