Section 2. Le marché obligataire
Algérien
Le marché obligataire en Algérie occupe une
place prépondérante dans les environnements financier et
économique. Il contribue énormément au
développement et au financement de l'économie.
Le marché obligataire Algérien connaît une
évolution intéressante, surtout ces dernières
années. En effet, on a vu l'introduction de pas moins de neuf (09)
entreprises en l'espace de 3 ans sur le marché.
Les entreprises et les institutionnels, notamment les banques,
ont enregistré des liquidités importantes ces dernières
années qu'elles emploient dans des investissements obligataires
étant donné que ceux-ci engendrent des coûts moins
onéreux par rapport aux autres financements.
Par ailleurs, on distingue deux compartiments du marché
obligataire Algérien : Le marché obligataire des Valeurs du
Trésor et le marché obligataire Corporate. On présentera
ces deux compartiments à travers leur composition, les agents
intervenants et les avantages de recours à ces marchés.
1. Le marché obligataire des valeurs du
Trésor
Ce marché donne la possibilité à l'Etat
d'éponger des ressources à court, moyen ou long terme en vue de
faire face aux emplois de la même catégorie.
Pour cela, le Trésor émet des titres d'emprunt
sur le marché pour compenser les déficits de Trésorerie ou
bien pour le financement des besoins d'équipement. L'émission se
fait sur le marché primaire et la négociation (achat et
vente) par la suite se fait sur le marché
secondaire.
1.1. Ses compartiments
Comme énoncé précédemment, le
marché obligataire du Trésor se compose du marché primaire
et du marché secondaire.
1.1.1. Le marché primaire
Le marché primaire où sont émises les
valeurs du Trésor a été créé en Mai 1995. A
cette époque, cette création était une révolution
financière ou doit-on dire une sorte de défi financier et
économique en même temps.
En effet, étant donné la crise financière
dans laquelle était plongé le pays quelques
années auparavant et avec le programme tracé
communément avec le FMI, qui consistait à développer
l'économie et le secteur financier en particulier, l'Etat s'est
engagé à
respecter ce programme. A cet effet, la création de ce
marché était indispensable pour promouvoir le secteur
financier.
Par ce fait, l'Etat émet les nouveaux titres sur ce
marché en contrepartie de fonds qu'il devra employer dans le financement
de ses déficits ou de ses besoins d'équipement. La vente des
titres se fait par la technique de l'adjudication à la Hollandaise
(à prix demandé). Cette technique consiste pour les
acquéreurs potentiels à soumettre les offres à pli
fermé exprimées en taux de rendement actuariels. Ces offres sont
ensuite classées selon un ordre croissant du taux de rendement, puis le
représentant du Trésor annonce le prix ou le taux limite de
toutes les catégories des titres.
Ainsi, les offres dont le prix est le plus élevé
sont servies en premier jusqu'à concurrence du montant demandé
par le Trésor. Après quoi, les résultats sont
envoyés aux soumissionnaires concernés le jour du
dépouillement.
Nous remarquons que les soumissionnaires payent des prix
différents, ce qui amène certains investisseurs à payer
des montants moins chers que d'autres. Le Trésor établit ensuite
le prix moyen et le rendement moyen de l'émission.
1.1.2. Le marché secondaire
Les nouveaux titres émis sur le marché primaire
ne restent pas immobiles, ils peuvent être négociés sur le
marché secondaire (marché de négociation). La
négociation se fait par les Spécialistes en Valeurs du
Trésor (SVT).
Le marché secondaire en Algérie a
été créé en mars 1998, quelques années
après la création du marché primaire. Cette
évolution a donné quelque peu de soulagement aux investisseurs
sur le marché du Trésor. Auparavant, les entreprises avaient le
droit d'acheter des titres mais pas de les négocier et ainsi de profiter
des opportunités d'arbitrage et d'augmenter leurs profits. Mais avec la
création de ce marché, l'investisseur potentiel peut suivre la
tendance du marché et négocier les titres par
l'intermédiaire des SVT, ceux-ci font le rapprochement entre les
acheteurs et les vendeurs.
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