3- Répercussions de la levée de
l'exonération de la TVA sur le budget de l'état
Les biens d'équipement et (autres investissements)
étaient exonérés pour éviter que les
sociétés ne cumulent un crédit de TVA difficilement
récupérable auprès de l'Etat.
Aujourd'hui avec l'application de la loi de finances 2007 la
question qui reste à se poser est la suivante :
Est-ce que le gain sur les recettes publiques relati à
cette levée c'e~onération pourrait il servir la politique
incitative à l'investissement ?
A priori une augmentation des recettes de l'Etat pourrait
être à l'origine du développement de l'investissement. En
investissant, l'Etat jouerait le rôle de catalyseur de l'investissement
privé selon la théorie de Keynes. Pourtant nous savons que l'Etat
encourage l'investissement privé sans pour autant privilégier
l'investissement public. Plus encore, à nos jours avec l'expansion des
privatisations l'Etat se retire de plusieurs secteurs reconnus auparavant comme
stratégiques.
De ce fait on peut conclure que cette disposition fera gagner
à l'état quelques milliards dh de ressources. Ces ressources
supplémentaires vont permettre de préparer le terrain pour
l'investissement national et étranger à travers
l'amélioration des infrastructures (routes notamment).
Donc le budget de l'état sera impacté positivement
vu qu'il se verra attribué une ressource supplémentaire il s'agit
d'un non remboursement du Crédit TVA.
Le schéma qui va suivre permet d'illustrer ce qu'on vient
d'énoncer.
L'impôt
Les taxes
La taxe parafiscale
Le prix
L'emprunt
Dépenses courantes
Dépenses d'investissement
Dépenses des collectivités locales
Dépense En moins
Crédit TVA des sociétés de leasing
Les revenus de la Privatisation
En réponse à la question posée, la
levée de l'exonération de la TVA sur les opérations de
crédit bail va réduire les dépenses publiques d'un montant
consistant, cette réduction va augmenter le niveau des ressources par
rapport au emplois, mais vu que le budget de l'état doit toujours
être équilibré (c'est-à-dire toutes les ressources
se transforment en dépenses), ce différentiel sera un tremplin
pour une politique incitative à l'investissement qu'il soit publique ou
privée, et des chantiers énormes seront financés. Il sera
affecté entre autres à l'amélioration de l'infrastructure,
la modernisation de l'administration pour répondre dans les plus brefs
délais aux demandes des investisseurs et la création de plates
formes servant d'emplacement pour les sociétés
étrangères qui délocalisent leurs services au Maroc.
Cette section nous a permis d'avoir une idée sur les
éventuels effets de la levée de l'exonération de la TVA
sur le budget de l'état. Parmi ces effets une dépense fiscale en
moins au profit de l'état.
Maintenant passons nous, si vous le voulez bien, à un
secteur qui tisse des relations de plus en plus étroites avec le secteur
du leasing, il s'agit du secteur automobile. Ce dernier, se développe
entre autres grâce à la contribution des sociétés de
leasing. Aujourd'hui cette contribution se trouve affaiblit et de ce fait une
question s'impose : face à cette affaiblissement, le secteur de
l'automobile se trouvera-t-il impacté ? La section suivante va
répondre à cette question.
Pour le premier trimestre de l'année 2007, la mesure de
levée de l'exonération de la TVA sur le leasing n'a pas eu de
conséquence sur l'activité du commerce automobile. En effet, les
ventes des voitures particulières ont continué leur progression
enclenchée depuis l'année 2006. Les statistiques à fin
mars communiquées par l'AIVAM (l'Association des Importateurs de
Véhicules Automobiles au Maroc) font état de 19.396
véhicules particuliers vendus, ce qui correspond à une
progression d'environ 16% par rapport au premier trimestre 2006. Il n'y a pas
eu non plus de glissement de la demande vers le marché des
véhicules d'occasion comme craignaient certains analystes.
La conjoncture, qui n'aura jamais été aussi
porteuse, a un peu éclipsé la disposition sur le leasing de la
loi de finances 2007. L'impact de la Logan, produite à prix
compétitif, l'arrivée d'une offre bon marché assez large
au rapport qualité / prix ultra compétitif, et surtout
l'accélération du démantèlement des droits de
douane sur les véhicules d'origine européenne.
Cela dit, il y a lieu de se garder de tirer une conclusion
définitive et il va falloir attendre la fin de l'année 2007 pour
se faire une idée précise de l'impact éventuel de cette
mesure sur le secteur automobile, qui se fixe cette année un objectif
ambitieux
d'atteindre le cap des 100.000 véhicules particuliers
vendus. En effet, d'une part une partie des ventes en leasing du premier
trimestre 2007 concernait des dossiers datant de fin 2006 et donc non
concernés par la mesure de la loi de finances, et d'autre part,
certaines sociétés de financement préfèrent ne pas
changer de politique en 2007 car elles espèrent une solution à
leur doléance à l'occasion de l'élaboration de la loi de
finances 2008.
Rappelons que le développement de la LOA (Location avec
Option d'Achat) est l'un des principaux facteurs de l'essor que connaissent les
ventes de voitures au Maroc. En partenariat avec les importateurs, les
sociétés de financement avaient placé cette formule au
coeur de leur stratégie de conquête et d'extension de la demande
qu'elles accompagnaient par une série de promotions. Avec la LOA, dite
aussi location avec promesse de vente ou bail avec option d'achat, le
bénéficiaire du crédit est locataire du véhicule
même s'il en a les charges du propriétaire. Au terme de la
location, il peut acquérir le véhicule à un prix de
cession fixé contractuellement d'avance et généralement
symbolique tenant compte des remboursements effectués (valeur
résiduelle).
La LOA automobile a eu le vent en poupe depuis sa
création. Ainsi, elle avait bouclé l'année 2005 avec un
taux de croissance de 51% pour un montant total de crédits
distribués de 2 milliards de dirhams. Ce qui avait porté la part
de la LOA dans le financement automobile à 66% contre 57% en 2004. De
2005 à 2006, la LOA a enregistré une croissance de 30%.
Dès l'annonce de la mesure sur la TVA au début
de l'année, les professionnels de l'automobile avaient estimé
qu'il n'y aurait pas d'impact sur leur secteur car la demande et le
marché était là et il n'y aurait pas de retour en
arrière sur la progression du marché. Ce qui pourrait arriver
d'après eux, c'est une restructuration du crédit. Les
sociétés de financement s'orienteraient plus vers le
crédit classique que vers le leasing.
Le concessionnaire d'une grande marque automobile affirme que
globalement le leasing automobile n'a pas perdu du terrain par rapport au
crédit classique au cours du premier trimestre de 2007. Il a noté
cependant que les sociétés de leasing pratiquent de moins en
moins de promotions (le leasing à 0%), que certaines
sociétés de financement ne souffrant pas de problèmes de
trésorerie ont développé d'une manière
significative leur offre de leasing automobile (c'est le cas de Salaf Chattbi)
alors que d'autres abandonnent le produit pour se recentrer sur le
crédit à la consommation classique (c'est le cas de Sofac).
Avant l'entrée en vigueur de l'exonération de la
TVA, les sociétés de leasing vivaient dans une situation de
confort. Elles pouvaient déduire la TVA ayant grevé l'achat d'un
bien acquis au profit d'un client. Le législateur n'a fait que corriger
une injustice fiscale pense certains intervenants du secteur automobile.
Cette section n'a pas été bien
développée faute de données sectorielles qui n'ont pas
été disponibles. Les interviewés du secteur de
l'automobile n'ont pas voulu nous fournir les réalisations du secteur au
cours du premier semestre 2007. Mais malgré ça on a pu tirer
quelques enseignements et informations de leurs propos.
La section qui suivra quant à elle s'intéressera
à l'impact de cette levée sur l'investissement. Ce dernier
étant un véritable moteur de croissance et un indicateur du
développement de l'économie. Dans un premier lieu on
définira l'investissement, avec ses différentes formes pour se
focaliser dans une deuxième partie sur les répercussions de cette
disposition fiscale sur l'investissement.
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