II.2.2.4.2. Effets indirects de la fécondation in
vitro
Le recours de plus en plus fréquent au transfert
d'embryons et à la fécondation in vitro pose le problème
du rôle potentiel de ces méthodes dans la transmission
d'infections virales ou bactériennes et donc dans la mortalité
embryonnaire [GUERIN et al.,
1997].
II.2.2.4.2.1. Contamination de l'ovocyte
A ce jour, seule la contamination intracellulaire de l'ovocyte
par le parvovirus [BANE et al.,
1990] ou par le Campylobacter fetus [BIELANSKI et
DUBUC, 1994] a été démontrée. La
contamination intrafolliculaire de l'ovocyte par Leptospira interrogans
serovar hardjo a également été observée
après une induction expérimentale de l'infection
[BIELANSKI et SURUJBALLI, 1996].
On ne peut néanmoins exclure la possibilité pour
certains virus tels que le virus de la BVD, de l'IBR [BIELANSKI et
DUBUC, 1994] de pénétrer dans l'ovocyte au moment de la
fécondation, leur présence ayant été
démontrée dans le liquide folliculaire, les cellules granuleuse
ainsi que dans l'ovaire, l'oviducte ou l'utérus.
II.2.2.4.2.2. Contamination de l'embryon dans le tractus
génital
L'embryon transféré ou non peut être
contaminé lors de son transit dans l'oviducte ou la corne utérine
par des germes connus pour leur tropisme génital et leur capacité
de liaison à la membrane pellucide tels Brucella, Campylobacter spp,
Leptospira spp, Vibrio, l'In fectious Pustular Vaginitis virus, Haemophilus
somnus, Chlamydia, Mycoplasma bovis, Mycoplasma bovigenitalium,
neospora caninum, Listeria monocytogenes [BRITTON et al.,
1988; KANEENE et al., 1986; KAPOOR et al., 1989].
II.2.2.4.2.3. Contamination du matériel
animal
Le matériel animal (ovaires, cellules d'oviductes,
sperme, sérum) utilisé pour la fécondation in vitro peut
également constituer une source de contamination des embryons par un
virus [BIELANSKI et DUBUC, 1993; GUERIN et al., 1988;
GUERIN et al., 1989; BOOTH et al., 1992].
Ainsi, on ne peut exclure la possibilité que certains
virus tels les virus herpès bovins ou que certaines bactéries
comme E. Coli, Streptococcus spp. ou Mycoplasma spp. puissent rester
adhérents et contaminer l'embryon une fois celui-ci sorti de sa membrane
pellucide [ROSSI et al., 1990]. BIELANSKI et
DUBUC(1993); GUERIN et al. (1990) montrent
que certains virus tels le BVDv peuvent se fixer aux spermatozoïdes et
constituer une source d'infection lors de la fécondation in vivo ou in
vitro.
Il est communément admis que la membrane pellucide
d'embryons obtenus in vivo constitue une barrière de protection efficace
quelle que soit la taille de l'agent causal suspecté et la durée
d'exposition. Néanmoins, il n'est pas impossible de penser que la
différence de structure et de contenu protéique entre des
membranes pellucides obtenues in vivo et in vitro [RIDDELL et
al., 1993] puisse être responsable d'une modification de
leur résistance à l'infection [STRINGFELLOW et
WRATHALL,1995] et que la fécondation in vitro constitue un
facteur de risque supplémentaire d'infection et donc de mortalité
embryonnaire.
II.3. Manifestations cliniques des mortalités
embryonnaires
Les manifestations cliniques de la mortalité embryonnaire
dépendent du moment de son apparition.
En cas de mortalité embryonnaire précoce, les
conséquences cliniques sont frustres. Elles sont liées à
la possibilité de l'embryon d'avoir ou non le temps de
synthétiser le signal inhibiteur de la lutéolyse
(trophoblastine). Lorsqu'elle survient au 14-16ème jour de la
gestation, elle ne modifie pas la durée du cycle des femelles
[PINTO et al., 2000].
Concernant la mortalité embryonnaire tardive, l'absence
de battement cardiaque constitue l'un des signes les plus évidents
[KAHN et LEIDL, 1989]. Cliniquement, on constate un retour en
chaleur décalé entre 25 et 35 jours après
insémination.
Dans ces deux cas, l'embryon et ses enveloppes sont plus
fréquemment expulsés à travers le col utérin ou
résorbés [KASTELIC et GINTHER
,1989]
Au terme de ce chapitre consacré aux facteurs
associés à la mortalité embryonnaire, on constate que les
facteurs embryonnaires et gamétiques; les facteurs maternels et
environnementaux constituent les principales sources de mortalités
embryonnaires c'est-à-dire les pertes de gestations qui surviennent
avant 45ème jour post insémination. Par ailleurs, dans
l'espèce bovine, il existe aussi les avortements cliniques dûment
constatés par l'éleveur ou le vétérinaire. Ils
surviennent entre le 50ème et le 260ème de
gestation et font l'objet du chapitre suivant.
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