Réformes macroéconomique et intégration par le marché dans la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Michel Dieudonné MIGNAMISSI Université Yaoundé II - DEA 2008 |
CONCLUSION DU CHAPITRE 1Les réformes entreprises en Zone CEMAC depuis la fin des années 80 sont considérées comme une solution à l'étranglement du processus d'intégration dans ladite zone. Depuis le lancement du processus de l'intégration avec la création de l'UDEAC en 1964, aucune mission principale assignée n'a été atteinte, du moins totalement. Dans ce chapitre, il a été question de présenter les réformes entreprises aux plans économique et institutionnel. Deux enseignements se sont tout de même dégagés : tout d'abord, l'environnement économique et institutionnel en Afrique centrale avant la décennie 90 n'émet aucun signal favorisant l'intégration ; ensuite, l'antidote à cette situation a été le chantier des réformes, majoritairement orientées dans les secteurs monétaire, bancaire, macroéconomique et institutionnel. Mais très vite, ces réformes s'avèrent limitées, ce qui a appelé la deuxième génération des réformes (Programmation monétaire sous-régional, marché monétaire sous-régional, renforcement de l'indépendance de la BEAC, avec la création de trois nouvelles Directions et du Comité de politique monétaire) majoritairement appliquées pendant la décennie 2000. Ces réformes ont conduit à assurer la stabilité monétaire, à assainir le tissu bancaire et à redresser certains équilibres macroéconomiques. Il ressort au final que le renforcement de l'intégration nécessite la poursuite de ces réformes. Le chapitre qui suit s'atèle à dresser de façon plus complète le bilan des réformes sur la dynamique de l'intégration par le marché en zone CEMAC. CHAPITRE 2. LE BILAN DES REFORMES SUR L'INTEGRATION EN ZONE CEMACUne simple présentation des réformes appliquées en Zone CEMAC à première vue ne montre en rien leurs retombées et n'épuise pas totalement la question quant à leur pertinence. Mais une observation analytique et même l'option de ces réformes38(*) pourrait déceler quelques informations en ce qui concerne l'intégration. Il convient de rappeler que la deuxième génération des réformes qui a été exposée dans le chapitre 1 ci-dessus naît des contestations de certains pays de la Communauté tels que la Guinée Equatoriale. Cette dernière réclame notamment la rotation dans l'attribution des postes exécutifs dans les institutions sous-régionales, surtout au niveau de la BEAC et de la CEMAC, depuis lors occupées par le Gabon et le Cameroun respectivement. Loin d'une justification des fondements théoriques des réformes, ce chapitre présente dans une approche bilan l'impact des réformes de première et de deuxième génération sur le processus d'intégration en Zone CEMAC. Il s'agira ensuite de souligner la nécessité de la poursuite des réformes de la deuxième génération à travers les récentes mutations opérées au sein de la Communauté. SECTION 1. LE BILAN DES REFORMES DE LA PREMIERE GENERATIONLes réformes de la première génération ont surtout ciblés les secteurs monétaires et bancaires et n'ont par conséquent pas influencé significativement la problématique de l'intégration. 1.1. UN BILAN MITIGELe bilan des réformes peut être qualifié de mitigé, car les résultats sont différents selon qu'elles concernent les équilibres macro-financiers et les aspects de l'intégration. * 38 Les réformes sont théoriquement analysées sous le prisme de l'Economie Institutionnelle et sont fondées sur des concepts tels que le gradualisme et la thérapie des chocs. Les questions généralement posées sont les suivantes : Quelles institutions faut-il réformer ? Quel timing (à quel moment) et quelle séquence pour les réformes ? En ce qui concerne l'approche gradualiste, ses fondements peuvent se retrouver dans la théorie de la firme bancaire (Avom et Eyeffa, 2007). |
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