II.2. La stabilisation :
Plusieurs méthodes sont pratiquées sur les
marchés pour éviter dans une même séance les
variations des cours trop importantes.
II.2.1. Stabilisation des cours d'un titre
donné :
Certaines cotations ou ordres peuvent être
arrêtés (on parle de séance
de « réservation ») lorsque les variations de
cours sont très importantes.
Ces réservations peuvent être
déclenchées lorsque la variation des prix dans une même
séance excède une limite maximum c'est-à-dire qu'on trouve
des cours en dehors des deux seuils d'achat et de vente. Lorsque la limite est
atteinte, la procédure consiste à stopper les échanges
mais à laisser les ordres continuer à s'accumuler. Après
une durée déterminée par les autorités (pour la
Tunisie une ½ heure), les échanges reprennent au cours qui
équilibre l'offre et la demande au moment de la reprise. L'objectif de
cette procédure est d'éviter une déstabilisation non
justifiée du marché et de protéger les investisseurs qui
placent les ordres au mieux.
II.2.2. Stabilisation du marché :
Utilisée surtout aux USA pour stabiliser le
marché lorsque l'ensemble des cours varient de façon
excessive.
II.3. Automatisation :
Le volume croissant des transactions et la
nécessité de diminuer les coûts de transaction ont conduit
à l'automatisation des échanges sur les marchés
financiers. Plusieurs aspects du processus d'échange peuvent être
automatisés :
- Le routage des ordres vers les marchés : dans ce
domaine l'automatisation s'est considérablement
développée. Il est possible de rentrer un ordre dans le carnet
d'ordres de ces marchés, à partir d'un terminal informatique.
- La diffusion de l'information : elle a également
fait l'objet d'une automatisation croissante.
- L'exécution des ordres : l'exécution
électronique des ordres signifie que le déclenchement des ordres
est géré automatiquement par un système informatique et
n'est pas soumis au contrôle d'un teneur de marché ou d'un
courtier.
- Le suivi comptable des transactions (règlement et
livraison) : a pour sa part été largement automatisé.
Cette évolution a permis de diminuer les coûts associés aux
délais entre le moment de la transaction et celui de son
règlement.
Dans certains cas, l'automatisation conduit à une
disparition physique des marchés, les parquets étant
remplacés par des réseaux de terminaux informatiques. Dans
d'autres cas des systèmes automatisés existent en
parallèle avec un parquet.
Ces différences s'expliquent par le fait que
l'automatisation d'un marché n'est une simple décision technique.
Elle est susceptible de modifier également des caractéristiques
du marché déterminantes pour son efficacité : sa
liquidité, sa transparence et les positions concurrentielles des
différents participants.
II.3.1. Automatisation et
liquidité :
L'automatisation peut diminuer la liquidité de
marché parce qu'elle n'offre pas la possibilité d'une
négociation directe pour les transactions importantes. Les agents qui
doivent traiter des volumes importants ne veulent pas exposer leurs ordres dans
un carnet d'ordres s'ils ne peuvent pas conserver un contrôle sur les
conditions de la transaction. Ceci explique pourquoi certains marchés
structurés autour d'un carnet d'ordres offrent la possibilité de
transmettre les ordres au marché soit électroniquement, soit
à partir d'un parquet et proposent parallèlement une
possibilité de négociation bilatérale des blocs hors
parquet.
En effet, dans un tel marché, l'exécution
d'un ordre ne nécessite pas de prise de contact entre les agents.
L'agent qui a placé un ordre peut donc voit ce dernier
exécuté sans donner son accord. Le marché peut donc
rapidement profiter des ordres d'achat (de vente) à cours limité
qui surévaluent (sous évaluent) la valeur de l'actif avant que
ceux-ci n'aient le temps d'être annulés ou modifiés.
II.3.2. Automatisation et avantages
concurrentiels :
Le développement de systèmes de routage
électroniques et la disparition des parquets rendent moins
nécessaire l'intervention du courtier comme intermédiaire entre
l'investisseur final et le marché. Les investisseurs transmettent
eux-mêmes leurs ordres à l'aide de terminaux informatiques.
Lorsque les échanges continuent de se dérouler sur un parquet,
les courtiers conservent un avantage informationnel sur les investisseurs
finaux qui n'ont pas accès au parquet. La diffusion électronique
de l'information tend également à diminuer cet avantage.
L'automatisation remet également en cause les avantages
concurrentiels des teneurs de marché. Elle permet une meilleure
diffusion de l'information sur les cotations et les transactions des teneurs de
marché. Ceci peut obliger les teneurs de marché à
réduire leur fourchette de prix pour rester concurrentiels.
L'automatisation des marchés fait également apparaître des
nouveaux concurrents pour les teneurs de marché. Elle rend en effet
possible la création de carnets d'ordres électroniques où
les ordres à cours limité placés par les investisseurs
finaux viennent concurrencer les prix affichés par les teneurs de
marché. Sur un marché où les échanges peuvent se
faire par négociation directe, les intermédiaires peuvent capter
une partie du flux d'ordres grâce à leur capacité à
traiter les ordres au mieux des intérêts de leurs clients.
Dans un tel système les intermédiaires sont
incités à assurer la qualité du marché. Sur les
systèmes complètement automatisés, l'identité des
acheteurs et vendeurs n'est pas toujours connue. Dans ces conditions, il
devient difficile pour un intermédiaire de faire reconnaître sa
capacité à négocier des transactions délicates ou
à être une contrepartie de qualité.
L'automatisation exerce donc une pression concurrentielle sur
les intermédiaires, cette pression permet de diminuer les coûts de
transactions supportés par les investisseurs finaux. Mais elle risque de
menacer la liquidité des marchés. En particulier il n'est pas
certain que les teneurs de marché puissent continuer à offrir
profitablement leurs services dans un système totalement
automatisé.
Le choix du degré d'automatisation du processus
d'échange est donc un problème délicat qui ne se pose pas
de la même façon selon la structure de marché
considérée. La solution choisie par certains marchés est
un système mixte. Le processus d'échange est entièrement
automatisé pour les ordres de petite taille. En revanche, le routage et
l'exécution des ordres de taille importante ne sont pas
automatisés et il demeure possible de traiter ces ordres par
négociation bilatérale. Cette architecture permet d'éviter
les risques associés au placement des ordres importants dans les
marchés complètement automatisés, tout en diminuant les
coûts de traitement qui sont particulièrement lourds pour les
petits ordres.
III . UNE COMPARAISON DES DIFFERENTES STRUCTURES DE
MARCHE :
|