6.1.4.- L'estimation de coût du projet en termes
monétaires et sa rentabilité
Le coût global prévu de l'aménagement
hydroélectrique Eastmain-1-A et dérivation Rupert est de 3 946,0
millions de dollars28, soit :
· 2 043,5 millions de dollars pour la dérivation
partielle de la rivière Rupert;
· 1 179,2 millions de dollars pour la centrale de
l'Eastmain-1-A;
· 723,2 millions de dollars pour la centrale de la
Sarcelle.
Ce coût ne comprend ni les montants de l'entente avec
la municipalité de Baie- James (300 millions de dollars), ni les
montants alloués pour les fonds prévus dans la Convention
Boumhounan (43,65 millions de dollars), ni les coûts d'intégration
au réseau (185 millions de dollars). À cela, il faut ajouter les
coûts de transport pour le projet qui seraient évalué
à 179,7 millions de dollars.
Lors des audiences publiques, plusieurs intervenants ont
souligné le fait que le prix de revient du projet devrait inclure
l'ensemble des coûts de transport et des diverses ententes signées
avec le milieu. D'autres ont insisté sur la contribution du promoteur au
Fonds des générations et sur les redevances qu'il doit maintenant
verser au gouvernement pour l'utilisation des forces hydrauliques à
compter de janvier 2007. Mentionnons à cet effet que le promoteur, dans
son plan stratégique rendu public en juin 2006, a précisé
que le fonds serait alors alimenté par les redevances hydrauliques
calculées sur une base de 3,28 $ par 1000 kWh produits et par les
bénéfices provenant des exportations.
Concernant le coût du projet, le Comité
provincial d'Examen sur le projet (COMEX)29 considère qu'il
n'est pas de son mandat d'argumenter sur l'évaluation de ces coûts
et leur
28 Ne tient pas compte des coûts sociaux et
environnementaux. Celui-ci ne représente que les coûts
monétaires associés au projet. Ici, le coût total du projet
n'est qu'un estimé, la valeur exacte n'est pas disponible.
incidence sur la rentabilité. Toutefois, l'ensemble de
l'information indique que le coût du KW/h produit se fixe entre 4,4 et
4,8 cents, ce qui est nettement avantageux par rapport aux autres projets
hydroélectriques envisagés ou à la filière
éolienne.
6.2.- Portrait de la population de la zone d'implantation
du projet
L'occupation du territoire de la Baie -James est
partagée entre deux communautés distinctes, soit les Cris et les
Jamesiens. D'un côté, la société Cris a connu une
évolution démographique très rapide au cours des 30
dernières années. La population active a augmenté de 37 %
de 1976 à 2001, comparativement à 34 % pour l'ensemble du
Québec (MDDEP, 2006). La majorité des communautés Cris a
connu un développement économique important depuis 1975. Durant
cette période, les Cris sont passés d'une économie
largement dépendante des activités traditionnelles et des
prestations sociales, au début des années 1970, à une
économie basée sur l'emploi tributaire du développement
communautaire et institutionnel. Les revenus du secteur sont devenus nettement
supérieurs à ceux d'activités telles que la chasse, la
pêche et la trappe. De plus, le secteur des services (tertiaire) dans les
communautés cries, qui a fourni une grande partie des emplois au cours
des 30 dernières années, est maintenant saturé. À
l'heure actuelle, les communautés cries connaissent des taux de
chômage importants, en particulier pour les jeunes.
À l'inverse, la population jamesienne, surtout
concentrée au sud du territoire de la Baie - James dans les villes de
Chapais, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami, a diminué
de 20 % entre 1971 et 2001. Au début des années 1970,
l'économie jamesienne était basée principalement sur
l'exploitation des ressources forestières et minières. Depuis
1997, la faiblesse du prix des métaux sur le marché mondial a
entraîné une baisse significative de l'économie
minière dans la région. Le secteur forestier a également
vu son niveau d'activité économique diminuer à cause de
différents facteurs externes. La proportion d'emplois associés au
secteur primaire a connu une baisse considérable entre 1991 et 2001,
passant de 15 % à 8 % (MDDEP, 2006).
29 Le COMEX est un organisme indépendant
créé en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord
québécois (CBJNQ), composé de trois
représentants nommés par le Gouvernement du Québec et de
deux représentants nommés par l'Administration régionale
Crie.
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