III.2.1.1.3- Conception et réalisation du
réseau
L'une des difficultés actuelles du réseau est
due à sa phase de conception et de réalisation. La phase de
conception est soit inexistante soit trop estimative. Le processus de
conception se limite souvent à une simple visite de terrain et au choix
d'une section type à l'exception des grands chantiers. Il n'existe pour
l'instant aucun manuel de conception et les caractéristiques
hydrauliques des bassins versants ne sont pas étudiés.
III.2.1.1.4- Gestion et appropriation du réseau
Pour l'ensemble du réseau, il n'existe aucune
modalité de gestion établie clairement avec une affectation
spécifique d'un service et d'un budget. Les interventions d'entretien
programmées sont pratiquement inexistantes. Les travaux d'entretien du
service d'assainissement concernent plus les interventions urgentes pour le
nettoyage des réseaux les plus critiques lors des débordements
inévitables tant en saison sèche qu'en saison de pluie. En plus
de ce manque quasi général de gestion, le manque d'appropriation
des ouvrages constitue un autre facteur de dysfonctionnement (Figure
N°13).
La question fondamentale relative aux déchets
vis-à-vis du réseau d'assainissement concerne d'une part
l'amélioration des moyens de collecte et d'autre part une appropriation
de la ville par ses citadins.
III.2.1.2- Limite du service municipal et importance des
actions locales
La gestion urbaine et l'assainissement au
niveau de la maille et de l'inter-maille sont délaissés à
la population qui, à travers des comités de développement
de quartiers, des aides à la ville et des ONG, essaie d'assainir son
quartier sans se soucier parfois de l'impact en aval. En l'absence de service
public et avec l'intervention individuelle, le problème s'aggrave de
jour en jour.
Par ailleurs, la participation de la population est
considérée comme un élément important pour le
développement durable. Sur ce point, la ville dispose, d'un acquis
important. Le recensement des moyens des ménages et de leur
volonté de participation permet de définir :
- les possibilités de financement des travaux
d'équipement ;
- les autres types de participation (main d'oeuvre,
étude) pour la gestion des ouvrages.
L'enquête que nous avons menée auprès de
300 ménages confirme la volonté de la population de participer
avec les moyens dont elle dispose (tableau XI). Une contribution en argent est
proposée par 33% des ménages, et une participation en main
d'oeuvre est proposée par 38% des ménages. La volonté de
participation est présente aussi bien chez les ménages ayant des
problèmes de drainage que chez ceux qui n'en ont pas.
Tableau XI : Contribution des
ménages pour l'amélioration de la gestion des eaux pluviales
Problème*
|
Argent
|
Main d'oeuvre
|
Savoir
|
Aucune
|
Total
|
Oui
|
35%
|
40%
|
5%
|
20%
|
100%
|
Non
|
30%
|
35%
|
15%
|
20%
|
100%
|
Moyenne
|
33%
|
38%
|
9%
|
20%
|
100%
|
* problème d'assainissement au niveau de la parcelle ou du
quartier.
Ces indicateurs, peuvent certes être revus à la
baisse dans le cas de contribution en argent lors de projet réel et
selon le quartier. Néanmoins, ils nous montrent les atouts dont dispose
la ville pour améliorer l'assainissement des eaux pluviales. Selon les
résultats de notre enquête, 45% des 300 ménages
interrogés souhaitent une structure au niveau de l'arrondissement et 30%
la souhaitent au niveau du quartier. Le choix de l'arrondissement est
basé plus sur des raisons de proximité. Le mécontentement
est principalement dû au manque d'action pour répondre à la
demande comme nous avons pu le constater lors de notre enquête
socio-technique.
|