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La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?

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par Marc LEIBA
Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007
  

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3.2.3. Miser sur les spécificités du Web 2.0

Internet avait déjà permis la création d'un nouveau média qui, parti du texte, s'était enrichi de l'image, du son et de la vidéo. Aujourd'hui, les fonctionnalités du Web 2.0 ont fait entrer ce média dans une nouvelle phase, le dialogue entre le producteur de l'information et son audience. Cette évolution est irrévocable et personne n'imagine plus lire un article en ligne sans avoir la possibilité de répondre au journaliste, laisser un commentaire, se répandre dans des joutes verbales sans fin sur un forum associé. Les éditeurs donnent la parole à leurs internautes. Ils mettent en exergue les réactions de quidams sur la page d'accueil de leur site, incitent le cyberlecteur a participer aux forums et surtout lui octroient l'espace d'une heure le fauteuil de journaliste. En effet, il est devenu fréquent pour un journal d'inviter une personnalité ou un journaliste de la rédaction pour répondre, sans filet ou presque, aux questions des internautes connectés en direct. Le quotidien efface pour de bon sa subjectivité et livre la source d'information en pâture aux récepteurs. L'internaute n'accepte plus le magistère des journalistes et exige d'être placé au même niveau. C'est pourquoi, un site Internet vivant doit se plier à cette contrainte et s'ouvrir aux contributions de son audience.

Illustration en France avec une station de radio visionnaire, Skyrock, sous la houlette de son président, Pierre Bellanger. « La puissance d'Internet réside dans le réseau social d'échange électronique qu'il permet : en un mot la force d'Internet c'est la conversation. Le XXeme siècle a été l'âge de la diffusion, le XXIeme est l'âge de la conversation. » (BELLANGER, 2006). Cet homme qui n'a jamais pratiqué un autre média que la radio, avait anticipé la physionomie du réseau en devenir. C'est ainsi qu'il lance en 2002 une plate-forme de blogs à destination de ses auditeurs. Les « skyblogs » font un tabac auprès des jeunes. Fin 2005, sur l'ensemble des blogs dans le monde, 20 % se situent en France et 10 % sont des skyblogs. « Au lieu du portail en ligne traditionnel des années 1990 qui fédérait les contenus, nous devenons un tableau de bord d'accès aux autres, rassemblant des outils d'échanges Internet et mobile : rencontre, messagerie instantanée, forums, blogs, etc. Une logique de productivité relationnelle se met en place ; il s'agit de faciliter les relations pertinentes et les échanges, le maillage au sein du réseau social ». Pierre Bellanger a donc réussi le tour de force de cimenter une communauté, non seulement en diffusant de la musique et des émissions qui touchent un large public analogique, mais en prolongeant cette sociabilité sur Internet. Résultat, Skyrock est la première marque française sur Internet en termes d'audience depuis septembre 2006 d'après les mesures effectuées par Médiamétrie. En juillet 2007, Skyrock totalise 168 414 245 visiteurs uniques contre 68 388 522 seulement pour son dauphin, le site pagesjaunes.fr. Début 2006, les revenus interactifs (revenus Web, SMS, sonneries mobiles) représentaient 20 % du chiffre d'affaires du groupe (Journal du net, 16/01/2006). L'idée a séduit d'autres médias en ligne. Lemonde.fr reprenait cette idée de plate-forme de blogs en janvier 2005, imité plus tard par La Libre Belgique.

Assurément, les contenus générés par les utilisateurs sont appelés à prendre de plus en plus de place dans l'offre éditoriale d'un quotidien en ligne. Commentant la dernière version du site Internet metrofrance.com, Nicolas Rauline expliquait avoir développé « plus d'interactivité, c'est-à-dire une plus grande exploitation des possibilités techniques offertes par le plurimédia ». Metro proposant aux lecteurs « des vidéos issues des sites comme Dailymotion ou YouTube » (Entretien Nicolas RAULINE, 06/2007). Les podcasts, fichiers audio proposés en téléchargement, les Web radio et les Web TV constituent également une éventuelle piste de développement des journaux. Ainsi Le Télégramme de Brest (quotidien régional) a-t-il lancé en avril 2007 une Web TV qui propose chaque jour un petit journal télévisé d'information régionale et locale de six minutes environ. Exit donc les sites d'éditeurs qui ne proposent en ligne qu'un simple décalque de leur quotidien papier et une version PDF. En Norvège, les journaux en ont écoulé en 2006 à peine 1850 exemplaires par jour, ce qui compte pour à peine 0,07 % du total de la diffusion48(*). Place à l'ouverture, aux partenariats et aux contenus générés par l'audience. En 2005, seuls 25 % des contenus consultés par les cyberlecteurs du monde.fr étaient des articles du quotidiens contre 85 % en 2000. Dans un environnement en perpétuelle mutation, les éditeurs devront faire preuve d'audace comme le quotidien néerlandais De Volkskrant qui en 2006 lançait un logiciel de diffusion de nouvelles via le système de messagerie instantanée MSN Messenger de Microsoft. Laissons le mot de la fin à Pieter Kok, le patron de ce quotidien qui déclarait lors d'une conférence à Amsterdam49(*) : « la logique multimédia est relativement simple, si les clients changent leur approche de l'information, alors nous changeons avec eux ».

* 48 D'après Norwegian Media Businesses' Association

* 49 http://www.journalism.co.uk/news/story2001.shtml

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