Conclusion :
Un des objectifs principaux de la gestion de risque, est
d'évaluer et d'améliorer les modèles de sélection
des portefeuilles à la lumière des risques pris pour
réaliser des bénéfices. Ainsi, des nouvelles mesures des
risques sont prises en compte lors des choix des portefeuilles. Parmi ces
mesures on trouve, la Value-at-Risk et l'Expected Shortfall.
Dans ce chapitre, nous avons présenté quatre
approches de choix des portefeuilles. Après avoir spécifier
l'échantillon de l'étude et calculer les caractéristiques
des actions sélectionnées telle que les moments d'ordre un et
deux, nous avons exposé la première approche Moyenne- Variance de
Markowitz. En effet, nous avons démontré que, plus le niveau du
rendement espéré est élevé plus le risque,
mesuré par la variance, est grand. De ce fait, un investisseur averse au
risque construit son portefeuille en se basant sur la tangence entre la courbe
d'indifférence est la frontière efficiente. Or, nous avons
prouvé que, plus les niveaux d'aversions sont grands, plus les
portefeuilles sélectionnés sont risqués mais aussi plus
rentables. A la fin de cette partie, nous avons expliqué que l'ajout
d'un actif sans risque a un effet positif sur la réduction de risque de
portefeuille.
Il existe des nombreuses méthodes d'estimation de la
Value-at-Risk, nous avons calculé, dans la deuxième section la
VaR paramétrique ainsi la VaR historique. Dans la
suite, nous avons traité les choix des portefeuilles pour un taux de
rendement espéré fixé et une VaR minimale ; nous avons
constaté que plus le niveau de confiance á est
élevé, plus le portefeuille obtenu est optimum. En comparant
cette approche à l'approche classique nous avons remarqué que
lorsque l'investisseur accepte d'investir dans un portefeuille risqué
mais aussi plus rentable, la deuxième approche est admis.
Cependant, comme mesure de risque, la VaR a identifié
des limites telle que les manques de la sous-additivité et de
convexité (Artezner et al 1997), pour cela la CVaR, qui est une mesure
cohérente de risque, est fréquemment employée dans les
dernières années dans la gestion de risque.
A la fin de ce chapitre, nous avons analysé les
implications de choix de portefeuille résultant d'imposer une contrainte
de type VaR au modèle classique Moyenne-Variance et la comparée
à celle qui résulte de l'implication d'une contrainte CVaR. En
outre, nous avons démontré que l'approche Moyenne-Variance-CVaR
est plus performante que les autres approches, puisqu'elle permet de
sélectionner des portefeuilles moins risqués pour des
niveaux des espérances fixées. De plus nous
avons prouvé, pour les deux approches Moyenne-Variance-VaR et
Moyenne-Variance-C VaR, que chaque fois l'intervalle de variation de
deuxième contrainte (VaR ou CVaR) augmente, les niveaux de risque des
portefeuilles optimaux augmentent.
En récapitulant, pour avoir un portefeuille optimal,
l'investisseur doit baser sa sélection sur l'approche
Moyenne-Variance-CVaR où le niveau de confiance á est plus
élevé et l'intervalle de variation de deuxième contrainte
CVaR est minimum. Cependant ce type de modèle à un effet
défavorable parce qu'elle force les agents averses aux risques à
choisir des portefeuilles avec des plus grands écart type lorsqu'il
n'existe pas d'actifs sans risque.
Les gestionnaires des actifs financiers visent à
choisir les portefeuilles qui rapportent le rendement espéré le
plus élevé, tout en même temps, assurer un niveau
acceptable d'exposition au risque. Ainsi, ils peuvent utiliser ses
expériences pour combiner des techniques de modélisation
quantitatives dans le processus de sélection de portefeuille. Parmi ces
techniques, La théorie des valeurs extrêmes définie comme
étant la discipline statistique la plus utilisée dans le champ
des finances au cours des dernières années.
Plus de cinquante ans après, le critère de
sélection de portefeuille Moyenne-Variance, reste aujourd'hui l'un des
critères de base dans le champ pratique. Cependant, à cause de la
successivité des crashs boursiers dans les dernières
années, cette approche ne permet pas de couvrir tous les risques du
portefeuille lorsque les distributions des rendements sont asymétriques
et caractérisées par des queues épaisses. Pour ces
raisons, nous nous sommes intéressés à étudier
d'autres modèles de choix du portefeuille permettant de limiter les
risques et par conséquence les pertes catastrophiques.
C'est dans le cadre de détermination des proportions
des actions dans le portefeuille optimal et dans la minimisation des risques de
perte que se situent les objectifs de notre travail.
Nous avons examiné, tout d'abord, les concepts des
mesures de risque et de risque de perte, ainsi l'aversion au risque et
l'aversion aux pertes. Ensuite, nous avons étudié la
généralisation de l'approche Moyenne-Variance de Markowitz en
incorporant une deuxième contrainte Value-at-Risk ou Expected
Shortfall.
Pour mieux appréhender l'impact d'ajouter une
contrainte sur la minimisation de risque, nous avons procédé dans
la partie empirique par quatre approches de choix de portefeuille ;
après avoir exposer l'approche classique de Markowitz, nous avons
constaté que chaque fois qu'on augmente le degré d'aversion au
risque, le portefeuille sélectionné est plus rentable mais
également plus risqué. En second lieu, nous avons traité
l'approche Moyenne-VaR qui nous a amené à prouver que plus le
niveau de confiance á est élevé, plus on a une chance
d'avoir un portefeuille efficient.
Pour réduire le risque de portefeuille à un
niveau plus faible et afin de limiter aux pertes catastrophiques, nous avons
présenté une troisième approche d'optimisation plus
générale, Moyenne-Variance-VaR, qui combine deux mesure de
risque, la variance et la VaR Cependant, cette approche n'est valable que pour
des niveaux des variances assez élevés et
pour une limite de deuxième contrainte VaR très
petite. En dernier lieu, et dans la même logique que la troisième
approche, nous nous sommes intéressés à choisir un
portefeuille optimal selon l'approche Moyenne-Variance-C VaR. En outre, cette
approche est plus pertinente que les autres modèles dans le choix de
portefeuille et la minimisation de risque.
D'après notre étude, nous avons constaté
que la généralisation de l'approche Moyenne- Variance a
un impact favorable sur le choix de portefeuille optimal. En effet,
l'analyse des implications de choix de portefeuille résultant d'imposer
une contrainte (VaR) au modèle de Moyenne-Variance et la comparaison
à ceux qui résultent de l'imposition d'une contrainte
conditionnelle (CVaR), nous permet de constater que pour un niveau de confiance
donné, la contrainte CVaR est plus efficace comme outil de gestion
qu'une contrainte VaR.
De plus cette approche est plus adéquate lorsque
l'investisseur fixe un niveau de confiance á assez élevé
et un intervalle de variation de deuxième contrainte CVaR minimum. En
outre, ce modèle nous permet de mieux appréhender la forme de la
distribution et offre l'avantage à l'investisseur de tenir compte de
l'asymétrie des distributions et des valeurs extrêmes dans les
séries boursières, ainsi de limiter les pertes extrêmes.
En conclusion, notre étude aident les investisseurs
averses aux risques, intervenant sur les marchés boursiers, à
améliorer ses critères de choix de portefeuille en leur offrant
une meilleure prise en compte des nouvelles caractéristiques des
marchés financiers telles que l'asymétrie des distributions des
rendements et les risques des événements extrêmes.
Cependant, en pratique, l'application de l'approche
Moyenne-Variance-CVaR est compliquée à cause de la
difficulté de l'estimation de la CVaR. En fait, l'approximation de
l'Expected Shortfall est fondée sur une équation contenant les
paramètres de loi de Paréto généralisée qui
n'inclut pas une variable affectant les proportions des actions.
De plus, ce type de modèle à un effet
défavorable puisqu'il force les agents averses aux risques à
choisir des portefeuilles avec des écarts-types élevés
lorsqu'il n'existe pas d'actif sans risque. En outre, cette approche encourage
l'investisseur à accepter trop de risque lorsqu'il existe des actions
des rendements intéressants.
Tableau 2 : Les Means Excess de portefeuille
ME
|
Me(0.99)
|
Me (0.95)
|
Me (90)
|
Air France
|
-0.0775
|
-0.0562
|
-0.0453
|
Air Liquide
|
-0.0419
|
-0.0310
|
-0.0259
|
Alcatel-lucent
|
-0.0803
|
-0.0590
|
-0.0484
|
Axa
|
-0.0553
|
-0.0406
|
-0.0333
|
BNP
|
-0.05 13
|
-0.0376
|
-0.0309
|
Bouygues
|
-0.0564
|
-0.0415
|
-0.0343
|
Carrefour
|
-0.0458
|
-0.0339
|
-0.0279
|
Danone
|
-0.0378
|
-0.0279
|
-0.0228
|
Essilor Intl
|
-0.0448
|
-0.0330
|
-0.0269
|
Lafarge
|
-0.0483
|
-0.0357
|
-0.0296
|
LVMH
|
-0.0503
|
-0.0372
|
-0.0306
|
Michelin
|
-0 .0495
|
-0.0367
|
-0.0302
|
L'orial
|
-0.0464
|
-0.0344
|
-0.0282
|
Peugeot
|
-0 .0466
|
-0.0346
|
-0.0285
|
Renault
|
-0 .0564
|
-0.0417
|
-0.0345
|
Schneider
|
-0.0518
|
-0.0381
|
-0.0316
|
Sté générale
|
-0 .0529
|
-0.0391
|
-0.0320
|
Total
|
-0.0428
|
-0.03 18
|
-0.0322
|
Vallourec
|
-0.0573
|
-0.0422
|
-0.0347
|
Vinci
|
-0.0437
|
-0.0322
|
-0 .0265
|
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