5.2.4.- Les correspondances entre les transformations du
cadre logique
À l'origine, l'outil cadre logique a été
développé pour assurer la planification des projets et programmes
internationaux (USAID, 1971). Celui-ci a connu de nombreuses transformations au
fil des années. Un cadre logique ne peut être universel, car il
est fonction
de l'environnement sociopolitique et des
caractéristiques techniques du projet. Son contenu varie avec la taille
du projet et dépend également de plusieurs
caractéristiques transversales, dont économiques, sociales,
politiques et culturelles de la population locale et en particulier des groupes
ciblés par le projet.
La plupart des documents consultés, dans le cadre de
ce travail de recherche, indiquent que le cadre logique classique est le point
de référence de plusieurs outils et modèles de gestion
exploités par les entreprises sur le terrain. C'est le cas de l'Agence
Canadienne de Développement International (ACDI) qui
expérimentent actuellement le modèle de gestion axée sur
les résultats (GAR), puis l'Agence Allemande de développement
International (GTZ) qui a développé le modèle de
Planification de Projets par Objectifs (PPO ou PIPO) et la Commission
européenne qui a mis évidence le modèle de gestion du
cycle de projet (GCP), etc. L'analyse de ces modèles de gestion
démontrent cependant qu'ils ont eu en commun une réflexion
comparable à celle de l'approche cadre logique : l'analyse des parties
prenantes.
Le tableau 6 ci-dessous indique quelques informations
importantes qui permet de passer du cadre logique classique à un exemple
de modèle cadre logique d'intervention.
Tableau 6.- Transformation du cadre logique classique de
base
Cadre logique classique de base
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Cadre logique d'intervention : modèle de gestion
axée sur les résultats (GAR)
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Objectifs généraux
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Résultats finaux
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Impacts
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Objectif spécifique
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Résultats intermédiaires
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Effets
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Résultats attendus
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Résultats immédiats
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Extrants
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Intrants (activités, ...)
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Intrants (activités, ...)
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Moyens
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Ressources
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Source : PUCD, 2006
5.3.-Proposition d'un cadre d'analyse de
développement durable basé sur le modèle « cadre
logique ». Une approche intégrée et
participative
L'approche cadre logique est une méthode qui sert
essentiellement, au cours des phases de programmation, planification et
formulation, à planifier des interventions de type projet ou programme
sur un temps donné selon des objectifs ou des résultats attendus.
Cette approche peut servir également de référence au cours
de l'exécution et de l'évaluation du projet et de clôture.
C'est le cas d'une approche cadre logique axé sur les résultats
attendus. Utilisé avec plus de flexibilité, le cadre logique peut
se révéler être un outil intéressant de
communication, de clarification et concertation entre parties prenantes qui
interviennent sur une même action.
À l'instar d'autres approches, la planification et
l'exécution des projets suivent une séquence bien établie,
qui débute par une stratégie convenue, qui mène à
l'idée d'une action donnée, qui est ensuite formulée, mise
en oeuvre, et évaluée en vue d'améliorer la
stratégie et les interventions futures. Mais ce que nous envisageons ici
vise à apporter une solution durable particulièrement aux
méthodologies de gestion adoptées par les entreprises à
l'égard des projets sensibles à l'environnement.
Une approche de gestion « responsable »
définit une meilleure méthode de coopération parmi les
acteurs impliqués à un projet de développement, en tenant
mieux compte des questions transversales, depuis la conception jusqu'à
la phase de clôture. Elle implique également la prise en compte
des conditions préalables dès le début du cycle de projet,
en essayant de faire en sorte que le projet soit conforme et contribue aux
objectifs fixés et qui sont compatibles avec ceux des
collectivités locales. En suivant cette logique, il convient de bonifier
non seulement les pratiques traditionnelles de gestion de projet, mais
également aux projets desquels doivent s'appliquer les principes de
développement durable. Au niveau plus opérationnel, celle-ci tend
à apporter des améliorations à travers des études
d'impact/conception; d'autres études de faisabilité, le suivi et
l'évaluation du projet et par le biais d'une prise de décision
éclairée.
La participation active des parties prenantes tout au long du
cycle de projet est donc primordiale pour la survie des projets de
développement. Chaque phase va être gérée sur des
informations recueillies durant sa phase précédente et sur les
décisions qui ont été prises à ce moment. La phase
complète et actualise les informations de la ou des phase(s)
précédente(s) et permet une prise de décisions
appropriées. Cette manière de faire garantit une bonne action
pour la conduite des projets actuels. Les corrections à chaque phase
seront basées sur les informations collectées ainsi que sur
l'expérience acquise. La gestion du cycle de projet devient ainsi un
processus systématique et itératif (Commission européenne,
2001).
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