2. Points de vue et les finalités de la pratique
martiale :
D'après Kim Min Ho, étudiant chercheur ayant
fait sa thèse sur les évolutions liées au corps dans un
contexte, l'évolution de ces pratiques dépend du contexte
sociologique, politique, militaire, psychologique et religieux. Il insiste sur
le fait que l'influence de notre culture occidentale va interagir dans la
définition de nos propres finalités. Les principes de
transculturation et déculturation sont essentiels pour comprendre la
place actuelle des arts martiaux dans notre société. En effet,
nous allons garder quelques aspects de la culture d'origine et
l'appréhender par notre propre culture, il parle de « j aponisation
». Il définit les finalités des arts martiaux comme un
aspect pacifique permettant de renforcer le lien social par la
régulation de la violence, la recherche d'efficacité et un
équilibre psychologique et physiologique.
Pour Kim Min Ho1, la particularité du
contexte actuel de la société française met en avant deux
notions : la volonté d'égalité entre les individus et la
démonstration des compétences personnelles. Ce qui permet de
poser le problème de dépassement sur la quête personnelle
et spirituelle de chaque individu, d'où une recherche par des pratiques
plus éloignées de la culture occidentale.
Pour Charlot et Denaud2, la vision
européocentriste, c'est-à-dire la vision que les occidentaux ont
du monde en ayant comme référence l'Europe, a permis de
développer les arts martiaux en occident plus qu'ils ne le sont dans la
culture asiatique, du fait que celle-ci ait un mode de transmission
discrète. Le monde occidental des arts martiaux a perdu le sens de la
culture d'origine mais a gagné en « pouvoir initiatique ». La
question que soulève Kim Min Ho, est de savoir quelles sont les causes
sociales d'un tel phénomène.
Concernant, André Terrisse, l'histoire culturelle qu'il
décrit comme objet culturel assimilé puis transformé par
une société européenne forme un miroir qui reflète
l'évolution de la société qui les accueille. Les facteurs
importants pour analyser les structures et les représentations qu'ils
véhiculent étant la constitution, l'évolution et
l'influence. Pour lui les efforts de recherche doivent être faits autour
des traces culturelles, des examens des lieux de pratiques, milieux, mode de
sociabilités soit les mécanismes d'élaboration de
transmission. Pour y arriver, il suggère de se pencher sur les produits
culturels qui traduisent le regard des Français sur le japon. En
effet,
2 Charlot, E. Denaud, P. (1999) Les arts martiaux, Que
sais-je ?
1 Kim Min-Ho. (1999) L 'origine et le développement
des arts martiaux, Espaces et temps du sport
lorsqu'un enseignant fait un cours dans un club ou un dojo, il
ne peut transmettre qu'une partie de ce qu'il connaît car il y a une part
d'implicite dans la culture de la discipline pratiquée. Pour prendre un
exemple concret, en Karaté il y a eu une dérive concernant le
cérémonial du salut et il a fallut que la
fédération réexplique comment et a quoi sert le salut au
début et à la fin de chaque cours.
Pour conclure, voici une définition de la
finalité dans les arts martiaux, extraite du colloque INSEP
dirigé par André Terrisse, « Se construire un
savoir empirique hautement développé qui se subdivise en savoir,
savoir devenir, savoir être ». Cette définition pourrait
s'interpréter par le fait qu'un pratiquant va construire des
connaissances et des compétences au fur et à mesure de sa
pratique. Ces connaissances et compétences vont lui permettre
également de se construire personnellement et d'avoir une sorte de ligne
de conduite tout au long de sa vie.
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