§-3 Réalisation et contrôle approximative
des EIE
Encore embryonnaire au Cameroun, les EIE ne se font pas
toujours avec les règles de l'art. En effet, en dehors de celles
réalisées suivant les directives des institutions
internationales, celles pratiquées conformément aux directives
nationales n'obéissent pas aux normes prescrites ('). De plus, le
contrôle des EIE réalisées est approximatif ou inexistant
(2).
1. Une réalisation erronée des
EIE
Comme il a été spécifié dans les
chapitres précédents, il existe deux types d'EIE : celles
exigées par les bailleurs de fonds et donc réalisées avec
des directives2'9 bien précises. Elles sont
généralement conduites par une expertise
213 Le ministre dans ce cas.
214 Insertion du droit de l'environnement dans les programmes
universitaires.
215 Basé à Dschang, elle est le fruit de la
coopération avec la Hollande.
216 Les modules s'articulent sur les outils d'analyse des
impacts, de l'analyse de la situation initiale, des travaux pratiques.
217 Ce programme un module sur l'évaluation et l'EIE dont
les articulations comprennent l'initiation à la recherche documentaire,
les méthodes et techniques d'identification et d'évaluation des
impacts, l'état initial de l'environnement.
218 Il est en effet difficile de changer des habitudes qui
sont encrées depuis des lustres dans les mentalités des
populations. Et pourtant, les générations futures
sensibilisées sur l'importance de cette préservation
intègreraient facilement les méthodes de protection de
l'environnement dans leur esprit et prendraient des dispositions pour,
lesquelles seront à l'heure tour transmises aux
générations qui suivront.
219 Les études d'impact du secteur pétrolier,
faute de directives nationales fait recours aux normes internationalement
admises en la matière et requiert de ce fait l'expertise internationale
compte tenu des capacités financières du secteur et des
internationale, associée ou non à une expertise
nationale. Elles ne posent pas de problèmes dans l'ensemble ; celles
réalisées conformément aux seules prescriptions de la
Loi-cadre, donc en l'absence de toutes directives, notamment techniques. Cette
catégorie d'études est donc conduite sans
référentiel et généralement en absence de toute
donnée scientifique sur les milieux récepteurs et sur les
écosystèmes en général. D'où la
qualité médiocre et approximative de ces études,
caractérisées par une évaluation faible voire même
erronée des impacts.
Les promoteurs et les institutions mises en place ont encore
comme on peut le constater à travers les études d'impact
déjà réalisées au Cameroun des progrès
à faire. Lesquels permettraient sans doute une implication effective de
l'administration chargée de l'environnement d'effectuer un
contrôle objectif.
2. Un contrôle à parfaire
On note des faiblesses au niveau de l'évaluation et de
l'approbation des études d'impact environnemental. C'est ainsi que le
Comite Interministériel de l'Environnement dont l'avis est requis
obligatoirement par la loi, est composé des représentants des
divers départements ministériels dont leur choix n'est pas
nécessairement dicté par leur compétence, expertise ou
expérience en la matière. La lecture des comptes-rendus des
séances du Comité laisse entrevoir quelques hésitations
quant à la maîtrise de cet outil qu'est l'étude d'impact
environnemental qui par ailleurs est multidisciplinaires et complexes au plan
scientifique et technique.
De même, les ONG, les OSC, etc. défenseurs de
l'environnement et constituant de ce fait un outil important de contrôle
des études d'impact réalisées sont le plus souvent mis
à l'écart ou tout simplement ignorées lors de la
restitution des EI. Et pourtant, le contenu du rapport d'une EIE doit
comprendre entre autres le programme d'informations et de sensibilisation ainsi
que les procès verbaux de réunions de concertation tenues avec
les populations, les ONG, les syndicats, les leaders d'opinion et autres
groupes organisés220. Mais cette pratique n'est pas encore
monnaie courante au Cameroun.
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