§-2 Insuffisances qualitative et quantitative des
capacités nationales pour réaliser les EIE et la faible formation
en EIE des nationaux
L'EIE requiert la connaissance des activités, des
impacts environnementaux potentiels des différents milieux et de
l'écosystème. Il se pose au Cameroun encore un problème de
capacités tant qualitatives que quantitatives pour la réalisation
de ces EIE (1) couronné par une faible formation des nationaux aux EIE
(2).
1- Des insuffisances qualitative et quantitative des
capacités nationales
Cette insuffisance qualitative et quantitative des
capacités nationales dans les domaines techniques et institutionnels
concerne toutes les parties prenantes, qu'il s `agisse des administrations
publiques, des promoteurs des projets, des ONG, des bureaux d'études ou
du public. La première, technique, consiste en l'élaboration et
la mise en oeuvre de programmes de recherche pour produire les informations
nécessaires sur les différents écosystèmes et
milieux ; en l'analyse des données environnementales et la diffusion des
résultats obtenus ; en la maîtrise des différentes
technologies mises en oeuvres dans les projets.
La seconde, institutionnelle, consiste, à assurer la
coordination, la mise en oeuvre et le suivi des études d'impact
environnemental, la surveillance des différentes composantes de
l'environnement, la participation du public, le développement du cadre
réglementaire et législatif. Or dans le cas du Cameroun,
l'Administration en charge de l'Environnement du fait du manque de
capacités spécialisées ne s'implique que timidement dans
le processus d'évaluation, son rôle
210 Il s'agit ici des documents de l'EIE.
211 Il s'agit notamment de l'ONG Global Village.
212 Lors du discours à l'occasion de ce 5e
anniversaire de la CMB, l'ONG Global village a souligné le fait
que le promoteur, ARSEL, a ignoré ces critères.
consistant uniquement à transmettre de façon
passive à l'autorité politique2'3 l'avis du
Comité Interministériel de l'Environnement, alors qu'elle devait
éclaircir le Comité Interministériel, et en constituer
même un contre-poids.
2- Une faible formation des nationaux aux
EIE
La notion d'étude d'impact est très
récente au Cameroun, et de ce fait, on note une carence d'institutions
de formation des nationaux dans le domaine de l'environnement et plus
particulièrement celui des EIE. Les différentes formations
reçues en la matière ne traitent que vaguement des sujets ayant
très à l'environnement2'4. Les pouvoirs
publics, tout comme les institutions privées, suivant la mouvance
internationale offrent des formations en études d'impact au niveau de
l'enseignement universitaire. On peut notamment citer le Centre d'Etude de
l'Environnement et du Développement au Cameroun2'5
qui offre des modules de formation en étude d'impact
environnemental2'6 ; l'université de
Yaoundé I qui offre un programme conduisant à un diplôme
d'études supérieures spécialisées (DESS) en Science
de l'Environnement, option assainissement et restauration de
l'environnement2'7 ; l'université de
Yaoundé II dans le domaine du Droit de l'Environnement, offre une
formation qui met l'accent sur les conventions multilatérales en
matière d'environnement.
Cependant pour sensibiliser les populations à cette
nouvelle préoccupation, il conviendrait qu'une éducation sur
l'environnement soit incluse dans les programmes scolaires du primaire, du
secondaire et du supérieur, c'est à dire dès la base. Ce
n'est qu'en touchant la base que la préservation de l'environnement peut
espérer procurer des résultats2'8
positifs.
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