Chapitre 2 : Les relations de court terme et de
long terme entre le développement financier et la croissance
économique : les fondements théoriques
Introduction
Le concept de croissance économique a
une origine très ancienne. Il remonte aux travaux précurseurs de
Rostow qui l'assimile au concept de développement économique.
Celui-ci est définit par les économistes contemporains comme une
amélioration de la qualité de vie des agents économiques
qui s'accompagne d'un accroissement de la production domestique.
Ce concept se distingue de celui de la
croissance économique parce qu'il prend en compte les aspects sociaux et
environnementaux qui relève beaucoup plus de la qualité de vie
que de l'accroissement de la production.
Ainsi, la croissance économique se
définit comme un accroissement progressif et constant de la production
globale sur une longue période.
Vu sous cet angle, on pourrait croire qu'une
économie peut croître de façon infinie. Les modèles
traditionnels de croissance ne sont pas en accord avec cette manière de
penser. Partant de l'hypothèse fondamentale de rendements
d'échelles décroissants, ces modèles montrent qu'il existe
toujours et ceci pour toute économie un point où la production ne
peut plus croître.
A l'inverse, les modèles de croissance
endogènes garantissent une croissance économique auto-entretenue,
redue possible avec l'avancée technologique. La prise en compte du
progrès technologique comme variable endogène remet en question
l'hypothèse des rendements décroissants qui cède
désormais la place à celle des rendements croissants ou
constants.
L'incidence du système financier sur la
croissance économique n'est mise en évidence qu'avec les travaux
pionniers de Goldsmith (1969) qui identifie une colinéarité entre
le développement de la sphère financière et celui de la
sphère réelle. Partant du constat sur un panel de 35 pays, que
les périodes de croissance rapide sont généralement
accompagnées d'un accroissement du taux moyen de développement
financier, Goldsmith démontre qu'il existe une relation positive entre
le développement financier et la croissance économique.
La plupart des développements
théoriques faisant suite aux travaux de Goldsmith ont tenté
d'identifier les canaux de transmission à court terme et à long
terme du développement financier vers la croissance.
Les principaux canaux mis en exergue par Levine
(1997) par exemple sont l'accroissement du stock de capital qui passe par une
efficience dans la collecte de l'épargne et l'allocation des ressources
disponibles par les intermédiaires financiers et l'amélioration
du progrès technologique.
L'objet de ce chapitre est d'établir les
relations directes et indirectes à court terme et à long terme
entre le développement de la sphère financière et celui de
la sphère réelle.
Pour ce faire, nous utiliserons les
modèles de croissance traditionnels de type néoclassique, en
particulier celui de Solow et Swan (1956) et les modèles de croissance
endogène, notamment le modèle AK de Romer (1986).
Ces deux types de modèle se distinguent
par leur manière de considérer le progrès technologique.
Alors que le premier le considère comme exogène, le second le
prend en compte comme variable endogène de la fonction de production.
Notre chapitre sera ainsi réparti en deux
sections. La première analysera la dynamique de courte période
mise en exergue dans le modèle de Solow (section 1), et la seconde fera
le tour de la dynamique de longue période qui ne trouve sa raison
d'être que dans le cadre d'analyse des modèles de croissance
endogène (section 2).
|