3.3.
Physiopathologie de l'infection par le VIH-1
L'histoire naturelle de l'infection par le VIH-1 est
dépendante de facteurs cliniques et infectieux. Depuis l'arrivée
des combinaisons actives, le pronostic de la maladie a énormément
évolué. Nous traiterons dans ce chapitre l'histoire naturelle de
l'infection par le VIH, sans tenir compte dans un premier temps de
l'interaction avec les traitements existants.
3.3.1. Evolution de l'infection par le
VIH-1
En règle générale, chez l'adulte, la
contamination est suivie d'une période de 8 à 10 ans pendant
laquelle le patient ne ressent pas ou très peu de symptômes, c'est
la primo-infection. Cependant, dans 10% des cas, la phase symptomatique (le
SIDA) peut se manifester en moins de deux ans suivant la contamination et
inversement 10% des patients n'auront pas évolué vers la phase de
SIDA plus de 10 ans après la contamination63. Il reste
néanmoins clair que la probabilité de l'apparition de la phase
SIDA et du décès du patient est directement reliée
à la durée depuis laquelle il est infecté. Même s'il
existe des patients dont la phase asymptomatique est très longue, aucune
donnée ne permet, à ce jour, de démontrer une
impossibilité du virus à évoluer vers le SIDA dans ces
cas64.
3.3.2. La primo-infection
La primo-infection est la phase suivant immédiatement
l'exposition à l'agent infectieux. Dans 50 à 90% des cas, elle
peut produire des symptômes physiques limités.
A partir de l'exposition au virus, la virémie change en
environ 4 à 11 jours. Les symptômes apparaissent environ 2
à 6 semaines après l'exposition. Les symptômes persistent
durant 1 à 2 semaines puis s'éteignent en 1 à 2 mois.
Les symptômes de la primo-infection sont
pseudo-mononucléosiques. Les manifestations les plus fréquentes
sont la fièvre, fatigue, arthralgies, myalgies, lymphadénopathie,
pharyngite, érythèmes diffus, rush du tronc, diarrhées,
nausées, vomissements, perte de poids, sueurs nocturnes,
ulcérations(mucocuteaneous) et céphalées. Plus rarement,
une méningoencéphalite peut être
observée65.
Durant cette phase aiguë de l'infection par le VIH-1, il
existe une réplication virale très active,
particulièrement dans les lymphocytes CD4. La virémie plasmatique
cellulaire est très élevée, elle se situe entre 1,000,000
copies/ml et 10,000,000 copies/ml. Le minimum observé est de 50,000
copies/ml. L'antigénie p24 est généralement
positive66.
Durant cette phase, le VIH-1 envahit l'organisme, y compris le
système nerveux central. Des altérations des cellules
monoclucléaires sanguines se produisent, traduites par un déclin
des lymphocytes CD4. Les personnes infectées sont alors très
contagieuses en conséquence de leur taux élevé de VIH dans
le sang et dans les sécrétions génitales66.
Trois semaines à trois mois après la
contamination, la virémie VIH redescend, et le taux de CD4 remonte
rapidement. Les mécanismes de la réponse immune semblent
impliqués dans cette remontée mais certains auteurs ont aussi pu
démontrer par un modèle mathématique que la
cinétique du virus entre les compartiments cellulaires et
extracellulaires pourrait aussi expliquer par elle-même la chute de la
virémie67.
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