II.1.2.2.3.3. Production laitière
Un effet défavorable d'une production laitière
élevée sur le taux de MET est également observée.
Une augmentation des MET est notée chez les femelles hautes productrices
(18,7% pour les vaches produisant plus de 39 kg de lait par jour contre 13,5%
pour les classes de production moyenne ou faible (p<0,03). Il existe alors
une interaction forte avec l'état d'engraissement, cet effet
défavorable de la production laitière élevée
étant essentiellement observé chez les femelles en bon
état au moment de l'insémination artificielle [PINTO
et al., 2000].
Aussi, GRIMARD et al. (2006)
observent que le taux de gestation diminue significativement lorsque la
production laitière augmente et lorsque l'index de mérite
génétique (Index Economique Laitier: INEL) augmente (>27
points).
Une explication possible serait que l'augmentation de la
production laitière s'accompagne d'une augmentation du
métabolisme ce qui pourrait influencer les concentrations
périphériques en stéroïdes. Cela peut alors
être responsable d'une augmentation plus lente des concentrations en
progestérone pendant le début de dioestrus et donc de
mortalité embryonnaire. HUMBLOT (2001) ajoute que la
diminution du taux de fertilité pour les vaches à fort INEL est
due à une forte augmentation de la mortalité embryonnaire
précoce (29,1% pour un INEL = 27 contre 37,9% pour un INEL> 27,
P=0,01) (Figure 15).
Figure 15: Mortalité embryonnaire et
INEL. [Source: HUMBLOT, 2001] II.2.2.3.4. Palpation
transrectale
La fréquence de la mortalité embryonnaire va
être influencée par divers facteurs liés à la
palpation manuelle du tractus génital. D'après PICARD-
HAGEN et al. (2003b), le pourcentage de pertes embryonnaires
après mise en évidence de la fluctuation liquidienne, recherche
de la vésicule amniotique et/ ou glissement des membranes annexielles
est de 10% environ. HANSEN et al. (1999) ont
montré que le diagnostic de gestation basé sur le glissement des
membranes foetales engendre davantage de pertes que la palpation de la
vésicule amniotique entre le 45ème et
70ème jour de gestation (6,3% contre 4,3 %) tandis que cette
seconde méthode induit plus de pertes entre le 30ème
et le 44ème jour de gestation(5,1 % contre 4,8%).
De même, ROMANO et al.(2007)
observent une fréquence de mortalité embryonnaire plus
élevée lors de diagnostic par glissement des membranes avant le
50ème jour de gestation.
II.2.2.3.5. Traitements hormonaux
Selon LULAI et al. (1994)
l'administration par erreur de prostaglandine à des animaux gestants
induit une mortalité embryonnaire précoce ou tardive voire un
avortement entre le 1 0ème et le 1 50ème
jour de gestation.
II.2.2.3.6. Effet troupeau
s" Influence de la taille du troupeau
D'après HUMBLOT
(2001), le taux de gestation diminue lorsque la taille du
troupeau augmente (46,9% pour un troupeau de moins de 40 vaches contre 39,4 %
pour un troupeau de plus de 40 vaches, P<0,01).
s" Influence de la Date de Réintroduction de la
vache au sein du Troupeau (DRT)
La date à laquelle la vache tarie est
réintroduite au sein du troupeau avant le vêlage est un facteur
ayant une influence sur les taux de mortalité embryonnaire et de
gestation des vaches du troupeau [HUMBLOT, 2001]. Ainsi,
lorsque la vache tarie est rentrée le jour du vêlage (DRT1), le
taux de gestation est de 45,5% alors qu'il est de 41,7 % lorsqu'elle est
rentrée de 5 à 15 jours avant vêlage (DRT2) et de 35 %
à plus de 15 jours avant vêlage (DRT3) (P<0,001).
L'augmentation de la MET due à une rentrée trop
précoce est différente selon que l'on considère les
vaches à haut ou faible index génétique. En effet, les
vaches
DRT2 à INEL= 27 ne subissent aucune baisse de
fertilité en comparaison aux vaches DRT1. Au contraire, pour les vaches
DRT2 à INEL élevé (>27), les taux de mortalité
embryonnaires précoce et tardive augmente. Pour les vaches DRT3 à
INEL> 27, ces taux sont également supérieurs à ceux des
vaches DRT1. Les vaches
DRT3 à INEL= 27, ont une fertilité plus basse mais
cela est dû à l'augmentation du taux de MET uniquement qui est
alors proche de 20% [HUMBLOT, 2001].
II.2.2.4. Causes biologiques II.2.2.4.1. Données
cliniques
De nombreuses études ont été
consacrées aux germes spécifiques et non spécifiques du
tractus génital au cours du post-partum, chez les repeat-breeders, lors
d'endométrites ou d'avortements [BARTLETT et al.,
1986; VALLET et al., 1987; CHAFFAUX
et al. 1991; COHEN et al., 1995].
Quelques publications ont fait état d'une relation entre la
manifestation par l'animal d'une pathologie utérine et la
possibilité d'une interruption de la gestation. Ainsi, PAISLEY
et al. (1978) rapportent que parmi les 15
cas d'interruptions de gestation observés au cours des 100 premiers
jours suivant la fécondation, 73 % des animaux avaient été
traités pour endométrites, cervicites, repeat-breeding ou avaient
présenté un cycle allongé.
En effet, une étude de LOPEZ-GATIUS et
al. (1996) observe également une multiplication par 2,6 et
1,8 du risque d'interruption de gestation entre le 42ème et
le 150ème jour respectivement chez les animaux qui ont
présenté un pyomètre ou une rétention
placentaire.
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