CHAPITRE IV :
ELEMENTS POUR UNE GESTION DURABLE DES EAUX PLUVIALES
URBAINES DE LA VILLE DE PARAKOU.
Ce chapitre est consacré à la proposition des
éléments de réponse en se basant sur les constats des
chapitres précédents ainsi que sur des concepts
généraux qui vont être développés.
IV.1- La gestion durable des eaux pluviales urbaines
Le concept de développement durable apporte beaucoup
au domaine de gestion des eaux puisque celui-ci fut à l'origine de son
émergence. Dans le domaine de la gestion urbaine et de l'eau, on retient
les deux définitions suivantes :
· Le développement urbain est "un processus de
changement dans l'environnement bâti qui favorise le développement
économique tout en conservant les ressources et en protégeant
l'intégralité des personnes, de la collectivité et de
l'écosystème (Richardson, 1989). Selon cette définition
un développement urbain doit permettre une urbanisation productive, non
polluante et non ségrégative.
· Dans le domaine de l'eau, on trouve la notion de "
renouvelabilité"des ressources. Il s'agit de veiller à ce que les
ressources naturelles renouvelables - telles que les sols, l'eau des nappes
phréatiques et la biomasse - soient utilisées de manière
à ne pas les éliminer, ne pas les dégrader, ou tout au
moins ne pas diminuer leur caractère renouvelable pour les
générations futures" (Institut des ressources mondiales,
1992).
Nous définissons la gestion durable des eaux pluviales
urbaines comme « un ensemble de processus qui vise
à prévenir le risque lié à l'eau pluviale
(inondation, stagnation et pollution de l'environnement bâti et naturel)
et à favoriser la réutilisation des eaux de pluie à
différentes échelles en vue de minimiser le risque d'augmenter
les ressources ». Ces processus doivent être
pérennes et évolutifs de manière à assurer en
permanence et sur une base réfléchie
l'interaction entre eaux pluviales et espaces.
IV.2- Gestion partagée et participation
populaire
La gestion partagée implique dans le service des
infrastructures trois éléments :
- une répartition des rôles entre acteurs publics
notamment avec la décentralisation
- une intégration et un encouragement des investisseurs
privés et
- une participation de la population.
Dans le cas de l'assainissement des pays en
développement, la question se pose entre l'acteur public (notamment la
municipalité) et la population, les acteurs privés étant
très rares et peu intéressés par ce domaine.
Tous les concepts de développement et d'organisation
revendiquent aujourd'hui la participation active de la population pour
réussir la décentralisation, assurer une bonne gouvernance, et
tendre vers un développement durable. Cependant un écart
important persiste entre cette ambition et la réalité
opérationnelle.
La participation populaire désigne l'engagement de la
population en vue d'accomplir un objectif collectif formulé par
elle-même ou proposé par d'autres. Elle se base donc sur la notion
d'intérêt général et parfois sur la
responsabilité collective et la "mobilisation". Le mode de participation
varie selon son origine (de fait, volontariat, spontanée
provoquée ou imposée) et la nature (type). Dans le cas du service
urbain local (comme l'assainissement pluvial), on peut distinguer deux formes
possibles de participation :
· une autogestion du quartier : financement des
travaux et gestion des ouvrages (c'est par exemple le cas de lotissements ou de
groupement de lotissements) ;
· une participation à la conception, au
financement, et/ou à la gestion des projets menés par les acteurs
publics ou privés ou bien par les ONG.
A Parakou, la participation des populations apporte beaucoup
pour atténuer la précarité urbaine (gestion par la
population des latrines, nettoyage des fossés, curage des réseaux
pluviaux ouverts ou fermés). Elle tente de compenser l'insuffisance des
services municipaux.
Aujourd'hui, avec la complication de la gestion urbaine, la
participation populaire est indispensable dans la lutte pour la
résorption de la précarité urbaine. Les pratiques et les
expériences du passé doivent donc permettre aujourd'hui, de mener
une participation efficace et concertée pour résoudre le
problème de la gestion urbaine, qui dépasse de plus en plus les
moyens des services municipaux. Le défi est important car il faut
créer non pas une participation spontanée et
éphémère mais une implication pérenne basée
sur la conviction et sur l'appropriation par tous les acteurs.
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