II.2.3. Le Chrome
Le chrome s'accumule principalement dans les poumons, il est
hautement toxique. Une intoxication aiguë peut provoquer une
tubulonéphrite et une intoxication chronique au chrome développe
des lésions cutanées et des muqueuses avec des atteintes
respiratoires allant jusqu'à des cancers broncho-pulmonaires (Rodier
et al., 1996). Le Cr (VI) pénètre les cellules a travers
le système de transport des ions, une fois à l'intérieur
de la cellule il est réduit en Cr (III) (Goodale et al., 2008).
Cette forme réduite du Cr et/ou un ou plusieurs des
intermédiaires,est probablement un ultime agent génotoxique et
susceptible d'inciter des cassures au niveau du double brin d'ADN (Xie et
al., 2005 ; Goodale et al., 2008).
Figure 5 : Mécanismes d'induction du stress
oxydatif par les métaux toxiques. Proposé par Risom et al.
2005.
II.3. Les toxines marines
Si les efflorescences phytoplanctoniques toxiques ou non, ne
sont pas des phénomènes d'origine récente, leur
implication dans la mortalité massive de poissons et dans les
problèmes de la consommabi lité des coquillages, est une
préoccupation majeure de ces dernières années.
Les algues microscopiques planctoniques constituent la
nourriture de base pour un bon nombre d'organismes vivants des océans,
notamment pour les bivalves filtreurs commercialisés (moules,
huîtres, coquilles Saint-jacques, palourdes) ainsi que pour les larves de
crustacés et de poissons. Dans la plupart des cas, les
proliférations ou les efflorescences algales sont
bénéfiques pour la faune et l'aquaculture. Toutefois sous
certaines conditions hydrologiques et climatologiques, des espèces
peuvent se développer si intensément qu'elles en arrivent
à modifier la couleur apparente de la surface des mers et à
conduire à des épisodes d'eaux colorées (Reizopoulou
et al., 2008). L'origine algale de certaines intoxications faisant
suite à la consommation de produits de la mer n'a été
découverte qu'en 1937 par Sommer et Meyer pour les toxines paralysante
PSP (parlytic Shllfish poisoning) et en 1979 pour la ciguatera (Yasumoto et
al., 1979). Au cours de ces dernières années les eaux rouge
comme les épisodes phytoplanctoniques néfastes sont en expansion
tant par leur nombre, que par leur fréquence et intensité
(Anderson, 1989 ; hallegraeff, 1993). Certains scientifiques pensent que la
multiplication de ces épisodes nuisibles, est reliée ces
dernières années dans certains cas à des processus
d'eutrophisation et/ou des conditions climatiques anormales. Les
activités de transports (eaux de ballast contenant des kystes
d'espèces toxiques) et d'aquacultures ont également
été mises en cause dans l'extension géographique des
efflorescences.
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