II.3.1. Les toxines diarrhéiques (DSP) (figure
6)
Il s'agit de polyéthers linéaires qui sont
produits par les genres Dinophysis et Prorocentrum. L'acide Okadaïque (AO)
est la phycotoxine la plus répandue, mais selon l'espèce algale
en cause, l'AO est substitué en DTX1 (dinophysistoxine) ou DTX2. L'AO
est un inhibiteur de phosphatases, enzymes impliquées dans les processus
de la multiplication cellulaire, l'inhibition de ces dernières
entraîne une accumulation de protéines phosphorylées dans
le cytoplasme, ce qui peut résulter d'une contraction des muscles lisses
et expliquer l'activité de promotion tumorale démontrée
chez la souris (Arendt et al., 1995 et Chen et al., 2006).
II.3.2. Les toxines paralysantes (PSP) (figure 7)
Elles comprennent les saxitoxines et les gonyautoxines dont on
dénombre aujourd'hui un peu plus d'une vingtaine de molécules
dont le squelette moléculaire commun est la saxitoxine (STX) produite
par des Dinoflagellés du genre Alexandrium (Lassus et al. 1994,
Amzil et Motteau 2000). Ces intoxications entraînent une paralysie
musculaire et, dans les cas les plus graves, peuvent être mortelles
lorsque le système respiratoire est atteint. La STX agit en bloquant les
canaux Na+, empêchant la naissance d'un potentiel d'action au
niveau des cellules excitables, ce qui peut entraîner la mort par
paralysie des muscles respiratoires quand la dose est suffisante (Cheun et
al., 1996). La DL50 sur souris de la STX est de 10
ìg.kg-1. (Cheun et al., 1998).
Figure 6 : Structure chimique de L'acide
okadaique
Figure 7 : Structure chimique de la
Saxitoxine
III. LA MOELLE OSSEUSE
HEMATOPOÏTIQUE
La majorité des cellules sanguines matures sont
destinées à vivres quelque heures (polynucléaires), voir
quelques semaines (globules rouges) avant d'être détruites. A fin
de compenser cette destruction rapide, la moelle osseuse hematopoïtique,
chez un homme de 60 kg doit assurer 2.1011globules rouges et
1,6.109 polynucléaires par jours. Cette intense production
journalières a lieu dans la moelle osseuse hematopoïtique et
réglée par un système très complexe, de facteurs de
croissances et d'inhibitions, le tout dans un écosystème
très adapté (microenvironnement médullaire), on distingue
quatre compartiments, d'importance inégale, dans un système
hematopoïtique (figure 8) :
? Le compartiment des cellules souches
hematopoïtiques : Dans la moelle osseuse des cellules
mères dites cellules souches hematopoïtiques destinées
à assurer le renouvellement de l'ensemble des cellules sanguines,
myéloïdes et lymphoïdes, ces cellules souches
hematopoïtiques ont une capacité d'autorenouvellement et de
différenciation, elles sont identifiées comme cellules souches
hematopoïtiques totipotentes.
? Le compartiment des progénitures
engagés : Ces cellules sont engagées dans une ou
plusieurs voies de différenciation, leurs capacité
d'autorenouvellement est réduite, ce processus d'engagement aboutit
finalement a des progénitures totalement
prédéterminées, différenciées en une seules
lignée, on distingue :
· Des progénitures myéloïdes.
· Des progénitures lymphoïdes.
? Le compartiment des précurseurs
hematopoïtiques : Ce sont des cellules morphologiquement
reconnaissables engagées vers une ou l'autre des lignées
sanguines, ces cellules sont encore capables d'un nombre limité de
mitose.
Le compartiment des cellules matures : Le
processus de différenciation et de maturation des cellules
médullaires, se déroulent sur plusieurs générations
cellulaires et aboutit à la formation des cellules matures
médullaires, qui résident dans la moelle osseuse, il s'agit des
lignées érythroblastiques, mégacaryocytaires,
granulo-moncytaires et lymphoïdes visibles. Cependant le taux de chaque
lignée différent d'un individu à l'autre et de grandes
variations peuvent apparaître chez les sujets sains (tableau I). Elles
sont dues à un facteur de subjectivité. C'est notamment le cas de
la classification cellulaire. Elles peuvent aussi être inhérentes
aux variations individuelles (Guelfi, 1993 ; Tyler et al., 2000). Le
terme hématopoïèse désigne l'ensemble des
mécanismes, qui assurent le remplacement continu et régulé
des éléments
Tableau I : Répartition normale des
cellules médullaires chez le chien et le chat. A (Jain, 1993), B
(Guelfi, 1993), C (Jain, 2000) et D (Meinkoth, 2000).
Figure 8 : les différents compartiments de la
moelle osseuse hématopoïétique.
figurés dans le sang (globules rouges, globules blancs
et plaquettes). Le sang est essentiellement un milieu de rencontre de ces
éléments qui ont des fonctions différentes, leur mode de
fabrication n'est pas homogène et l'on doit bien distinguer, dans la
moelle osseuse hematopoïtique, les éléments du tissu
lymphoïde et les éléments de tissu myéloïdes.
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