I.2.3.1.3.1./ Méthode de détection des
chaleurs
La détection des chaleurs revêt une grande
importance dans les programmes d'insémination artificielle surtout lors
de l'utilisation de semence provenant de taureaux de haute valeur
génétique. De plus, la manifestation effective des chaleurs et
leur détection conditionnent de loin les délais de mise à
la reproduction. La non détection d'une période de chaleurs
conduit à un retard systématique de la durée d'un cycle,
soit environ trois semaines.
Les méthodes de détection reposent sur plusieurs
modifications physiologiques et au niveau du comportement de l'animal, qui se
produisent au moment de l'oestrus. Ces modifications sont la conséquence
des variations du taux d'hormones circulantes, particulièrement de la
montée des oestrogènes sécrétées par le
follicule pré ovulatoire.
Cependant, l'observation visuelle de l'oestrus reste la
méthode la plus ancienne et la plus fréquemment utilisée.
Elle se base sur une détection des manifestations de l'oestrus que l'on
appelle les signes des chaleurs, et que l'éleveur ou le vacher doit bien
observer et reconnaître. Ce tableau montre les principaux signes à
rechercher :
Tableau 2 : Les principaux signes des
chaleurs
Début des chaleurs (6-10
h)
|
Chaleurs proprement dites (16-18
h)
|
Fin des chaleurs.
|
Renifle les autres vaches.
|
Se laisse monter.
|
Ne laisse plus monter.
|
Chevauche ses compagnes.
|
Beugle et nerveuse.
|
Flaire encore les autres.
|
La vulve est moite rouge et
|
Diminution de la production
|
Décharge du mucus
|
Légèrement gonflée.
|
Laitière.
|
Toujours clair.
|
|
Monte les autres.
|
|
|
Vulve rouge.
|
|
|
Décharge du mucus clair.
|
|
|
Pupille dilate.
|
|
L'efficacité de cette méthode est fonction de
certaines caractéristiques :
v le lieu d'observation : la stabulation libre
offre des conditions optimales pour la détection des chaleurs;
v le moment d'observation: il a
été rapporte que le maximum d'entrées en chaleurs a eu
lieu vers 6 heure du matin et il y a donc intérêt surveiller le
troupeau une ou deux fois plus tard au cours de la journée;
v la fréquence d'observation: le nombre
et le moment d'observation des chaleurs influencent énormément le
pourcentage des femelles détectées en oestrus.
v En outre, pour un même nombre d'observations par jour, le
temps consacré à la détection des chaleurs affecte aussi
ce pourcentage.
Tableau 3 : Nombre et durée d'observation
des chaleurs
Nombre d observation par jour.
|
Durée d'observation
|
30 mn
|
60 mn
|
1 fois / jour.
|
26 %
|
30 %
|
2 fois / jour.
|
48 %
|
57 %
|
3 fois / jour.
|
57 %
|
65%
|
4 fois / jour.
|
70 %
|
78 %
|
D'après: Hicham Haskouri, 2001 (Gestion de la
reproduction chez la vache: insémination artificielle et
détection des chaleurs)
Tableau 4 : Influence de la fréquence sur
la détection des chaleurs
Fréquence des observations.
|
Vaches détectées en
chaleur.
|
3 fois : l'aube, midi et le soir.
|
86%.
|
2 fois : l'aube et le soir.
|
81%.
|
1 fois : l'aube.
|
50%.
|
1 fois : le soir.
|
42%.
|
1 fois : le midi.
|
24%.
|
D'après: Hicham Haskouri, 2001 (Gestion de la reproduction
chez la vache: insémination artificielle et détection des
chaleurs)
Le tableau N° 4, montre l'influence de la fréquence
pour la détection des chaleurs.
Quand les animaux ne peuvent pas être observés par
l'éleveur ou le vacher, la détection peut être
réalisée par d'autres moyens à savoir:
y" utilisation d'un taureau vasectomisé portant le
marqueur Chinball qui détecte les vaches en chaleurs et les marquent
lors d'un chevauchement. L'utilisation de chiens entraînés
à détecter l'odeur associée à l'oestrus a
donné des résultats satisfaisants mais leur utilisation reste
limitée;
V certains auteurs ont utilisé des taurillons et des
vaches traitées à la testostérone seule ou associée
à l'oestradiol;
v utilisation des marqueurs de chevauchement. D'une
manière générale, les méthodes de détection
des chaleurs sont nombreuses et leurs applications sont variables un
élevage à un autre et dépendantes du mode de conduite des
femelles mises à la reproduction. Elles doivent être efficaces et
fiables, c'est à dire permettre de détecter le maximum de
chaleurs mais uniquement des chaleurs réelles et dans les délais
compatibles pour la réalisation de l'insémination. En outre, Ils
doivent être peu onéreuses, faciles d'emploi pour
l'éleveur.
Chapitre II : L'anoestrus chez la vache II. 1 /
Définition
L'anoestrus est un syndrome caractérisé par
l'absence du comportement normal de l'oestrus. Il est dû à une
déficience de fonction hypophysaire, à un mauvais fonctionnement
de l'ovaire ou
de l'utérus. C'est une cause importante et courante de
retard dans la fécondation. Il existe plusieurs sortes d' anoestrus:
y" anoestrus pré-pubertaire;
y" anoestrus saisonnier;
y" anoestrus de gestation, de lactation;
y" anoestrus post-partum;
y" anoestrus de stress: transport, déficit alimentaire,
maladie débilitante...
II .2 / Caractéristique de l'anoestrus post-partum
chez la vache
Dans les conditions naturelles, la vache ne recouvre pas
l'activité ovarienne cyclique immédiatement après le
vêlage. Il y a une période de repos sexuel qui correspond à
l'anoestrus post -partum (Chupin et al., 1977 c ; Humblot,1982 ; Short et al.,
1990) cités par Kabandana, 1995.
Il existe au cours de l'anoestrus post-partum une dissociation
fréquente entre l'oestrus et l'ovulation. En effet, plusieurs chercheurs
ont constaté que les premières ovulations ne sont pas toujours
accompagnées de chaleurs et moins fréquemment il existe des
chaleurs anovulatoires.
On distingue deux types d'anoestrus: l'anoestrus vrai et
l'anoestrus apparent ou faux (anoestrus avec chaleurs silencieuses).
L'anoestrus vrai est qualifié
d'inactivité ovarienne: dans les conditions naturelle, la vache ne
recouvre pas l'activité ovarienne cyclique immédiatement
après le vêlage. Il y a une période de repos sexuel qui
correspond à l'anoestrus post-partum. Il s'agit d'une absence ou
insuffisance du développement folliculaire qui n'est pas suivi de
l'apparition d'un corps jaune... On l'appelle anaphrodisie fonctionnelle.
L'anoestrus apparent est dû à un
manque de précision dans l'observation des animaux.
De nombreuses vaches qui sont examinées parce qu'on ne les
voit jamais en chaleur, ont un tractus génital normal. Ce qui est
démontré par la présence d'un tonus utérin normal
et l'existence d'un corps jaune actif ou d'un follicule en cours de
développement dans l'ovaire. Dans ce groupe entrent les vaches à
chaleur silencieuse qui ne peuvent être décelées que par un
taureau ou une observation très minutieuse.
Deux critères peuvent être utilisés pour
mesurer la reprise sexuelle post-partum : l'intervalle vêlage
-première ovulation et l'intervalle vêlage -première
chaleur. Chez les vaches allaitantes après 60 jours post-partum,
environ 15 % des charolaises et 24 % des vaches
salers présentent un activité ovarienne cyclique.
Ce n'est qu'après 90 jours post-partum que le taux de cyclicité
atteint 50 % (Petit, 1977) cité par Kabandana, 1995.
Du point de vue hormonal, l'inactivité ovarienne chez la
vache semble lié à une insuffisance de la sécrétion
de LH : niveau de base peu élevé et fréquence de
pulsalité insuffisante.
|