CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Au Sénégal l'apport de l'épargne
intérieure sur le financement du développement demeure une
nécessité. Cette approche d'une mobilisation de l'épargne
intérieure pour le financement du développement constitue une
voie de sortie pour les pays du tiers-monde. Celle-ci devrait permettre le
passage d'un développement à crédit
à un autofinancement du développement du tiers-monde.
Dans la représentation commune, le développement
est synonyme de niveau de vie élevée et d'accès au
bien-être pour tous. Ce développement ne doit pas être
abordé seulement à partir d'une optique quantitative, mais aussi
« comme un processus de transformation de la gestion des ressources
humaines en potentiel de développement ». Il convient alors de
faire la différence entre développement et croissance comme
l'affirme Bairoch repris par Greffe (1992) : « La croissance se limite
à l'augmentation du volume de production par habitant et ce n'est que
lorsque cette croissance est accompagnée des changements structurels en
question que l'on parle de développement... ».
La promotion de la culture de l'épargne constitue une
des portes d'entrée à ce type de développement. Il
convient ainsi une fois qu'elle est mobilisée de l'articuler au
financement d'activités productives.
Seulement dans l'approche des mutuelles d'épargne et de
crédit au Sénégal, il n'est prévu aucun
schéma d'une dynamique de renouvellement et de renforcement de
l'économie locale comme ce fut le cas au Québec. Peut-être
parce ce que, comme le remarque Reifner, on l'appelle microfinance ou micro
crédit, ils partagent au moins deux aspects : l'un explicite et l'autre
implicite. D'abord « la promotion de l'emploi, en favorisant la
création d'auto emploi, (ensuite), de façon implicite, le
développement communautaire. ».
Ce processus de l'insertion par l'économie suit dans
une de ses formes une articulation entre les pratiques de la micro finance en
relation avec l'emploi et le redéploiement des économies locales.
En effet, au-delà des rapports avec sa clientèle, l'institution
financière doit entretenir une relation avec son environnement social,
économique, culturel, politique et même écologique. Elle
doit ainsi imprimer son action dans le développement de la
localité ou elle est implantée. Cette « intervention sociale
» de l'institution financière devrait engendrer « une action
collective planifiée dans le but de s'attaquer à des
problèmes sociaux » de la localité, sur la base d'un
système de valeurs démocratiques. Seulement il faudrait que
l'institution, dès l'entame, se définisse un contexte social en
plus de son rôle économique. Si cela est vrai pour les
coopératives, il demeure un des handicaps des mutuelles d'épargne
et de crédit.
Par ailleurs, une approche de l'économie sociale
s'avère pertinente dans la mesure où elle permet de ne pas se
limiter sur des considérations économiques du crédit et de
l'épargne - ou dans une perspective minimalisante de la microfinance -
mais de prendre en charge des logiques de comportements des promoteurs
individuels ou sociaux. L'approche ainsi « plurielle » de la micro
finance comme outil de développement, sied mieux dans un cadre
particulier d'une économie sociale et solidaire plutôt que dans
celui général du développement.
En effet visant à faire de la microfinance non pas un
secteur en marge du système financier global mais une partie
intégrante de ce système. Il conviendra de faire :
- de la microfinance un levier de développement
- l'accès des pauvres et ménages à
faibles revenus aux services financiers durables ;
- la création d'institutions de microfinance viables et
pérennes ;
- l'accès de la microfinance au marché financier
régional et Africain.
- l'organisation des SFD en réseau afin de les amener
à s'ériger en banque en vu de faciliter leur accès au
marché financier.
- l'innovation et l'adaptation de nouveaux produits et
services financiers.
- des femmes entrepreneurs des acteurs économiques
capables de contribuer à la création de valeur ajoutée.
Ce qui implique le développement des politiques et des
programmes visant à rendre le secteur de la microfinance plus
professionnel et plus attrayant pour les capitaux privés.
La microfinance tout en continuant à participer
activement à lutte contre la pauvreté à accompagner
l'évolution des entreprises privées particulièrement celle
des femmes.
En effet les produits et services de microfinance
entraînent notamment par le crédit, un effet de levier sur
l'activité économique des ménages. De façon
générale, ces services financiers (Crédit, épargne,
assurance...) constituent des outils de gestion, de réduction et de
partage de risques. Ils contribuent également au renforcement des liens
sociaux.
De fait l'accès permanent des populations pauvres
à des services financiers les aide à réduire leur
vulnérabilité. Mais la microfinance n'est pas une panacée.
Il est opportun de souligner que , la microfinance n'est pas
la solution miracle capable à elle seule d'éliminer la
pauvreté. Dans un contexte économique favorable, la microfinance
constitue un outil adapté pour améliorer les conditions de vie
des pauvres qui ne sont pas en mesure d'exploiter les opportunités
économiques faute de moyens financiers.
En contribuant à l'augmentation des revenus, à
la création des revenus et en réduisant les dépendances
vis-à-vis des prêteurs informels, la microfinance contribue
à la réduction de la pauvreté.
Les besoins en services financiers des populations
étant permanents, les institutions de microfinance doivent veiller
à la viabilité et à la pérennité de leurs
opérations ; cet objectif n'étant pas contradictoire avec celui
de la lutte contre la pauvreté.
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