CONCLUSION DU CHAPITRE 2
Ce chapitre examinait le bilan des réformes
macro-monétaires et institutionnelles sur le processus
d'intégration en Zone CEMAC. Les différents résultats
dévoilent un bilan globalement prometteur, des faiblesses étant
notées au niveau des infrastructures. La faiblesse du
« capital spatial » peut ainsi être
considérée comme le principal goulot qui a freiné le
processus d'intégration en Zone CEMAC. Au regard des différentes
évolutions, trois enseignements sous forme de scenarii sont à
prévoir d'ici à 2010 (CEMAC, 2006b) :
· Scénario 1 : « la CEMAC en
panne ». Ce scénario traduit la
persistance des blocages actuels. Elle est en panne et donc menacée
à terme d' « éclatement », voire de
« disparition » ;
· Scénario 2 :
« l'intégration graduelle ».
Dans ce scénario, les Etats membres s'appliquent
résolument à lever les blocages et définissent des
objectifs prioritaires réalistes pour l'étape 2006-2011. Ce
scénario nécessite des acquis solides, visibles et
irréversibles ;
· Scénario 3 : « le bond en
avant ou l'intégration
accélérée ». Dans ce
scénario, les Etats membres lèvent rapidement les obstacles
actuels et se fixent l'objectif d'entreprendre l'ensemble des chantiers menant
vers l'union économique. Il requiert des changements profonds d'attitude
et la mise en place des instances communautaires.
Ainsi, le choix d'un scénario à court et
à moyen terme doit permettre à la CEMAC de faire face aux
défis d'un environnement international en forte mutation et surtout
marqué par la libéralisation du commerce (APE) et
l'avènement des grands blocs régionaux. Enfin, il est
recommandé que le scénario 2 soit privilégié, car
c'est le juste milieu et le plus réaliste, le troisième
paraissant un peu plus enthousiaste et le premier à proscrire.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
La lecture des réformes appliquées en Zone CEMAC
a débouché sur la présentation sous forme de bilan, de
leurs résultats sur les plans macro-monétaire et financier et de
leurs effets sur le processus d'intégration par le marché. Des
enseignements issus des analyses documentaires ont été
tirés. Sur le plan financier (monétaire et bancaire), les
réformes ont sans douté été d'un apport important,
car presque tous les équilibres dans ce secteur ont été
retrouvés (stabilité monétaire interne et externe,
amélioration du bilan des banques, création d'un marché
financier sous régional, etc.). Mais il a fallu deux
générations de réformes pour aboutir à ce
résultat, qui a réussi à conforter la suppression de
l'effet frontière monétaire. Mais il persiste des
défaillances telles que la surliquidité du système
bancaire, qui traduit une faiblesse de l'investissement (stagnation de
l'épargne), et des rumeurs « spéculatives »
de dévaluation.
Mais au total, malgré l'impact mitigé des
réformes, elles ont été d'un apport indéniable dans
le processus de restructuration des économies modernes en
général et celles de la CEMAC en particulier. En outre, il
convient de souligner que les réformes ne sont pas en elles-mêmes
une mauvaise initiative, c'est pourquoi il faut encourager leur poursuite comme
c'est le cas actuellement à la CEMAC et à la BEAC, en vue de
redresser durablement la structure des économies de la
sous-région et de tracer le sentier de l'intégration.
Cette intégration passe par un renforcement du
marché commun sous-régional. D'un point de vue intuitif, le bilan
des réformes sur l'intégration par le marché est
négatif, malgré la suppression de l'effet frontière
monétaire. La deuxième partie de ce travail tente de
vérifier si les flux commerciaux intra-régionaux des pays de la
Communauté ont augmenté ou si ces derniers se sont
spécialisés suite à la suppression de cet effet
frontière monétaire et à la redynamisation des
institutions sous-régionales
DEUXIEME PARTIE
LA CEMAC, UNE UNION MONETAIRE ATYPIQUE : LA SUPPRESSION DE
L'EFFET FRONTIERE MONETAIRE
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