1.1.1.
Une stabilité monétaire et un renforcement du dispositif
financier et bancaire
Hormis la dévaluation de 1994, la Zone CEMAC a fait
preuve de stabilité sur le plan monétaire. En outre, les taux
d'inflation ont été parmi les plus faibles comparativement aux
autres régions en développement. Ces deux éléments
constituent une preuve de crédibilité de la politique
monétaire. Cette crédibilité repose à son tour sur
trois éléments essentiels du cadre institutionnel : la
fixité de la parité du taux de change, la convertibilité
du FCFA et l'existence d'une UM (BEAC, 2005). La convertibilité
illimitée du FCFA en franc français et maintenant en euro est une
fois de plus l'un des arguments de la stabilité monétaire en Zone
CEMAC. La stratégie adoptée ici est l'ancrage sur une monnaie
internationale crédible et donc épargnée de la
décote.
En plus la politique de change en Zone CEMAC est la
fixité de la parité par rapport au franc français et
depuis 1999, à l'euro. Cette politique se justifie par le fait que
certains pays peuvent vouloir maintenir à un bas niveau la valeur du
taux de change pendant que d'autres préfèrent la fixer à
un niveau haut. Cette politique dépend au final des objectifs dans les
relations commerciales des pays. Ainsi, pour une zone comme la CEMAC
caractérisée par un poids commercial négligeable, l'option
optimale aurait été la première, c'est-à-dire le
maintien de la valeur de la monnaie à un niveau faible. Mais cette
situation n'est profitable que si les pays possèdent une base
consistante de produits exportables.
Graphique 4 : Evolution de
l'inflation annuelle moyenne des pays de la CEMAC (1985-2006).
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Source : Construit par
l'auteur à partir de Administrations Nationales, BEAC, FMI
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La stabilité monétaire se justifie une fois de
plus à travers la création d'une UM en Zone CEMAC. Ce processus
prend ses racines depuis l'époque coloniale à travers la
création de la ZF et s'est renforcé tout récemment avec la
création de la CEMAC. Cette situation se justifie
généralement par le principe du compte d'opération.
L'évolution se justifie ainsi à travers le passage de la Zone
Monétaire à l'Union Monétaire (UMAC), entraînant des
taux d'inflation bas. Malgré le pic moyen de 36,26% observé
en 1994 et justifié par la dévaluation de la même
année (graphique 4), les pays de la CEMAC sont
considérés comme des exemples en matière des taux
d'inflation bas.
Ainsi, le bilan des réformes monétaires ne vient
que donner une embellie au processus d'intégration de ce secteur. En
outre, les autres critères de convergence semblent confirmer
l'élan donné par le critère monétaire (annexe
3-a).
Tout ce dispositif a été appuyé par un
assainissement du dispositif bancaire et financier à travers la
création de la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) et de la
Bourse des Valeurs Mobilières d'Afrique Centrale (BVMAC). Mais qu'en
est-il du bilan des réformes sur les échanges
intra-zone ?
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