IV- COMMENT EST MENEE CETTE MISSION SUR LE
TERRAIN ?
Ce qui caractérise l'ANADER au niveau de sa
stratégie globale d'encadrement, c'est l'association des producteurs aux
différentes étapes d'encadrement.
On parlera donc de diagnostic participatif qui est en fait un
regroupement des agents de l'ANADER et des producteurs pour définir
ensemble l'orientation des activités à mener afin de lever les
contraintes qui se posent au niveau des producteurs.
Ainsi, commence l'activité de vulgarisation avec le
Conseiller Agricole (CA), pierre angulaire du système de vulgarisation.
C'est lui qui est en effet en contact permanent avec les producteurs. Son
rôle est de les organiser en groupes de contact à partir desquels
sont identifiées les contraintes de leurs exploitations. Il est
chargé d'apporter avec le concours des exploitants eux-mêmes, des
solutions en diffusant des thèmes techniques qui répondent
à leurs préoccupations.
Pour ce faire, il installe des unités de
démonstration au cours desquelles les producteurs apprennent de
nouvelles techniques à même d'améliorer leurs
méthodes de travail. Le Conseiller Agricole est assisté par un
Superviseur qui coordonne les activités de 6 à 8 Conseillers
Agricoles. Ensuite, il y a les Techniciens Spécialisés (TS) qui
sont chargé de la formation continue des agents de base.
A partir donc d'une formation de quinzaine, les Techniciens
Spécialisés diffusent aux Conseillers Agricoles des messages
techniques adaptés aux contraintes des producteurs.
Avec les Techniciens Spécialisés, nous rentrons
de plain-pied dans les activités de recherche-développement, car
ce sont eux qui assurent la liaison permanente entre les chercheurs et le
dispositif de vulgarisation.
La recherche part donc du même système de
diagnostic participatif qui se présente ici sous deux formes. La
première est le diagnostic SARS (Sites d'Adaptation de la Recherche
Système) qui permet d'identifier les contraintes. La deuxième est
le Comité Technique Régional (CTR) regroupant l'administration,
les chercheurs, les producteurs et l'ANADER. Il s'agit en fait d'un forum au
cours duquel sont exposées les contraintes posées aux
producteurs. Il ressort de ces deux rencontres un ensemble de
préoccupations liées à la recherche.
Ces préoccupations sont examinées selon trois
(3) cas :
ü Dans le premier cas, les solutions sont connues de la
recherche et de la vulgarisation. Dans ce cas, les techniciens SARS et le
agents de la recherche sont chargés de former les Techniciens
spécialisés sur les thèmes posés, c'est ce qu'on
appelle AMRT (Atelier Mensuel de Revue de Technologie).
ü Dans le deuxième cas, les solutions ne sont
connues que de la recherche. En ce moment, un test réunit les
chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs sur un essai en milieu
paysan. Si les résultats sont satisfaisants, on revient encore à
l'AMRT.
ü Dans le troisième cas, les solutions ne sont pas
connues ni de la recherche ni de la vulgarisation ; c'est alors
qu'intervient la recherche fondamentale avec les instituts vde recherche. Il
faut noter que ces instituts sont liées à l'ANADER par des
conventions.
Une fois que les instituts de recherche ont trouvé les
solutions, les chercheurs établissent des points d'application sur
lesquels sont expérimentés les thèmes concernés.
De ces points d'application, la recherche repart en milieu
paysan pour des essais. Lorsque ces essais sont concluants, nous arrivons une
fois de plus à la formation des Techniciens spécialisés,
c'est-à-dire l'AMRT.
La recherche et le vulgarisation, à travers ces
différents cas exposés, sont donc étroitement
liées. Cette démarche apparaît dans le système de
vulgarisation comme un cycle permanent.
Cette corrélation de la recherche et de la
vulgarisation se définit comme la première phase de
l'intervention de l'ANADER, qui a pour conséquence immédiate
d'accroître la production agricole.
Le Conseiller Agricole s'intéresse
particulièrement aux exploitants agricoles d'un certain niveau. Il tient
compte de l'ensemble des spéculations existantes : les cultures
pérennes, les cultures maraîchère, les cultures
vivrières, l'élevage, etc...
Ce conseil diversifié est possible grâce à
la polyvalence et à la mise à niveau technique continuel des
Conseillers Agricoles, des Superviseurs, des Enquêteurs et des
Observateurs.
L'objectif pour l'ANADER est d'atteindre un taux d'encadrement
de 50% des exploitants agricoles. L'effet de démultiplication,
à partir des informations et conseils donnés par les producteurs
encadrés à ceux qui ne le sont pas , permettra d'arriver à
un pourcentage plus élevé de producteurs rompus à la
pratique des techniques modernes de production.
La deuxième phase, c'est l'appui au plan
organisationnel que l'ANADER apporte aux producteurs. Cette action se
définit en amont et en aval de la production.
Les Spécialistes en Organisations Professionnelles
(SOP) ont pour rôle de regrouper les producteurs en GVC ou en
coopératives, afin de leur permettre d'entrer en possession de semences
ou d'intrants sans lesquels ne peut démarrer l'activité de
production.
Il s'agit aussi pour les SOP, d'identifier les points de vente
et d'approvisionnement de ces éléments de base, et de permettre
aux producteurs de les acquérir à des coûts
raisonnables.
Une fois que cette action aboutit et que les producteurs se
retrouvent avec leur production, interviennent alors les appuis à la
commercialisation.
Il s'agira à ce niveau, d'aider les producteurs
à mieux commercialiser leur production, en formant les
coopérateurs d'une part à partir de thèmes précis
liés à leurs préoccupations particulières, et
d'autre part, à partir de thèmes de gestion tels la tenue d'un
document comptable où l'exploitation en fin d'exercice.
Le but que doit atteindre le SOP, c'est de faire des
coopérateurs, de véritables professionnels de leur secteur.
L'appui des OPA se fait à deux niveaux :
ü Au niveau des coopératives, c'est-à-dire
des GVC et union de GVC,
ü Au niveau des associations professionnelles.
La mission de l'ANADER dans ce cas ci est donc de regrouper
les producteurs en GVC et d'apporter aux Organisations Professionnelles
Agricoles (OPA), une assistance technique par la formation afin d'en faire de
véritables professionnels capables de discuter avec les autres
opérateurs économiques.
Tout cet ensemble d'actions a pour objectif d'améliorer
les conditions de travail des coopérateurs en les aidant à
connaître leurs droits et devoirs, d'améliorer la qualité
des services de commercialisation tels l'approvisionnement et la distribution
d'intrants, de participer à la mobilisation de l'épargne et
à la recherche de crédits.
Le but final de toute cette action, c'est de consolider les
OPA par l'appui à une meilleure gestion et une meilleure mise en
marché des produits.
La stratégie adoptée pour accomplir cette
mission repose sur quatre (4) axes principaux qui sont :
ü La restructuration du milieu,
ü Le renforcement et le gestion financière,
ü La diversification des producteurs,
ü La professionnalisation des producteurs.
Les SOP, sur la base du contrat dit « contrat
objectif » qui le lie aux OPA, se devra de lever les contraintes
posées à partir du diagnostic participatif.
Le système d'encadrement de l'ANADER en milieu rural
repose ainsi sur les deux grandes phases que nous venons de définir.
D'un coté, la recherche-développement et la
vulgarisation, et de l'autre, l'appui aux organisations professionnelles. Ce
système prend en compte l'ensemble des composantes du monde rural sans
distinction : hommes, femmes, jeunes, petits et gros producteurs.
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