SECTION 3 : L'APPORT
DES ACTIVITES DE L'ECONOMIE INFORMELLE DANS LE VILLE DE LUBUMBASHI
D'entré de jeu, il sied de souligner que le programme
d'ajustement structurel « PAS » imposé par les
institutions de Bretton Woods aux pays du tiers monde en général,
la RDC en particulier et la ville de Lubumbashi en secteur ont
géré plusieurs apports dans cette ville.
On estime que le FMI s'est spécialisé dans la
socialisation des pertes à la charge des contribuables du Nord, et dans
la privatisation des gains distribués aux spéculateurs qui,
demeurant libres de les retirer de pays en crise et de se constituer ainsi des
fortunes colossales.
Dans la même foulée, nous remarquons dans la
ville de Lubumbashi une prolifération d'activités
économiques et des formes d'occupations que le législateur comme
appareil statistique échoue à cerner, à discipliner ou
même à recenser, considérée comme des vestiges des
modes d'organisations économiques antérieures destinées
à être vite ruinées par l'efficacité de la
concurrence capitaliste, elle demande une permanence têtue. Elle
relève une étonnante capacité des biens et services
s'offrant à tous les consommateurs, emploie un nombre actif
générant le revenu d'une grande partie de la population lushoise.
L'apport des activités informelles, bien que
difficilement chiffrable, sera analysé de deux angles, d'une part nous
l'envisagerons au niveau de l'économie et au niveau social.
3.1. L'APPORT AU NIVEAU
ECONOMIQUE
Comme d'aucuns le savent, le ralentissement de la croissance
économique dans le tiers monde et dans la ville de Lubumbashi a
entraîné un regain d'intérêt pour le rôle du
secteur informel comme producteur de biens et services capable d'absorber les
individus qui autrement, seraient chômeurs et de contribuer à
atténuer la pauvreté lushoise. Il serait donc question dans ce
point d'appréhender cet apport aussi bien au niveau de la production que
du niveau du prix.
3.1.1. Au niveau de la production
Comme on le sait, l'économie informelle constitue un
amortisseur et un régulateur de la crise. En outre elle témoigne
d'une grande capacité, d'ingéniosité et d'adaptation
augmentant la production des biens et services de qualité,
généralement modeste sur le marché de la ville de
Lubumbashi.
Ainsi, dans la plus part de cas elle constitue un
préalable à l'efficacité des grandes unités
économiques. Malheureusement, le caractère artisanal de sa
productivité laisse penser qu'il n'est pas évident qu'elle puisse
apparaître comme un modèle alternatif aux grandes organisations et
à la constitution d'un système économique industriel.
L'exercice des activités informelles permet à la population
lushoise généralement démunie d'avoir accès
à des biens de service à bon marché c'est-à-dire
à un prix abordable. Nous pensons que c'est dans ce souci que doit
s'interpréter les propos de nos investigations qui confiait ceux qui ont
des petits revenus doit être aider au même titre que les sans
emplois. Apprécions à présent, après l'autopsie de
l'économie informelle la contribution des activités du secteur
informel au niveau du prix sur le marché loushois.
3.1.2. Au niveau du prix
L'économie informelle lushoise est
prédominée par les petits commerces de détail qui
deviennent de plus en plus un concurrent de grande taille pour le secteur
formel parce qu'il est plus adapté à la fonction de consommation
de la plus grande majorité de ménages lushois, vu le niveau
généralement bas des revenus, alimenté par le trafic ou la
contrebande, le petit commerce informel peut offrir le même produit et
service à un prix qui met en difficulté le secteur formel
protégé et alors non habitué à la concurrence sur
le marché. Nous pensons que, jouant sur la minimisation des
bénéfices, les activités informelles permettent aux moins
nantis d'avoir accès à certains produits et services du secteur
moderne c'est-à-dire formel dont le coût est
généralement à la hauteur de leurs avoirs. Peuvent ainsi
avoir droit de citer : l'achat des biens d'occasion communément
appelé malumantonda, des friperies, etc. qui assurent la survie des
gagnes petits.
Le facteur prix est donc un impact du petit commerce de
l'informel parce qu'il est beaucoup plus l'expression des relations humaines
entre l'offre et la demande, que l'expression du travail nécessaire
à conjuguer à la production, les prix dans ces petits commerces
et cependant à double tranchant, il est en même temps accessible
qu'inflationniste. Ce double caractère du prix est du reste l'expression
ou la manifestation de la dualité, voire de l'ambiguïté du
statut du secteur informel notamment dans les petits commerces. Il est souvent
approvisionné par le secteur formel.
Ainsi, on constate dans la ville de Lubumbashi que les
vendeurs des outils de réparations automobiles ou des pièces de
plomberie se fournissaient auprès des grands magasins qui sont ainsi
satisfaits d'avoir écoulé leur stock. Il en est de même de
la vente des produits d'alimentation, ce petit commerce ainsi contribue
à la multiplication des intermédiaires laquelle multiplication
devient nécessairement inflationniste. De la sorte, on peut attribuer au
petit commerce du secteur informel la fonction d'accoutumance à
l'inflation par des agents économiques tels les ménages.
Nous sommes d'avis que cette fonction d'accoutumance et plus
perceptible à la vente à l'unité (le paquet de cigarette
vendu pièce par pièce, l'échange de sexe contre argent, le
sucre vendu à la mesurette, l'huile à la dose, etc.)
néanmoins, cette inflation est socialisée grâce aux
conditions et aux types de consommation. Il se dégage de ce qui
précède que les activités du secteur informel ont un
impact non négligeable sur la société lushoise. Analysons
donc leur apport au niveau social.
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