L'eau, qui sous ses trois états (liquide,
solide, gazeux) joue un rôle considérable sur la terre, est un
élément dont dépendent d'une façon
extrêmement étroite les êtres vivants à respiration
aquatique (Arrignon, 1998). Les plans d'eau sont des écosystèmes
aquatiques que Verneaux (1980) définit comme des ensembles
intégrés du milieu (dissocié en composantes ou
paramètres) et des peuplements associés (espèces
vivantes), ou comme des unités fonctionnelles résultant de
l'ensemble des relations, des interactions existant entre espèces, entre
paramètres puis entre espèces et milieu.
L'énergie qui est fournie par le soleil est
utilisée par les organismes producteurs (plancton
végétal, macrophytes aquatiques et bactéries autotrophes)
pour fabriquer de la matière vivante végétale selon le
processus de photosynthèse. Cette matière végétale
est consommée et transformée par le plancton animal, qui est
à son tour ingéré par les poissons carnivores et autres
prédateurs (fig.1).
Les fluctuations plus ou moins grandes que peuvent
présenter les caractères physico-chimiques du milieu aquatique
conditionnent la présence ou l'absence de certaines espèces
animales ou végétales (Tuffery, 1980). Ainsi, les espèces
à caractère sténoèce sont les premières
touchées par les infimes perturbations, tandis que les organismes de
type euryèce pourront supporter sans dommage les fluctuations
sensibles des facteurs abiotiques, si celles-ci restent dans la gamme
biologiquement tolérable.
Fig.1- Schéma représentatif d'un
écosystème aquatique d'après Arrignon (1998)
I.1.1- Usages des cours d'eau
Les cours d'eau sont l'objet de diverses utilisations.
L'aspect essentiel reste la satisfaction des besoins en eau potable (Anonyme,
1996), mais on peut également citer la production d'énergie
hydraulique (étroitement liée au débit), l'alimentation
des entreprises industrielles en eau, l'irrigation, l'assainissement des
terres, l'évacuation des déchets, l'abreuvement du bétail,
la navigation, la pêche, le tourisme, le sport nautique, les loisirs,
etc...
I.1.2 - Pollution des hydrosystèmes
Selon Leynaud & Verrel (1980), un cours d'eau est
considéré comme étant pollué lorsque la composition
ou l'état de ses eaux sont directement ou indirectement modifiés
du fait de l'action de l'homme dans une mesure telle que celles-ci se
prêtent moins facilement à toutes les utilisations auxquelles
elles pourraient servir dans leur état naturel.
La pollution peut être classée suivant son
origine, sa nature physique ou chimique et l'ampleur de ses effets sur la
biocénose.
I.1.2.1- Sources ponctuelles et non ponctuelles de
pollution
Les effluents ne constituent pas l'unique source de
perturbation des écosystèmes aquatiques. En effet, on a tendance
à croire que l'impact de l'activité humaine se résume aux
rejets d'eaux résiduaires provenant des réseaux d'égouts
ou des émissaires industriels. Ces derniers constituent des exemples de
sources ponctuelles de pollution. En général, on peut
remédier à la situation grâce aux techniques
d'assainissement, si on connaît les sources de pollution.
Il est par contre difficile de régler le
problème causé par les sources diffuses de pollution (non
ponctuelles). Les précipitations acides produites souvent à
plusieurs lieux d'un secteur d'étude, les décharges dans le
bassin versant, les chemins de débardage, les pâturages, les
apports de nutriments dus aux engrais agricoles, les ruissellements urbains,
les eaux d'infiltration sont d'autres exemples de sources non ponctuelles de
pollution.
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