2. Séquelles cognitives
Chez les personnes ayant eu une atteinte du système
nerveux central, on peut craindre que la récupération des
fonctions cognitives (grâce à la mise en place de nouveaux
traitements) laisse derrière elle des séquelles
consécutives aux lésions irréversibles qui ont eu lieu.
Typiquement, des séquelles ont été
décrites chez les personnes ayant eu un traumatisme crânien avec
de lourdes conséquences sur le devenir et la capacité de
réinsertion socioprofessionnelle de ces personnes. Ces séquelles
sont multiples, ce sont des troubles cognitifs, du type troubles de
mémoire, lenteur et troubles des fonctions exécutives
(capacités de concentration, planification, etc.) mais aussi des
troubles de l'humeur, avec des problèmes comportementaux du type
impatience, comportement infantile, refus d'admettre les difficultés,
dépression, repli sur soi, irritabilité et des incapacités
physiques303304.
Dans la pathologie VIH, de nombreuses atteintes du
systèmes nerveux ont été décrites. Elles sont soit
liées à l'infection par le VIH lui-même, comme
l'encéphalopathie VIH, soit la conséquence de pathologies
neurologiques opportunistes du type Leucoencéphalite Multifocale
Progressive, Lymphome, Toxoplasmose cérébrale,
Mycobactérie, etc.
Jusqu'à l'arrivée de nouveaux traitements plus
efficaces, le pronostic vital de ces patients était très mauvais,
rendant inopportun la question de leur devenir cognitif et de leur
qualité de vie.
Depuis l'arrivée des antiprotéases, la question
de l'évolution des troubles cognitifs s'est posée et si les
études réalisées ont pu montrer une amélioration
spectaculaire des troubles cognitifs, elles ont aussi montré les limites
de cette amélioration. Voir dans le Chapitre 3 « effet des
traitements », le paragraphe II « évolution des
troubles cognitifs sous antiprotéase ».
Les études prospectives en cours manquent encore de
recul pour savoir si les patients qui ont eu des pathologies neurologiques dues
au VIH ou opportunistes du VIH garderons des séquelles à long
terme (et il n'y a pas encore, a notre connaissance d'étude
détaillée de ces séquelles dans la littérature),
mais plusieurs auteurs s `accordent à penser qu'il est
malheureusement très probable qu'il y en ait107289. Dans
l'infection opportuniste du SNC par le JC virus, par exemple (la LEMP), une
équipe française a montré que si effectivement les
combinaisons thérapeutiques ont amélioré la survie des
patients, leur état neurologique, par contre est resté stable,
laissant les patients avec de graves handicaps neurologiques295.
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