I) Cadrage théorique :
A) Les Arts martiaux : présentation,
définitions, questionnement
1. Etymologie1:
La traduction littérale du mot japonais « bugei
», renvoie la notion de combat à un savoir faire. C'est suite
à un discours en anglais en 1903 de Jigoro Kano (fondateur du judo), que
le terme « martial art » est apparu. Cependant à
l'époque ce terme est mal interprété ; du fait de la
différence entre les cultures occidentales et orientales. Il faudra
attendre jusque dans les années soixante pour que cette expression
arrive en France. Le retard de transmission du mot est lié au fait que
les anglais colonisent le japon et que leur fascination pour les pratiques
exotiques, martiales, différentes de ce qu'ils pouvaient avoir dans leur
propre culture occidentale. La notion d' « art » est porteuse d'une
charge sémantique, combinaison linguistique complexe, et rend difficile
une définition purement motrice et scientifique. En effet, l'« art
»2 peut se définir comme étant une aptitude ou
une habileté à faire quelque chose ou comme un ensemble des
procédés intéressant une activité ou alors la
création de mises en scène spécifiques destinés
à produire chez l'homme un état d'éveil plus ou moins
lié au plaisir esthétique enfin peut être un label de
qualité. C'est la diversité de définitions que l'on donne
à ce mot qui le rend lourd de sens.
Mon objet de recherche est l'« Aïkiryu », il
semblerait que se soit un art martial de préhension, mais non japonais
car créer par un occidental, qui conserve les mêmes formes
technique de travail que l'Aïkido. Cependant, qui propose une autre
façon de voir cette pratique.
Pierre Parlebas3, définit la logique interne
des arts martiaux comme étant « des pratiques individuelles
d'affrontement, face à face, dans lesquelles il y a constamment contre
communication entre les adversaires. Ces pratiques se distinguent par un
certain rapport de distance entre individus, médié ou non par un
objet ».
1 Charlot, E. Denaud, P. (1999) Les arts martiaux, Que
sais-je ?
2 D'après le petit Larousse, éd. Larousse 2002
3 Parlebas, P. (1981) La force, la souplesse et l 'harmonie
in sport et société, approche socioculturelle
des pratiques de Christian Pociello
Cependant cette définition n'est pas assez
précise car elle n'englobe pas que les sports de combat, le tennis peut
se définir comme art martial si l'on garde ces critères.
D'après Kerlizin et Fouquet1, il faut
ajouter à la définition de Pierre Parlebas le critère
« d'action simultanée » qui écarte toutes
pratiques de type sport de duel (tennis de table, tennis, badminton...).
Dès lors, on distingue les pratiques de combat comme la lutte, la boxe
et les pratiques martiales du fait de leurs objectifs. En effet, la boxe a pour
finalité de « gagner un combat face à un adversaire dans un
contexte institutionnalisé, réglementé et
compétitif ». Tandis que la finalité des arts
martiaux consiste au fait de pouvoir « se défendre face à
plusieurs adversaires en situation de danger pour soi-même
».
Cependant, il y a une différence entre la
définition que l'on donne à l'art martial, sport de combat et la
perception sociale du phénomène comme en parle Christian Pociello
lors de la conférence INSEP de 1979. Il aborde l'idée de «
l'attache culturelle » qui soustrait certaines pratiques au
registre des sports de combat car elles ne sont pas considérée
socialement comme telles. Les pratiquants ne s'identifiant pas un sport de
combat vont construire socialement la pratique par le biais de normes et de
valeurs qui ne seront pas en lien avec les valeurs véhiculés par
les sports de combat.
Il est impossible d'évoquer les arts martiaux sans
parler du « Budo », qui à été
défini par un groupe de chercheurs dirigé par André
Terrisse2 comme étant « la recherche d'une haute
maîtrise de soi et de son apport au monde et aux autres. Soit un
développement personnel dans le domaine d'expérience autant que
dans la vie de tous les jours qui en définit l'essence. »
Cela veut dire que le « Budo » est porteur de valeurs
intrinsèque à différents arts martiaux qui vont
au-delà de la simple pratique physique, il est considéré
comme un code à suivre mais un code non écrit qui dépend
de l'interprétation de chacun.
1 Fouquet, Kerlizin. (1996) Arts martiaux et sport de combat,
INSEP
2 Terrisse, A. (1998) Recherche en sport de combat et arts
martiaux : état des lieux, Revue EPS
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