4. Article 1 : Mise au point d'une batterie
neuropsychologique. « Similar subcortical pattern of cognitive
impairment in AIDS patients with and without dementia »
4.1.
Introduction : Pourquoi une nouvelle batterie ?
Le mécanisme des troubles cognitifs compliquant le
VIH-1 est mal connu. Des études de neuropathologie et d'imagerie
cérébrale récentes ne trouvent pas de relation entre les
marqueurs anatomiques et l'intensité des troubles cognitifs.
L'étude neuropathologique de cerveaux de patients
décédés d'une démence du SIDA a montré que
les cellules géantes multinucléées et la paleur
myélinique, qui sont les marqueurs neuropathologiques de
l'encéphalite VIH, sont observées seulement dans 40 à 50 %
des cas71, 129. De plus, des études
prospectives130 et rétrospectives131 n'ont pas
retrouvé de corrélations entre la perte neuronale corticale et
les troubles cognitifs. D'un autre côté, l'atrophie
cérébrale, qui prédomine dans la substance grise
sous-corticale123, 124 est aussi retrouvée fréquemment
chez les patients au stade de SIDA et ne présentant pas de
démence125. Une autre étude ne trouve pas de relation
entre l'atrophie sous corticale et les résultats
neuropsychologiques126. Un travail récent a
précisé ce problème de corrélations en
démontrant que s'il existe une relation entre l'atrophie
cérébrale et le stade clinique de la maladie, il n'en existe pas,
entre l'atrophie et les troubles cognitifs209.
Finalement, la relation entre l'atrophie et les troubles
cognitifs est peu claire. Cependant, la réponse à cette question
est importante car elle permettrait d'élucider le fait que la
démence soit liée directement à une perte neuronale
néocorticale, ou qu'elle pourrait résulter de mécanismes
indirects comme des atteintes neuronales, potentiellement réversibles
!
Les études neuropsychologiques qui ont
été réalisées sont peu nombreuses et n'ont pas
recherché spécifiquement un profil cortical ou sous cortical des
troubles. L'absence de corrélation avec un tableau de troubles cognitifs
«global» pourrait faire place à des relations
spécifiques avec des troubles cognitifs sous corticaux.
Le but de cette étude est d'évaluer les
fonctions cognitives de patients infectés par le VIH, avec et sans
démence, et d'élucider l'implication corticale ou sous corticale
dans ces troubles.
Nous utiliserons une batterie neuropsychologique,
élaborée à partir d'une revue de la littérature,
dans le but de sélectionner les tests les plus sensibles aux troubles
observés dans ce cadre spécifique de l'encéphalite du VIH.
Cette batterie neuropsychologique permet d'évaluer les six domaines
cognitifs spécifiques, proposés dans les critères du
groupe de travail sur le VIH de l'Académie de Neurologie
Américaine31 : l'attention/concentration, la
rapidité psychomotrice, l'abstraction/raisonnement, la
mémoire/apprentissage, les habiletés visuospatiales, ainsi que le
langage.
Il a été décidé d'élaborer
une batterie courte, afin de pouvoir examiner dans leur lit d'hôpital les
patients les plus immunodéprimés en diminuant le biais
attentionnel dû à leur fatigue générale.
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