B- Vérification des hypothèses
Au terme de notre analyse, nous avons constaté
qu'à l'issue de la Quatrième CIDNR, le « point focal »
de coordination au sein du Système des Nations Unies pour appuyer les
efforts des Etats membres, pour consolider la démocratie et pour
assister également le mécanisme de suivi de la Quatrième
CIDNR, qui a été préconisé n'a pas
été mis en place.
La demande faite au Président de la Quatrième
CIDNR, de renforcer le mécanisme de suivi créé à la
Troisième Conférence en vue de mettre en oeuvre les
recommandations énoncées n'a pas vu le jour. Ceci nous
amène à dire que les résolutions issues de cette
Conférence n'ont pas été suivies en
intégralité.
Paragraphe 2 : Diagnostic établi
A- Au niveau national
Il ressort de tout ce qui précède que la
participation de la société civile est indispensable pour
mobiliser les énergies et l'intérêt de la population en
faveur d'un développement durable, et pour permettre la
répartition équitable des fruits du développement.
Quand à la stratégie du Gouvernement en
matière de bonne gouvernance, nous avons remarqué que le
Bénin ne dispose pas, à l'instar de certains pays africains comme
le Sénégal et le Mali, d'un programme national de promotion de la
bonne gouvernance. Mais, il existe un certain nombre de documents et de
politiques contenant des mesures relatives à l'amélioration de la
gouvernance. Ainsi, le Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté (DSRP), devenu depuis 2005 Document Stratégique de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), adopté
en Décembre 2002, constitue le principal cadre de
référence pour la définition et la mise en oeuvre des
actions relatives à la promotion de la bonne gouvernance. Les quatre
axes stratégiques du DSRP sont : le renforcement du cadre
macro-économique à
moyen terme ; le développement du capital humain et la
gestion de l'environnement ; le renforcement de la gouvernance et des
capacités institutionnelles ; la promotion de l'emploi durable et le
renforcement des capacités des pauvres. La matrice des actions de la
stratégie de lutte contre la pauvreté comprend 135 mesures de
politiques dont 58 sont directement reliées à
l'amélioration de la gouvernance.
Parmi les autres sources comportant des actions
spécifiques d'amélioration de la gouvernance, on citera : la
« Vision stratégique du Bénin à l'horizon 2025 »
dont le plan d'action du Gouvernement pour la période 2001-2006 visait
entre autres : la consolidation de la démocratie et la bonne gouvernance
; l'amélioration de l'économie et des finances publiques et
l'aménagement du territoire et un développement
équilibré. Il convient également de rappeler la
réforme budgétaire axée sur les résultats
engagés depuis 2000, avec l'appui du Fonds Africain de
Développement (FAD), le document-cadre de la réforme
administrative adopté en 2000, le Plan d'Action Final (PAF) de la
réforme des marchés publics, le Programme intégré
de renforcement des systèmes juridique et judiciaire, et le plan
stratégique de lutte contre la corruption. Il est indéniable
qu'il urge de définir une stratégie de bonne gouvernance prenant
en compte des actions retenues à travers tous ces documents et
présentant sous forme cohérente et harmonisée une
stratégie nationale de bonne gouvernance.
Le secteur privé a également un rôle
essentiel à jouer dans la consolidation de la démocratie et la
promotion d'un développement humain durable. Il est en mesure de
répartir les ressources économiques, d'accroître
l'efficacité de l'activité économique et de créer
des emplois, améliorant ainsi le niveau de vie de la population.
Toutefois, lorsque la transition vers la démocratie et l'économie
de marché se traduit par de graves problèmes économiques,
la confiance des citoyens dans la démocratie risque d'être
sérieusement ébranlée.
La capacité du secteur privé d'écarter ce
risque, en créant par exemple des emplois, dépend dans une large
mesure du type de régime politique mais aussi de la mondialisation et de
l'état de l'environnement commercial mondial, tous facteurs susceptibles
d'influer sur la compétitivité du pays. Il faudrait par
conséquent poursuivre les recherches sur d'éventuelles
corrélations entre la mondialisation, notamment le rôle des
marchés financiers, et les menaces qui pèsent sur la
démocratisation.
Le mouvement des démocraties nouvelles ou
rétablies et ses conférences internationales ont imprimé
un vigoureux essor à la démocratisation mondiale et
régionale. Les conférences internationales sur les
Démocraties ont démarré à la fin des années
80 de
manière totalement autonome par rapport à l'ONU,
mais depuis la deuxième conférence internationale de 1994,
l'Organisation y participe plus activement.
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