3) l'impact des SFD
Au sens strict, l'étude de l'impact d'une action ou
d'une activité consiste à comprendre, à mesurer, à
évaluer ses effets. Dans le cas des institutions de microfinance (IMF),
l'analyse d'impact est l'étude des interactions (relations de cause
à effet) entre l'institution et son milieu environnant. Cette question
est en réalité complexe : les effets d'une IMF sont directs et
indirects, s'exercent à différents niveaux (individus,
ménages, institutions diverses, villages, économie locale,
régionale, voire nationale) et dans différents champs (impact
économique, social, impact sur la santé...) ; les
difficultés méthodologiques sont importantes.
Face à cette complexité, les enjeux et des
méthodes d'analyse ont évolué.
Le secteur de la microfinance entre aujourd'hui dans une phase
de mutation et, ponctuellement, de crises. Alors qu'un certain nombre d'IMF de
la première génération atteignent une taille
significative, les crises qui ébranlent certaines d'entre elles tendent
à fragiliser le consensus large dont la microfinance
bénéficie encore et à réduire
l'intérêt des décideurs pour cette forme d'appui au
développement. La question de l'impact de la microfinance prend dans ce
contexte une acuité particulière. Au-delà des crises
conjoncturelles, la poursuite de l'expansion des IMF dépend notamment de
leur capacité d'adaptation à l'évolution de la demande et
des contextes économiques, ainsi que d'une mise en évidence de
leur impact sur le développement permettant de préserver la
confiance des décideurs et bailleurs de fonds dans la microfinance.
Il nous semble donc particulièrement pertinent,
à ce stade, de faire un point sur les avancées des travaux en
matière d'analyse d'impact et de souligner quelques pistes pour
progresser dans ce domaine.
Cependant, au-delà de leur fonction
d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de
microfinance (IMF) jouent un rôle d'intermédiation sociale
à travers notamment les modalités suivantes : groupes de
solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi,
participation à la gestion...
Les études d'impact et les expériences
accumulées ont fait évoluer le concept et confirmer un certain
nombre de principes et d'acquis parmi lesquels :
- la microfinance constitue un puissant instrument dans la
lutte pour la réduction de la pauvreté ;
- l'accès, de manière durable, d'un grand nombre
de pauvres à des produits et services financiers, requiert l'atteinte
par les IMF de l'autosuffisance financière ;
- l'intégration de la microfinance dans le secteur
financier global est une condition de développement de sa portée
;
- les pauvres ont besoin, non seulement de crédit, mais
aussi d'une variété d'autres services financiers tels que
l'épargne, les services de paiement, l'assurance... ;
- le crédit n'est pas toujours approprié pour
toutes les situations : des catégories de personnes qui ne disposent
d'aucun revenu, ni de moyens de remboursement de prêts, ont certainement
besoin d'autres formes d'appui avant d'être éligibles au
crédit ;
- le renforcement des capacités (institutionnelles et
humaines) constitue un défi majeur du secteur de la microfinance ;
- les systèmes d'information de gestion constituent des
impératifs pour tous les acteurs dans l'optique de la viabilité
et de la maîtrise des risques ;
- le rôle des gouvernements est important dans la
création d'un environnement favorable au développement du
secteur.
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