II- LES MISSIONS GENERALES ET SPECIFIQUES DE
L'ANADER
Les missions de l'ANADER sont contenues aujourd'hui dans ses
Statuts annexés au décret n° 93-777 du 29 Septembre 1993.
L'article 3 de ces statuts présente l'objet social et
stipule notamment que : « L'ANADER a pour objet social de
contribuer à la promotion du monde rural par la professionnalisation des
producteurs agricoles (cultivateurs, sylviculteurs, éleveurs,
pisciculteurs, pêcheurs) ».
Pour la réalisation de cet objet social, les
statuts prévoient une approche stratégique
en dix (10) points :
1. La conception et la mise en oeuvre des systèmes
performants de formation et d'encadrement des producteurs.
2. Le développement des OPA.
3. La vulgarisation des acquis de la recherche et de la
technologie.
4. La diffusion du conseil technique et du conseil de gestion
aux exploitants.
5. L'appui aux OPA agricoles en vue de la relève de
l'Etat dans ses taches d'assistance technique.
6. Le recueil et la diffusion de l'information aux
producteurs.
7. le concours à la mise en oeuvre de tout programme ou
projet de développement rural.
8. l'identification des contraintes compromettant le
développement rural et la saisie des autorités
compétentes,
9. la formulation des suggestions pour l'adaptation de
l'enseignement agricole aux besoins des producteurs,
10. la participation à l'orientation des travaux de la
recherche scientifique.
De l'analyse de l'article 3 et des autres dispositions
légales des statuts de l'ANADER, ressortent plusieurs
idées-forces :
1. le recentrage des missions de l'Etat et l'amorce d'un
désengagement décisif et progressif,
2. la professionnalisation du métier d'exploitant
agricole : amélioration de la productivité, utilisation des
facteurs de production, augmentation des revenus, etc....
3. la mise en place d'un dispositif d'encadrement léger
et adaptable aux situations particulières mais basé sur un
encadrement unifié et une approche globale de l'exploitation agricole,
axée sur le conseil technique et le conseil de gestion,
4. la mise en place de mécanismes qui améliorent
le transfert des innovations techniques vers le paysan,
5. la régionalisation et l'autonomie des centres de
décision et de gestion pour accroître l'efficacité des
interventions et de la structure,
6. la promotion et la responsabilisation des OPA qui sont
d'emblée associées aux prises de décisions les concernant
et à qui seront transférées certaines activités
assurées par l'Etat.
III- QUELLES RELATIONS AVEC LE PRODUCTEUR ?
L'exploitant agricole est au centre des préoccupations
de l'ANADER. Il ne s'agit donc pas de tout penser pour lui, de lui envoyer des
conceptions et des outils prédiférés mais avant tout et
surtout :
ü d'identifier avec lui ses propres besoins (intentions
de culture, approvisionnements, etc...),
ü d'identifier avec lui les contraintes du milieu et de
lui proposer des solutions pour lever ces contraintes.
Au modèle technologique, doit être
substitué un modèle participatif.
L'exploitant agricole n'est pas une bête malfaisante
qu'il s'agit de contraindre mais un être doué de raison qu'il
s'agit de convaincre. Il a souvent ses propres repères. Et les meilleurs
agents de développement sont ceux qui savent utiliser les savoirs locaux
qui témoignent d'une connivence intime des paysans avec leurs terroirs
et leur communauté.
Le paysan est au centre des actions de l'ANADER mais les
niveaux de progrès sont différents. Les contraintes
n'étant pas les mêmes, les besoins sont par conséquent
différents. Le message technique n'est pas univoque, il est à
adapter aux interlocuteurs. Le message lui-même doit évoluer dans
le temps (en fonction de son adoption) et dans l'espace (selon les
caractéristiques des groupes-cibles).
|