CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE.
1.1
Problématique.
Plus récemment, dans la période historique, la
rapidité des communications a gagné en importance, du moins dans
les pays industrialisés. Les services postaux et les transports se sont
accélérés et les télécommunications sont
nées. Pour les voyages lointains, l'avion a largement remplacé le
bateau et le train. L'échange d'informations, de messages a depuis
longtemps été un souci pour les hommes. Ainsi va-t-on voir se
développer certaines formes de communication depuis les temps
« primitifs » et "au début, l'homme
utilisait des moyens assez traditionnels tels que les signaux de fumée
des Indiens d'Amérique, le cor des Alpes en Suisse, le tam-tam ou les
signaux de sémaphore, pour allonger la distance à laquelle il
pouvait transmettre un message" (UIT, avril 1986).
Comme nous pouvons le constater, les moyens de communication
existaient dans chaque société. Mais comment s'échanger
des informations sur de longue distance ? Ce souci a poussé le
monde à des inventions qui dans leur temps étaient spectaculaires
(le morse, ....). Le télégraphe et le téléphone ont
de plus en plus rapproché les hommes. La télécopie, le
télex et le téléfax sont venus pour renforcer les outils
de communication déjà existants.
Enfin est venue l'ère des satellites de communication.
Alors d'importantes innovations sont apportées au monde. L'information
circule plus rapidement en tout temps et en tout lieu. Aujourd'hui,
l'électronique est devenue la pierre angulaire des
télécommunications modernes. Cette modernisation a atteint tous
les aspects de la vie, mais il est incontestable que le secteur qui en a
bénéficié le plus est l'économie moderne. Ainsi, F.
MAYOR (1999) affirmera que : " Tout au long de l'histoire de
l'humanité, jusqu'au siècle dernier, l'information a
circulé du même pas que le messager qui en était le
porteur. Aujourd'hui, en revanche, on ne compte plus les agglomérations
d'où l'on peut à tout instant accéder à l'Internet
et nombre de réseaux d'information diffusent, vingt-quatre heures sur
vingt-quatre, à l'échelle de la planète."
Dans cette affirmation un terme nouveau apparaît :
INTERNET. Alors nous devons nous poser la question
à savoir ce qu'est l'Internet. Pour mieux l'appréhender ; un
bref historique s'avère indispensable.
Comme le souligne Robert E. KAHN, président de
la Corporation for National Research Initiatives (C.N.R.I) de Reston (Virginie)
aux Etats-Unis, l'Internet provient d'Arpanet, qui est un
réseau d'information militaire aux Etats-Unis. Le nom Internet est
apparu pour la première fois en 1982 et, en 1988 Internet devient un
réseau mondial essentiellement consacré à la recherche
civile. Ce « réseau des réseaux » offre des
possibilités sans précédent de communication en temps
réel. Pour remédier aux problèmes de convivialité,
le concept du World Wide Web (www), la toile d'Internet fut
inventée en 1991 par Tim BERNERS - LEE, un chercheur du Centre d'Etudes
et de Recherches Nucléaires (C.E.R.N). Le www est un univers
d'informations reliées par des liens hypertextes sur Internet.
En bref, l'Internet qui signifie Inter Connected Network n'est
qu'un réseau mondial d'ordinateurs interconnectés. Ce
réseau permet aux utilisateurs d'accéder à des milliers
d'informations dans le monde entier.
Pour la gestion des communications, un service postal
appelé Postes Téléphones Télégraphes (P.T.T)
fut créé au Togo. Il devait non seulement maintenir le contact
avec la métropole, mais aussi entre les administrés. En 1986, par
le décret 86 / 190 / PR, les P.T.T deviennent l'Office des Postes et
Télécommunications du Togo (O.P.T.T). Plus tard une scission de
l'O.P.T.T par le décret N° 92 - 22 / PR du 28 février 1996
donnera deux entités autonomes :
· La Société des Postes du Togo (S.P.T)
· La Société des
télécommunications du Togo (Togo Télécom).
La S.P.T assure le service postal : dépôt du
courrier, son acheminement et sa distribution. Elle effectue aussi d'autres
services complémentaires.
Togo Télécom, société d'Etat
chargé des télécommunications, travaille aussi sur
les « autoroutes de l'information ». Il s'est
lancé complètement dans la révolution Internet.
Soulignons que, Internet était déjà
commercialisé depuis 1995 par CAFE Informatique, une
société privée spécialisée dans les
télécommunications. Togo Télécom n'a
commencé par être fournisseur d'accès Internet qu'en
octobre 1997. A ce moment on pouvait compter du bout des doigts les
cybercafés dès l'apparition de l'Internet au Togo. Au fil du
temps, lorsque la population commençait par s'y intéresser,
surtout celle de la capitale, le nombre des cybercafés augmentait.
Pour avoir l'Internet, il faut tout d'abord disposer d'une ou
plusieurs lignes téléphoniques, d'un modem qui est un
convertisseur de signaux téléphoniques en signaux
électriques et vice versa, puis d'ordinateurs.
Or la proportion de ceux qui disposent d'une ligne
téléphonique est très faible au Togo. Selon l'Organisation
des Nations Unies pour l'Education , les Sciences et la Culture
(UNESCO), la proportion de la population en Afrique Subsaharienne qui
a les moyens de payer le prix d'un téléphone personnel est
beaucoup plus faible qu'ailleurs.
A la mi 1997, il y avait environ 24 000 abonnés
téléphoniques dont 14 000 abonnés à Lomé la
capitale (Marchés Nouveaux - N°2 - Janvier 1998 -
TOGO). Comparée à la population moyenne de
Lomé, cette proportion est très faible. Seuls quelques personnes
nanties pouvaient avoir l'Internet à la maison, faudrait-il encore que
ces personnes connaissent son utilité.
L'Internet a continué son expansion sans relâche,
bien que la confiance dans le marché se soit émoussée. A
la fin de l'année 2000, le nombre d'utilisateurs de l'Internet dans le
monde atteignait les 350 millions. (Rapport mondial sur la
communication et l'information 1999 - 2000)
Ainsi pour faire bénéficier cet outil de
communication à tout le monde, Togo Télécom a alors
commencé sa vulgarisation. C'est en ce moment que de nombreux
cybercafés ont vu le jour. Certes, l'Internet est utilisé pour
plusieurs buts, mais la raison fondamentale qui suscite un véritable
engouement des personnes pour cet outil est la messagerie. Il vous
suffit d'avoir une adresse électronique ; vous pourriez alors
échanger avec beaucoup de personnes des messages, des documents à
condition que les destinataires aient eux aussi leur adresse
électronique. Il apparaît clairement que le cybercafé par
le biais de l'Internet occupe une part très nette de l'une des fonctions
de la Poste, en ce qui concerne le dépôt, l'acheminement et la
distribution du courrier.
Pour envoyer un courrier simple (lettre) à un
correspondant par la Poste, soit dans l'une des villes du Togo ou en dehors du
Togo, il faut au minimum trois cents francs CFA (300F CFA). Il faut aussi un
temps relativement long pour que le courrier parvienne au destinataire et
dès fois même le courrier peut se perdre. Or dans un
cybercafé, il vous faut un minimum de cent cinquante francs CFA (150F
CFA) soit environ 15 minutes si vous êtes un habitué de l'outil
informatique et de l'Internet, pour envoyer des courriers partout dans le
monde. A l'instant même si votre correspondant est en ligne c'est -
à - dire connecté, il pourra lire le courrier envoyé et
aussitôt vous donnez la réponse. L'aspect pratique de cet outil
n'est plus à démontrer même si nous pouvons
énumérer ses limites.
L'inefficacité apparente de la Poste est
constatée au niveau des facteurs temps, financier et confidence. Ces
facteurs sont soulignés par le rapport mondial sur
l'information en ces termes : "De toute évidence,
l'importance de la Poste comme moyen de communication entre une personne et une
autre est en net recul, les technologies modernes offrant des solutions
beaucoup plus rapides, fiables et bon marché. Par exemple, l'envoi d'un
message électronique outre -océan prend quelques heures ;
voire quelques minutes, pour un coût insignifiant. Le même message
envoyé à la même adresse par la Poste prend plusieurs jours
et coûte bien plus cher."(U.N.E.S.C.O, 1999)
Il apparaît nettement que l'Internet prend une place
importante dans la vie des personnes aujourd'hui. En Afrique
généralement ces structures ne sont développées
qu'à la capitale et à un moindre niveau dans les villes
secondaires. Le taux d'alphabétisation est faible et peu de personnes
savent utiliser l'outil informatique.
La proximité des cybercafés des utilisateurs,
constitue un atout majeur car nous pouvons dénombrer aujourd'hui, au
moins un cybercafé par quartier même s'ils n'ont pas la même
envergure.
Par contre les services de Poste sont très
localisés et certains quartiers de la capitale n'ont pas d'agence de
poste. Le coût pour obtenir une boîte postale est
élevé (au minimum 10 000 F CFA) alors qu'avec 500 F CFA un
novice de l'Internet aura sa boîte électronique donc son adresse
électronique. Malgré tous ces atouts de l'Internet, il reste peu
populaire. Il ne se limite en grande partie qu'à la capitale et aux
grandes villes de l'intérieur du pays.
Vu les différents problèmes constatés et
qui ont permis la prolifération de l'Internet et du cybercafé, il
serait très pratique de savoir comment s'organise le marché des
cybercafés et quelle est la structure du marché des
cybercafés ? De ce fait, quelles sont les stratégies
adoptées par les acteurs du marché dans un cadre
concurrentiel et e quels sont les résultats du fonctionnement de ce
marché ?
1.2 Intérêt du sujet.
Le
choix du thème serait inutile s'il n' y avait pas de problèmes.
Car toute recherche naît de l'existence d'un problème qu'il faut
élucider ou contribuer à sa résolution par des approches
de solutions.
1.2.1 Intérêt
scientifique du sujet.
La présente étude mettra à la disposition
des chercheurs un outil de base pour continuer la recherche dans l'étude
du marché d'un produit.
C'est aussi l'occasion pour nous de mettre en valeur la
Géographie en général et la Géographie du Commerce
en particulier. Car pour bon nombre de personnes avouons-le, celui qui s'engage
dans les études de la Géographie est voué à
l'enseignement de l'Histoire et Géographie (Histoire
-Géographie). Autrement dit, nous voulons faire ressortir la valeur
scientifique de la Géographie. La Géographie dans sa
globalité utilise les méthodes scientifiques pour la recherche et
la présentation des résultats. Nous n'en voulons pour preuve les
domaines comme le Système d'Information Géographique (S.I.G), la
Télédétection, l'établissement des cartes, les
prévisions météorologiques, la climatologie, les calculs
démographiques... etc. Raison de plus pour que la
géographie du commerce utilise des méthodes scientifiques
d'analyse qui n'ont rien à envier aux sciences économiques. Les
méthodes d'analyse de marché sont vraiment explicites dans notre
domaine.
Aussi voulons-nous lancer un appel aux autorités de
l'Enseignement Supérieur à tous les niveaux, afin qu'elles
mettent plus de moyens techniques et financiers à la disposition du
Département de Géographie qui par référence
constitue le carrefour de toute les sciences et vu le bon nombre de travaux
fiables qui y sont effectués.
1.2.2 Intérêt
pratique du sujet
Ce travail servira de support à tous ceux qui
s'engagent dans des activités commerciales dans la communication en
général et en particulier dans la commercialisation de l'Internet
au niveau des cybercafés.
Il leur permettra de comprendre les mécanismes de
fonctionnement du marché des cybercafés, pour un meilleur
résultat. Ce document pourra être utile à mieux faire
connaître l'Internet et à mieux orienter les acteurs dans le
domaine pour un choix judicieux et une bonne gestion.
De même c'est un appel lancé aux décideurs
publics afin qu'ils sachent que le secteur des communications et
télécommunications ne doit pas être négligé.
C'est une issue de croissance pour l'économie nationale et par
conséquent des mesures appropriées doivent être prises afin
de permettre un développement durable de ce secteur.
Par ailleurs notre travail pourra servir de tremplin pour
d'autres personnes qui s'engageront dans un travail de recherche scientifique
en géographie en général, et en particulier en
géographie du commerce. La valeur pratique et la valeur scientifique de
ce travail ne seront atteintes que lorsque nous avons des objectifs
fixés.
1.3 Objectifs
Ils nous permettent de décrire et d'identifier le but
poursuivi par l'étude. Ainsi distinguons-nous les objectifs
généraux et les objectifs spécifiques.
1.3.1 Objectifs
généraux
Deux objectifs généraux ont été
retenus pour le travail. Il s'agit pour nous de parvenir à
étudier le système d'organisation du marché des
cybercafés et déterminer l'impact socio-économique des
activités des cybercafés sur la population de Lomé
à la fin du travail. De ces deux objectifs généraux
ressortent plusieurs objectifs spécifiques.
1.3.2 Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques nous permettront la
réalisation des objectifs généraux. Et pour
réaliser nos objectifs principaux, nous identifierons les
différentes données structurelles du marché concourant
à l'état de la concurrence. Aussi décrirons-nous le
cybercafé afin d'identifier les types de cybercafés. Nous
essayerons d'identifier les principaux acteurs du marché des
cybercafés, les différents systèmes de distribution de
l'Internet et présenter les infrastructures de commerce de l'Internet.
Nous déterminerons les conditions de création d'un
cybercafé et d'entrée sur le marché des cybercafés
et identifierons les rapports qui existent entre les différents
cybercafés de même que les différents problèmes
rencontrés par les propriétaires de cybercafés. Et de
là rechercher les moyens de perfectionnement du commerce de l'Internet.
La détermination des conséquences socio-économiques des
activités des cybercafés constituera un point important dans la
recherche.
Pour parvenir à ces objectifs, nous partons de
certaines hypothèses. Ce ne sont que des formes de supposition dont
l'étude permettra la réalisation des objectifs.
1.4
Hypothèses
Afin de mener à bien notre
recherche et d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, nous
avons émis un certain nombre d'hypothèses qui seront plus tard
vérifiées par les travaux de terrain. Pour cette raison nous
supposons que :
·
Les propriétaires de cybercafé sont nombreux et la concurrence
est libre.
· Les propriétaires développent diverses
stratégies visant la réalisation de leurs objectifs commerciaux
notamment en fixant les prix de navigation en fonction des lieux, de la
qualité de leur matériel, de leur source d'accès à
Internet.
· La structure du marché et les stratégies
des acteurs favorisent le bon fonctionnement du marché, la vulgarisation
de l'Internet et les profits équitables des acteurs.
· La création d'un cybercafé n'est pas
coûteuse.
· Le cybercafé rapporte assez de profit pourvu
qu'il y ait une bonne gestion.
· L'Etat a institué une politique des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication (N.T.I.C) en
général et en particulier l'Internet.
· La demande est importante, ce qui fait que les
cybercafés se multiplient.
· L'Internet constitue un nouveau moyen de communication
accessible à tous.
· Les cybercafés constituent une source d'emploi
à la population.
Ainsi pour mieux mener une étude approfondie sur le
développement des cybercafés, une bonne revue de la
littérature s'avère très indispensable.
1.5 Revue de la
littérature.
Des ouvrages, des rapports, des articles, des mémoires
de maîtrise et des magazines ont été consultés afin
d'élaborer une bonne revue de la littérature. A cet effet, la
revue de la littérature nous a permis de ressortir des notions sur
certains aspects clés de notre thème dont voici le
contenu :
Le marché.
Selon les auteurs, ce mot reflète plusieurs notions.
Ainsi pour SILEM (1990), le "marché" est le lieu, concret (Bourse,
salon, foire....) ou abstrait, constitué par la rencontre de l'offre et
de la demande pour un bien de qualité définie, avec
détermination simultanée, en ce lieu et à cet instant, des
quantités à échanger et du prix unitaire de ce bien. De ce
fait alors il en ressort plusieurs types de marché en fonction de
certains critères de classification à savoir :
· La date de disposition du bien : qui engendre le
marché comptant (échange dont l'exécution est
immédiate) et la marché à terme (décalage entre la
passation du marché et son exécution et/ou entre les deux
opérations de livraisons et de son règlement.)
· Le critère de l'espace pour les marchés
concrets : Selon l'espace on peut avoir le marché local quotidien
ou hebdomadaire, le marché régional, le marché
d'intérêt national, la foire internationale et le marché
mondial, unique en son genre.
· Par le critère juridique, les marchés
publics (contrat liant une personne publique (Etat, administration,
collectivités locales) et un tiers en vue d'une fourniture, par ce
dernier, de travaux ou services) se distinguent des marchés
ordinaires.
· La forme de la négociation à
savoir : gré à gré (à l'amiable),
enchères comportant différentes procédures.
· La structure qui elle-même est
déterminée par les cartésianismes du bien. De ce fait on
distingue, l'homogénéité du bien (tous les produits
doivent être comparables pour les consommateurs, aucune
différenciation artificielle ne doit être établie du fait
du producteur ou du distributeur) et dans le cas contraire nous somme en face
d'une hétérogénéité. Le nombre et la
dimension des intervenants détermine l'atomicité du marché
(marché composé d'un grand nombre d'offreurs et de demandeurs de
taille comparable et infiniment petite, tel qu'aucun agent ne peut exercer
à lui seul une influence sur les prix) ou la
molécularité, les conditions d'entrée et de sortie du
marché et d'adaptabilité réciproque de l'offre et de la
demande (fluidité ou viscosité), la qualité de
l'information dont disposent les intervenants sur les paramètres du
marché (transparence ou opacité).
Pour PROVOST (1986), à l'origine, le
marché est à la fois une notion géographique et
physique : C'est un lieu de rencontre entre offreurs de biens, de titres
ou de monnaie, et acquéreurs potentiels. C'est également le lieu
de transaction où s'effectuent des échanges sur la foi d'un
contrat et moyennant un prix discuté.
Mais le développement des échanges, la
production et la consommation de masse, l'apparition des techniques de
marketing ont bouleversé cette notion. L'élargissement de la
notion a dissout son sens premier celui de localisation géographique.
Ainsi on parle, au niveau national, du marché intérieur ; au
niveau international du marché de blé ou du marché des
matières premières de la même façon.
Mais pour réaliser toute activité,
économique, il faut un capital qui puisse assurer le démarrage de
cette activité.
Le capital.
Tout le monde ne se représente pas le capital de la
même manière. ALBERTINI (1994)
nous montre que le capital a trois aspects selon les personnes :
· Pour l'ouvrier, le capital, se confond souvent avec la
fortune de son patron : C'est l'aspect financier.
· Par contre pour l'ingénieur, le capital se
confond avec la machine à perfectionner, l'installation de l'usine
à améliorer : C'est l'aspect physique du capital.
Enfin pour le patron, le capital signifie investissement,
amortissement, reconstitution de stocks. Ici c'est l'aspect économique
qui est montré. Selon PROVOST (1986), le capital, dans
un sens courant, évoque souvent une somme d'argent provenant
d'économies répétées, de placements ou bien encore
d'un héritage. Dans tous les cas, il s'agit de quelque chose
d'important, de « capital » (du latin : caput =
tête ; ce qui est au-dessus).
Dans un sens plus technique, le capital est l'un des trois
facteurs de production avec la terre et le travail. Alors nous pouvons donc
distinguer de ce fait, les notions de capital fixe et de capital circulant.
Le capital fixe concerne les biens d'équipement
(machines, outillage) dont la durée d'utilisation est supérieure
à un cycle complet de production.
Par contre le capital circulant concerne plus les
différentes sources d'énergie qui sont consommées
immédiatement et de matières premières qui sont
transformées sur un cycle de production.
Le fonds de commerce.
WEISMANN (M.) et DEBLED (R.) en 1972, nous montraient
déjà juridiquement ce qu'est un fonds de commerce. De leur part,
le fonds de commerce est "un droit mobilier (par conséquent
non susceptible d'hypothèque), portant sur la clientèle et,
accessoirement, sur d'autres éléments incorporels et
corporels."
Ainsi pour qu'un établissement ait le caractère
d'un fonds de commerce, il faut :
· Qu'il y soit fait des actes de commerce,
· Qu'il comprenne une clientèle.
Alors nous pouvons nous baser sur cette définition
pour dire dans une certaine mesure que les cybercafés sont des fonds de
commerce car respectant les éléments définis plus haut.
Les éléments incorporels comportent : la
clientèle et achalandage.
La clientèle est l'ensemble des personnes qui ont
l'habitude de se fournir chez un commerçant. Par contre l'achalandage se
confond avec le mot «clientèle « car n'offrant pas un sens
juridique précis selon les auteurs.
Les éléments corporels renferment quant
à eux, le matériel servant à l'exploitation du fonds de
commerce, le mobilier commercial servant également à
l'exploitation et les marchandises.
De ce fait l'élément essentiel du fonds de
commerce est la clientèle car même si l'on a les
éléments corporels et que la clientèle est absente, alors
il n' y aura pas d'acte de commerce. Pour cette raison il a été
jugé que sans clientèle, il n'existe pas de fonds de commerce.
Les auteurs en se basant sur la définition du fonds de
commerce, nous donnent aussi quelques exemples de ce qui peut être
considéré comme fonds.
Le commerce.
Pour la notion que renferme le terme commerce, LANGINIE,
MANSILLON, LOUEY, RIVIERE, BARTHELEMY, COUDERC, DUBOIN, en 1982,
montrent que c'est une fonction économique consistant à
acheter des matières ou produits pour les revendre dans le même
état physique, mais dans des conditions de lieu, de temps, de
qualité et d'assortiment plus appropriés. Le commerce
apparaît ainsi comme une fonction économique de base qui assure la
liaison entre la fonction de production et la fonction de consommation, entre
les produits à fabriquer et les besoins à satisfaire.
L'oligopole.
Il peut arriver sur un marché qu'il y ait une situation
d'oligopole. Et pour PROVOST (1986), l'oligopole est une situation d'un
marché où quelques vendeurs seulement sont en face de nombreux
acheteurs. Dans cette situation, la moindre décision prise par l'une des
firmes de l'oligopole a une influence importante sur la situation des autres
firmes. Dans ce cas chacun s'observe avant d'agir. Dans cette concurrence, les
prix bien souvent ne sont d'ailleurs plus l'élément
déterminant de cette concurrence. La concurrence portera sur les
stratégies mises en place par les firmes. Cette concurrence se porte sur
la différenciation des produits, la politique de promotion des ventes,
la stratégie publicitaire...etc.
La situation d'oligopole est la plus fréquente
des situations selon LECAILLON (1978) sur un marché. Dans ce cas, chaque
produit est fourni par un petit nombre de vendeurs plus ou moins importants.
Par leurs décisions, ils exercent une influence significative sur le
prix et le volume de l'offre d'un produit. Ainsi dans cette situation, chacun
doit tenir compte dans sa stratégie de vente, non seulement de
l'évolution de la demande d'un produit et de ses coûts de
production mais des réactions de ses rivaux.
Le monopole.
LECAILLON (1989), montre que le monopole pur se
caractérise par l'existence d'une seule entreprise ou d'un seul
commerçant qui fournit un produit absolument différent de tout
autre produit, c'est-à-dire un bien pour lequel il n' y a pas de
substitut. Dans ce cas, aucune entreprise n'a la possibilité de
pénétrer sur le marché.
S'il réalise des profits à court terme, il
examinera s'il peut les accroître en modifiant sa capacité et la
taille de ses installations. La maximisation de ces profits à long terme
correspondra au volume de production pour lequel le coût marginal et la
recette marginale de longue période sont égaux.
L'entreprise monopolistique se confond avec la branche de
production car représentant la totalité de l'offre.
Selon toujours le même auteur, dans le cas de monopole,
c'est un seul vendeur ou producteur qui fournit la totalité du produit.
L'accès de concurrents sur un tel type de marché est de fait
bloqué. Le monopoleur fixe le prix compte tenu des ventes qu'il
espère réaliser à ce prix et de ses coûts de
production ou d'achat.
D'autres conceptions de la situation de monopole sont
élucidées par certains auteurs. Ainsi pour PROVOST (1986), un
seul vendeur détient à lui seul les
« rênes » du marché. De ce fait, il distingue
plusieurs situations de monopole :
· Le monopole de situation : être le seul
à offrir un produit ou un service particulier sur le marché,
· Le monopole de fait : arriver à maximiser
les caractères de son produit pour en faire un produit unique, avec une
clientèle qui y est exclusivement attachée, malgré
l'existence de produits ou biens substituables.
Egalement le monopole, selon HIRSHLEIFER (1976), même
à un prix élevé est à un rendement inférieur
par rapport à l'approvisionnement concurrentiel. Evidemment, alors que
le prix élevé est mauvais pour les clients, il est bon pour le
monopoleur. En ce sens, il affirme que: « A monopoly firm
is a "price - maker" rather than "price - taker" ». En
d'autres termes le monopoleur est un fixeur de prix plutôt qu'un preneur
de prix.
La concurrence.
HIRSHLEIFER (1980), explique qu'en cas de concurrence
parfaite, il y a toujours un problème de survie. Le concept idéal
de la concurrence parfaite dépasse le seul comportement des prix de la
part des différents commerçants. Cela implique l'existence des
marchés parfaits.
Et à LEICAILLON (1978) de souligner
que le marché est concurrentiel lorsque les acheteurs et les
vendeurs sont aussi nombreux qu'aucun d'entre eux n'est en mesure
d'exercer une influence sensible sur le niveau des prix, ni sur le volume de la
quantité d'offre ou de demande. Le type probable de marché est
celui des produits agricoles.
JAMES (E.) déjà en 1969, ressortait dans
« Histoire sommaire de la pensée
économique », les conditions
nécessaires pour l'existence de la concurrence. Nous pouvons retenir
que : D'abord l'offre et la demande doivent provenir des sujets
économiques nombreux et dispersés. Si le cas contraire advient,
il se crée un oligopole ou un monopole. Ensuite l'offre et la demande
doivent être parfaitement fluides afin de permettre une concurrence
parfaite. La connaissance parfaite de l'état du marché par tout
offreur ou tout demandeur est indispensable. Enfin
l'homogénéité des biens qui sont l'objet d'un
marché contribue aussi à l'existence de la concurrence sur un
marché.
Le prix.
Parlant du prix, PROVOST (1986) nous fait savoir, que c'est
l'expression monétaire de la valeur d'un bien ou d'un service. Il peut
donc dépendre de la position du vendeur (prix de monopole, prix de
marque), de la confrontation de l'offre et de la demande sur un marché
de concurrence, de la politique commerciale propre à une
société. Notons par ailleurs que le prix affiché, pour
acquérir toute sa signification, doit être lu en tenant compte de
différents éléments plus ou moins apparents pour le
consommateur : poids du produit, qualité intrinsèque,
valorisation publicitaire, l'impôt (T.V.A :Taxe sur Valeur
Ajoutée).
Le prix d'un objet ou d'un service dépend aussi de sa
valeur subjective, de sa « teneur sociale », de sa
résonance (affective) propre. Le prix d'un bien dépend enfin, au
sens économique, de son utilité, c'est-à-dire du
degré de satisfaction et des usages existants.
Sur certains marchés affirme l'auteur, le prix peut
faire l'objet d'une négociation, dans la limite du rapport de forces et
des usages existants.
En 1983, FRIEDMAN dans
« Prix et théorie
économique » montre que la baisse du prix d'un
produit est due à l'accroissement de la production de ce produit. Mais
en retour, cet accroissement agira sur les facteurs externes entrant dans la
production ou la commercialisation du produit. Ceci entraînera la hausse
des prix des facteurs entrant dans la composition du produit.
L'offre et la demande.
L'offre selon PROVOST (1986), concerne toute « mise
à disposition » sur un marché (qu'il soit marché
de biens et services, marché de travail ou du capital). Plus
précisément selon toujours l'auteur, on peut dire qu'elle est ce
que les producteurs sont disposés à mettre sur le
marché.
Par contre la demande est l'expression à la fois
formulée et informulée des besoins des agents économiques.
Quand elle correspond à un besoin précis existant, dans ce cas,
la demande devient formulée. Mais lorsqu'il s'agit, pour un producteur,
de trouver (par enquête, sondage) le besoin inexprimé mais latent
du consommateur potentiel, la demande devient alors informulée.
Il peut aussi exister des liens entre l'offre et la demande.
D'abord la demande peut exister sans offre correspondante ou suffisante.
Ensuite la demande peut être provoquée par l'offre (nouveau
produit mis sur le marché). Enfin la demande peut négliger
l'offre (le produit ne correspond pas ou plus aux goûts des
consommateurs).
Ainsi LEICAILLON (1978), nous fait savoir dans
« Eléments de théorie
économique » que l'offre est une fonction
croissante du prix alors que la demande par contre est une fonction
décroissante du prix. De ceci découle l'influence que le prix
peut avoir sur l'offre ou la demande. Alors sur un marché trois
situations peuvent se présenter :
· Lorsque les quantités d'offre sont
supérieures aux quantités de demandes, certains vendeurs seront
prêts à consentir un prix plus bas afin de gagner de nouveaux
clients.
· Lorsque les quantités offertes sont
inférieures aux quantités demandées, certains acheteurs
non servis seront prêts à payer plus cher pour obtenir
satisfaction. Par conséquent en payant un prix élevé, ils
(acheteurs) permettront aux producteurs ou aux vendeurs de développer
une activité profitable.
· Lorsque les quantités offertes sont
égales aux quantités demandées, un
« équilibre » s'établit sur le
marché. Dans ce cas alors il n' y a aucune pression à la hausse
ou à la baisse.
Les barrières d'entrée et de
sortie
LAUTIER (1994), à travers
"L'économie informelle dans le tiers monde"
montre que les barrières à l'entrée dans les
activités informelles existent bien. Dans la distinction de ces
barrières, deux sont à noter : Les barrières
financières et les barrières non financières.
L'inexistence de barrières est pour beaucoup un élément de
définition des activités informelles. Mais ceci n'est vrai que
pour une partie des travailleurs engagés dans l'économie
informelle.
Concernant les barrières financières, elles sont
en général élevées et peuvent être
équivalentes à au moins plusieurs mois de salaire minimum. Ce
type de barrière à l'entrée joue un rôle fondamental
pour comprendre la différenciation interne de l'économie
informelle.
Les barrières non financières se
spécifient par l'existence de castes (en Afrique qu'en Inde). D'une
part, les maîtres d'ateliers n'acceptent pas en apprentissage que des
enfants issus de la caste et d'autre part, les fournisseurs auraient peur, en
vendant des matières premières à un non -membre de la
caste, de perdre la clientèle de celle-ci. En Inde par exemple, à
l'absence de caste comme barrière, il y a l'appartenance ethnique qui
intervient. Ces barrières peuvent assurer à une catégorie
de population le monopole de l'exercice d'une activité (exemple de
l'ethnie Betawi qui a le monopole du métier d'imprimeur, ouvriers comme
patrons à Jakarta), sans que cela relève d'une compétence
traditionnelle souligne l'auteur.
La religion est aussi un facteur important dans la
barrière à l'entrée. Mais elle est plus associée
à d'autres facteurs comme la communauté d'origine
géographique ou ethnique, la transmission du savoir-faire. Notons par
ailleurs que la plus importante des barrières non financières
à l'entrée dans une activité informelle relève de
la difficulté à pénétrer dans un réseau. Le
réseau peut prendre plusieurs formes ou peut être combiné.
Il s'agit par exemple du :
· Réseau de transmission de l'information (sur la
clientèle, les fournisseurs, les concurrents, la police...),
· Réseau d'autoprotection collective
(éventuellement armée),
· Réseau commercial (groupements d'achat ou de
vente),
· Réseau d'auto -organisation du marché
(partage du marché, règlement des conflits).
Mise à part ces différentes barrières,
des relations peuvent exister entre l'économie informelle et
l'économie formelle. Elles vont par exemple de la sous-traitance aux
achats à l'économie formelle.
Le comportement du consommateur
Le comportement du consommateur est important dans la prise de
décision par les vendeurs. Ainsi en 1994, Van VRACEM et JANSSENS
dans « Comportement du consommateur Facteurs
d'influence externe Famille, groupes, culture Economie et
entreprise », révèle que le niveau de
prix est un élément déterminant du pouvoir d'achat du
consommateur. Aussi une baisse de revenu entraîne le consommateur
à changer de comportement tel que de la quantité d'achats et le
type d'achat.
Parmi les éléments externes influençant
le comportement du consommateur, il ne faut pas oublier les facteurs
économiques tels que la bonne santé financière du pays ou
du consommateur lui-même. La consommation des ménages est en fait
tributaire de ces différents facteurs. Le revenu représente l'un
des outils avec lequel les consommateurs peuvent acquérir des produits
présents sur le marché. La décision d'achat est le but du
comportement du consommateur. L'individu qui agit en tant qu'acheteur n'a qu'un
seul but en tête, c'est satisfaire ses besoins et se désirs en
acquérant des produits ou services. Le consommateur doit donc en tant
que tel, prendre continuellement des décisions pour obtenir le produit
nécessaire à un prix raisonnable.
L'Internet et les autres médias
FLORIDI (1997) à travers
« INTERNET », montre qu'en fait,
depuis que le réseau des réseaux "Internet " s'est
étendu des casernes aux universités, puis a
pénétré dans des les foyers de millions de citoyens
ordinaires, il apparaît comme un phénomène culturel. Cette
révolution est comparable par son importance à l'apparition du
moteur. La diffusion d'Internet constitue, selon les prévisions
tempérées les plus optimistes, la troisième
révolution informatique après l'apparition des grands
systèmes (main frame) et la diffusion massive des ordinateurs (PC).
Mais comme toute innovation, l'Internet n'est sans
problèmes, auxquels il faut faire face. Ainsi pourrions-nous relever des
problèmes d'ordre éthique et juridique. Nous pouvons citer mis
à part ces problèmes, celui de la pornographie et des virus, de
la reproduction illégale de logiciels à l'intrusion illicite dans
certains fichiers des systèmes informatifs et à leur
manipulation. A l'auteur de dire que " même notre
façon de penser pourrait, au fil des ans, être influencée
par le développement de la culture des réseaux"
Notons par ailleurs que des secteurs entiers ont
été profondément touchés par l'installation du
réseau international. Les communications, l'écriture,
l'édition, le commerce, l'épargne, l'enseignement,
l'apprentissage, la programmation, la production industrielle, le marketing, la
publicité et la prévention des soins médicaux en sont des
preuves palpables.
L'apparition de l'Internet considéré comme un
des axes porteurs de la révolution informatique, n'est donc pas un
phénomène exclusivement technologique. C'est également un
phénomène culturel, qui transforme petit à petit notre
vie.
S'il revient au technicien d'expliquer comment fonctionne un
instrument, pour le philosophe dit-il " il lui revient d'en
interpréter les conséquences sur la vie humaine."
La réflexion doit constamment assurer une fonction de liaison et
d'avant-garde du savoir pour tenter de comprendre le présent et
prévoir, autant que faire se peut, les scénarios de l'avenir. Et
ce non seulement pour pouvoir mieux contrôler les variantes du
développement des conditions futures de la vie humaine, mais
également pour préparer les nouvelles générations
à administrer le mieux possible un monde dont elles seront de plus en
plus responsables. De là nous pouvons affirmer qu'en relevant le
rôle du philosophe, il appartient à tout le monde de mieux
utiliser cet instrument de communication aussi spectaculaire que dangereux.
Internet constitue aujourd'hui un nouvel instrument
d'information interactive, en concurrence avec les autres médias. En
fait l'Internet constitue le point de convergence du téléphone
(1890), de la télévision (1930-1940) et de l'ordinateur personnel
(1980). Internet réunit pour la première fois dans l'histoire de
la gestion des informations, quatre fonctions fondamentales :
· La diffusion des contenus d'une source à un
grand nombre potentiel de destinataires,
· L'interactivité,
· La circulation d'information en temps réel
pratiquement sans décalage entre leur production et leur
livraison/exploitation
· L'accès direct à d'importantes bases de
données et ce, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur
sept, dans le monde entier.
WOLTON (2000) à travers
« Internet. Petit manuel de
survie » paru en 2000, nous donne un aperçu
général concernant l'impact des techniques de communication sur
la société. De son côté, l'impact des techniques, du
téléphone à l'ordinateur, sur la société est
évident. Mais la manière dont les techniques sont
utilisées est également déterminante. L'histoire de toutes
les techniques, et particulièrement des techniques de communication,
montre que l'influence de ces techniques se fait dans deux sens à savoir
de la technique vers la société, mais aussi de la
société vers les techniques.
L'extrême rapidité avec laquelle le monde est
passé des différentes technologies de l'information est
étonnante. En fait, le téléphone est apparu dans les
années 1880, la radio dans les années 1910, la
télévision, les années 1930 et l'ordinateur dans les
années 1950. La communication n'est pas seulement la technique ; ce
sont aussi les conditions culturelles de la communication, la manière
dont les hommes échangent entre eux.
Si les autres médias ont pris du temps pour se
répandre (50 ans environ), l'Internet n'a mis qu'une trentaine
d'années. Son explosion grand public date de moins d'une dizaine
d'années. Internet assure la circulation entre l'audiovisuel, qui
envoie des images, le téléphone qui transmet du signal et
l'ordinateur, qui calcule très vite des informations. Notons par
ailleurs qu'Internet n'est pas un " média
généraliste " mais un "média
thématique" Internet, système d'information
automatisé interactif, tire sa force de ne pas être un
média dans le sens où, " il s'agit de messages
dans tous les sens envoyés par n'importe qui, repris par n'importes qui
et maîtrisés par personnes ".
D'une façon globale, l'Internet offre de nombreux
atouts, mais il ne faut pas oublier qu'il présente des
conséquences, tout comme toute nouvelle technologie de communication et
d'information. Il accentue les inégalités «Nord-sud»
dans le sens où lorsque le sud découvre cette nouvelle
technologie, le Nord continue d'évoluer et se sert de toute
l'ingénierie des industries de l'information et de langue pour,
consciemment ou non, maintenir l'écart.
La population et l'échantillon
En 1995, QUIVY et Van CAMPENHOUDT mentionnaient que la
population en Science Sociale est la totalité des
éléments ou des unités constitutives, d'un ensemble
considéré qui par leurs comportements, leurs structures et les
systèmes de relations sociales font fonctionner et changer, non pour
eux-mêmes, les comportements des unités qui les constituent. Ce
terme peut désigner aussi bien un ensemble de personnes, d'organisation
ou d'objets de quelque nature que ce soit.
De ce fait, la banalisation des sondages d'opinion a appris au
grand public qu'il est possible d'obtenir une information fiable relative
à une population de plusieurs dizaines de millions d'habitants en
interrogeant que quelques millions d'entre eux. C'est ce qui constitue
l'échantillon.
Ainsi l'étude d'un échantillon
représentatif de la population s'impose lorsque deux conditions sont
rassemblées :
· Lorsque la population est très importante et
qu'il faut récolter beaucoup de données pour chaque individu ou
unité.
· Lorsque, sur les points qui intéressent le
chercheur, il est important de recueillir une image globalement conforme
à celle qui serait obtenu en interrogeant l'ensemble de la population,
bref lorsque se pose un problème de représentativité.
Au-delà de cette formule, il y a l'étude de la
totalité de la population c'est-à-dire l'ensemble des
éléments constituant un tout (l'ensemble des factures d'une
entreprise par exemple). Cette formule s'impose souvent dans deux cas qui se
situent aux antipodes de l'un et de l'autre :
· Soit lorsque le chercheur, analysant des
phénomènes macro sociaux (les taux de suicides par exemple) et
étudiant la population en tant que telle, n'a dès lors pas besoin
d'informations précises sur le comportement des unités qui la
composent, mais uniquement des données globales disponibles dans les
statistiques.
· Soit lorsque la population considérée est
très réduite et peut être étudiée
entièrement en elle-même.
La troisième formule est l'étude des composantes
non strictement représentatives mais caractéristiques de la
population. Cette formule est la plus courante. Elle ne s'applique que lorsque
par exemple un chercheur aimerait étudier les différentes
manières dont plusieurs entreprises rendent comptes d'une nouvelle.
1.6 Cadre théorique.
La
revue de la littérature nous montre que les thèmes d'étude
concernant le « Marché », les
«Télécommunications» ne sont pas des domaines
inexplorés. De nombreux travaux se sont penchés
déjà sur ces domaines et surtout dans l'organisation et le
système de fonctionnement des marchés. Des mémoires ont
parlé de certains services des télécommunications et leurs
impacts sur la vie socio-économique au Togo, d'autres de la gestion des
ressources téléphoniques, des publiphones des cartes
téléphoniques.
Mais ces travaux n'ont pas
touché les cybercafés comme marché du point de vu de leur
organisation et de système de fonctionnement de l'ensemble, des
fournisseurs d'accès à Internet jusqu'aux utilisateurs en passant
par les intermédiaires que sont les fournisseurs de services Internet et
les propriétaires de cybercafés
Ainsi,
notre étude portant sur les cybercafés comme marché, fera
l'objet d'une réflexion approfondie, même s'il existe
déjà des rapports sur les cybercafés. Pour compléter déjà ce qui
existe comme documentation sur les cybercafés, dans cette étude
après avoir montré l'organisation et le système de
fonctionnement du marché des cybercafés, nous dégagerons
l'état du marché en relevant soit une situation de concurrence,
de monopole ou d'oligopole et les diverses stratégies que met en place
chaque acteur pour se positionner sur le marché. Enfin examiner les
relations qui existent entre les différents cybercafés afin de
voir s'il existe une intégration ou non du système de
fonctionnement du marché des cybercafés de la capitale. C'est
sous cet aspect que se dégage l'originalité de notre travail.
1.7 Cadre géographique.
La ville de Lomé est notre cadre d'étude.
Capitale du Togo, Lomé est la plus grande agglomération du
territoire national. Elle est ouverte sur l'Océan Atlantique au Sud et a
une frontière commune avec le Ghana à l'Ouest. Le cadre de
Lomé a été choisi pour plusieurs raisons :
· Il est le premier pôle économique du pays
où les activités du secteur secondaire et tertiaire sont
très importantes,
· Elle est ouverte sur le monde du fait qu'elle dispose
d'un port en eau profonde,
· Elle est de plus sous l'emprise des nouvelles
technologies de communications et de télécommunications,
· C'est aussi le plus grand centre de consommation
économique compte tenu de la taille de sa population (près de 15%
de la population togolaise),
· Elle est plus dotée d'infrastructure de
télécommunications (53,85% des abonnés
téléphoniques nationaux Marchés Nouveaux -
N°2- Janvier 1998 - TOGO), de communications (environ 1584
km de réseau routier dont 158 km de réseau routier bitumé
ou pavé), dispose d'un aéroport international, les
activités économiques y sont concentrées avec les grandes
banques du pays, les grands marchés du pays également.
Mais nous retiendrons ici pour notre étude, la commune
de Lomé qui nous semble être doté des
éléments essentiels se référant à notre
thème de recherche.
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