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L'impact des Systèmes Financiers Décentralisés sur l'Economie du Sénégal

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par Chérif Assane SAGNA
Université Chéikh Anta DIOP - Master 1 (Maitrise) 2005
  

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2) Des outils d'analyses plus opérationnels

En conséquence de ces difficultés, à la fois bailleurs de fonds, prescripteurs et opérateurs de microfinance portent un intérêt croissant à l'analyse de l'adéquation des services financiers des IMF à leur clientèle cible. Sous cet angle, la question est moins `combien de clients atteindrons nous ? Mais quels clients sont ciblés, et les services offerts ont-ils un sens compte tenu de leurs besoins ?. L'enjeu de l'analyse d'impact évolue en conséquence : il s'agit moins maintenant de prouver que le microcrédit est un outil miracle, à l'échelle micro ou macro-économique, que d'améliorer la pérennité des IMF en les incitant à adapter leurs produits et services à leur clientèle et à l'évolution du marché.

Ces dernières années, la démarche des études d'impact s'est progressivement orientée vers l'amélioration des services (« improve ») plus que vers la volonté de démontrer l'impact (« prove »). L'un des éléments intéressants mis en évidence lors d'un séminaire organisé en juin 2002 a été le fait que l'analyse d'impact est bien souvent réalisée à l'initiative des praticiens eux-mêmes. Cela montre bien que ce type d'études est de plus en plus perçu et utilisé par les IMF non comme un simple élément d'évaluation et de démonstration vis-à-vis des bailleurs de fonds, mais comme un outil de pilotage interne.

En somme, les praticiens semblent avoir en majorité tiré une leçon des limites de l'étude d'impact « classique », pour s'orienter davantage vers des études plus légères, plus opérationnelles, qui sont autant des études d'analyse de la clientèle que d'analyse d'impact.

Ces outils, plus simples à mettre en oeuvre, peuvent être mis en oeuvre par des équipes locales (personnel de l'institution ou chercheurs, consultants nationaux), et être beaucoup plus abordables. Ce qui n'empêche pas, en parallèle, d'évoluer vers plus de rigueur dans ce type d'analyse (sélection de l'échantillon, enquête incluant des groupes témoins de non emprunteurs, analyse plus fine...). Les IMF ressentent un besoin d'outils opérationnels simples; ces derniers sont encore insuffisamment développés et vulgarisés.

Cette tendance s'est traduite concrètement par une série de travaux et de publications. En particulier, le programme AIMS (Assessing the Impact of Microenterprise Services), mené de 1995 à 2001 par USAID (coopération américaine), a eu pour ambition de faire avancer le domaine de l'analyse d'impact microéconomique du microcrédit. Ce programme a choisi d'associer tous types d'intervenants du secteur de la microfinance (chercheurs, praticiens, consultants). AIMS partait du constat que les IMF étaient pour la plupart très orientées vers l'offre, la performance institutionnelle, mais que finalement elles connaissaient relativement mal leurs clients. Le point le plus important du programme a été le travail sur la définition d'outils d'analyse de l'impact et de la clientèle qui répondent à un double objectif : non seulement prouver l'impact, mais aussi améliorer les produits et la capacité des IMF à offrir des services financiers adaptés. Un manuel regroupant une série d'outils pratiques d'enquêtes a été publié en 2001, ainsi que plusieurs études de cas tests.

Des expériences intéressantes ont été menées en parallèle pour créer des outils d'analyse des clients à la fois simples, rigoureux et relativement peu coûteux, et qui s'avèrent complémentaires des méthodes développées par AIMS. La méthodologie de MicroSAve Africa repose en particulier sur deux techniques participatives : une série d'instruments de type MARP3 et des groupes de discussion orientés par un guide d'entretien préalablement établi. L'approche permet d'obtenir des informations pertinentes pour analyser des sujets variés (analyse de trésorerie et des principales difficultés financières des ménages, satisfaction des clients...).

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