7.3.-Quelques pistes d'amélioration pour de
recherches futures
Cette nouvelle approche de gestion illustrée a fourni
de résultats acceptables, lorsque nous le comparons avec un
modèle de gestion exploité sur le terrain, soit celui de la
filiale d'Hydro-Québec dans l'exemple du projet de la centrale
hydroélectrique de l'Eastmain-A-1. Le fait de n'avoir
étudié qu'un cas de terrain dans sa globalité
éveille cependant des doutes sur les conclusions possibles. En vue de
confirmer ou d'infirmer notre hypothèse de recherche, un
échantillon plus représentatif dans la province
québécoise ou ailleurs ( soit une taille d'échantillon
plus élevée) devrait être envisagé. Dans ce cas, les
conclusions de l'analyse des résultats auraient probablement
entrainé une modification du contenu du modèle de gestion
présenté. Ce qui devrait permettre aux chefs de projet la
possibilité d'offrir une marge de manoeuvre plus grande dans la gestion
des processus décisionnels, une approche plus responsable dans
l'accompagnement des parties prenantes, tel que souhaité dans ce travail
de recherche.
Il est donc important de mentionner par rapport au guide
PMBOK, l'ouvrage référentiel de Project Management Institute
utilisé largement par la communauté québécoise de
pratique en gestion de projets publics et par d'autres chefs de projet,
l'importance remarquable de l'approche cadre logique dans le
développement des projets, dans l'identification et l'analyse des
parties prenantes. La majorité de chefs de projet interviewés ne
cachent pas leur réticence quant à l'utilisation de nouveaux
cadres d'analyse et de nouvelles techniques dans leurs méthodologies de
gestion de projet. C'est le cas de l'approche « cadre logique » qui
reste encore peu connue dans le mileu d'affaires québécois, voire
outil de gestion exploité par des entreprises québécoises
sur le terrain. Ceux qui connaisent l'utilisation du cadre logique le
qualifient de méthode académique, mécaniste plutôt
que pratique.
Contrairement dans les pays européens, le chef de
projet au Québec est généralement celui qui détient
un diplôme d'ingénierie, d'informatique, de construction ou d'un
autre domaine technique. Mais, celui-ci n'a presque pas de formation
académique préalable en administration ou en gestion. On peut
donc comprendre « pourquoi » l'outil cadre logique ne semble connu de
manière formelle ou officielle que par une minorité de
professionnels québécois et dans le reste du Canada. Dans la
foulée des débats quotidiens autour de la Responsabilité
Sociale d'Entreprise (RSE), l'approche cadre logique offre une base
méthodologique remarquable pour permettre d'opérationnaliser les
questions d'environnement et de développement durable, allant de
l'identification à la phase d'évaluation finale des projets ou de
programmes. Le cadre logique est un excellent outil de réflexion pour
agir efficacement en gestion de projet. De même que, si le cadre
d'analyse proposé dans ce travail de recherche est bien adapté au
contexte sociopolitique, alors il peut offrir à des professionnels de
gestion de projet d'excellents résultats dans la livraison de solutions
globales des projets sensibles à l'environnement.
Compte tenu la mission du Project Management Institute (PMI),
celui-ci devrait par conséquent laisser une plus grande place quant
à l'apprentissage et à la promotion de nouveaux outils et de
nouvelles approches en gestion de projet. Au Canada, tout comme au
Québec, la législation prévoit de poursuivre les
responsables d'entreprise ayant causé des dommages à
l'environnement physique. Eu égard, le Project Management Institute
(PMI), notamment la section régionale de Lévis-Québec
devrait fournir davantage de munitions (service de monitoring,
conférences, formation, renforcement du code déontologique, ...)
à des professionnels de gestion de projet au Canada, en particulier ceux
au Québec, afin qu'ils puissent être en mesure de mieux
répondre aux objectifs de réalisation des projets d'aujourd'hui,
tels que d'objectifs sociaux, écologiques et économiques.
Comme certains ont par ailleurs affirmé : « on ne
s'improvise pas gestionnaire de projet ». En abordant les défis de
demain avec les méthodes d'hier, alors on a les problèmes
d'aujourd'hui. Au-delà des techniques, des méthodes et des outils
de travail, la gestion de projet est avant tout une manière de
s'organiser, de raisonner pour agir efficacement.
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