2. Le contexte social :
Les différents apports théoriques
utilisés vont permettre de pouvoir introduire les notions
nécessaires au processus de communautarisation. En effet, il faut
prendre en compte tout un système social ayant des influences de
développement pour comprendre l'émergence de la
communauté. Ce qu'étudiât Max Weber1, permet
d'expliquer pourquoi des gens adhèrent à une vision
différente que celle proposée par la société.
2.1. Typologie des déterminants de l'action sociale
:
Max Weber définit une activité comme
étant « un comportement humain » et une activité
sociale comme étant « d'après le sens visé par
l'agent ou les agents, se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel
s'oriente son déroulement ». Cela permet de définir dans
quel type d'action sociale se situe la pratique de l'Aïkiryu car avant
d'être une pratique martiale c'est une activité sociale.
L'action « rationnelle en valeur »
correspond aux actions par lesquelles un acteur cherche à accomplir
une valeur. Cette valeur vaut, pour l'acteur, absolument : il ne se soucie pas
des conséquences que peut avoir son action - seul lui importe
l'accomplissement des exigences nées de la valeur qui est, pour lui,
fondamentale. C'est dans cette catégorie que se définit
l'Aïkiryu en relation avec le message qui est transmis. On recherche plus
à donner du sens à l'action plutôt qu'à la
finalité. Pour explicité ce propos, il y a un exemple possible en
lien avec la pratique, en effet, l'objectif de la pratique de l'Aïkiryu
n'est pas que d'acquérir des connaissances et d'être le plus fort
mais au contraire de créer un lien entre les individus. C'est dans ce
cas là que l'on peut dire que cette pratique recherche, implicitement, a
créer des actions qui vont rapprocher par le contact physique les
pratiquants.
2.2. La rationalisation :
Max Weber accorde une grande importance au processus de
rationalisation du monde. Pour lui, les principales civilisations du monde ont
connu un processus de rationalisation, par lequel les actions et les
représentations des hommes sont devenues plus systématiques et
méthodiques. Toutefois, il lui semble que ce processus a connu une
direction spécifique en Occident. Pour Max Weber, le monde occidental se
caractérise, en effet, par une rationalisation orientée vers
l'action pratique dans le monde, c'est-à-dire par une volonté de
contrôle et de domination systématique de la nature et des hommes
dans la production de biens matériels. Justement, en Aïkiryu,
l'idée n'est de produire des biens mais de profiter de son propre corps
pour communiquer, échanger et avancer dans la vie en essayant de se
détacher de cet esprit. Se détacher des productions corporelles
systématiques, communiquer ses émotions, s'ouvrir aux
différentes pensées du monde en partageant des choses simples et
fondamentales comme l'amour. Soit s'inscrire totalement dans une volonté
de dérationaliser. Fortement lié à ce processus de
rationalisation, est le phénomène de «désenchantement
du monde » : pour Max Weber, le monde occidental se caractérise par
la disparition de la croyance en la magie et, plus largement, par l'effacement
de la croyance dans l'action de Dieu dans le monde. L'Aïkiryu propose un
« réenchantement du monde » par le rapprochement des individus
par l'intégration d'une nouvelle vision plus poétique du monde.
Cependant, cette intégration d'une nouvelle vision a ses limites car en
aucun cas cette façon de voir le monde est unilatérale ou
sectaire car chacun et libre d'y adhérer dans un esprit plus en rapport
avec la nature et basé sur la communication de ces émotions aux
autres.
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