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Aikiryu: un art, une communauté

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par Anthony Mettler
Université de Bretagne Occidentale - Master "Sport, santé, société", anthropologie des pratiques corporelles 2007
  

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UFR SPORT ET EDUCATION PHYSIQUE DE BREST ANNEE 2006/2007
UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE

Aikiryu

un Art, une Communauté

par Anthony Mettler, Etudiant en 1er année de Master «sport, santé, société«
Mémoire présenté pour l'obtention de la première année du Master recherche en STAPS

Aikiryu

un Art, une Communauté

par Anthony Mettler, Etudiant en 1er année de Master «sport, santé, société«

Directeur de recherche : Julien Fuchs

Une pensée à Charles Abelé

« Un peu de connaissance agissante vaut
infiniment plus que beaucoup de
connaissance stérile
Apprenez les paroles de sagesse...
appliquez-les dans votre vie.

Vivez- les, mais ne les déclamez pas, car
quiconque répète ce qu 'il n 'a pas compris
est aussi inutile qu 'un âne chargé de
livre. »

Khalil Gibran

Remerciements

Je tenais à remercier toutes les personnes ayant contribués de près comme de loin à cette étude. Merci à mon directeur de recherche, Julien Fuchs pour ses conseils, ses remarques et ses critiques, merci à Thierry Michot pour toute la partie technique de l'étude et enfin merci aux autres enseignants qui m'ont permis d'avancer dans ce travail.

Je souhaite également remercier Isabelle, Henry, Serge, Hélène, Célestin, Swanhilde, Antonio et bien d'autres pour leur ouverture, les discussions et les moments partagés à les connaître.

Enfin, je n'oublie pas celle sans qui il m'aurait été impossible de penser à ce sujet, celle qui m'a encouragé et fait réfléchir, celle qui m'a permis de mieux connaître l'homme qu'était son père ; Urielle.

SOMMAIRE

 
 

Introduction

 

6

I) Cadrage théorique :

 

10

A) Les Arts martiaux

10

 

1. Etymologie

10

 

2. Points de vue et les finalités de la pratique martiale :

12

 
 

3. Le champ de la recherche :

13

 

B) L'objet : l'Aïkiryu:

14

 

1. De l'Aïkido à l'Aïkiryu :

14

 

1.1. L'Aïkido

14

 

1.1.1. Historique :

14

 

1.1.2. Le message de la pratique :

15

 

1.2. L'Aïkiryu :

16

 

1.2.1. Historique :

16

 

1.2.2. Le message :

17

 

1.2.3. La relation entre L'Aïkiryu et l'Art du Geste :

18

 

2. Définir l'objet :

19

 

C) Sociologie appliquée à l'étude de L'Aïkiryu :

21

 

1. Sociologie de la pratique de l'Aïkido :

21

 

2. Le contexte social :

24

 
 

2.1. Typologie des déterminants de l'action sociale :

24

 

2.2. La rationalisation :

25

 

2.3. Désenchantement du monde :

25

 

3. Processus de communautarisation :

27

 

3.1. Réenchanter le monde :

27

 

3.2. La notion de « communauté »

29

 

3.3. Le renforcement de la communauté :

30

 

II) Etude de la pratique « Aïkiryu »:

 

31

III) Méthodologie : 33

A) Une démarche, une méthode au service de l'analyse de l'Aïkiryu : 33

B) Recueil de données : 34

1. Le questionnaire : 34

2. L'observation participante : 35

3. Conditions de recueil et traitement de données : 36

IV) Résultats et interprétation : 37

A) La population d'Aïkiryuka : 37

1. Années de naissance : 37

2. Catégories sociaux professionnelles (CSP) : 38

3. Situation maritale : 39

4. Niveau d'étude : 39

5. Année de début en Aïkiryu : 40

6. Enseignement avec Charles Abelé : 41

7. Nombre d'heures de pratiques : 42

8. Les grades : 43

9. Investissement : 43

B) Les pratiques périphériques et loisirs : 45

C) Les pratiques martiales antérieures : 46

D) Les opinions : 46

E) Les définitions : 50

Discussion 53

Bibliographie 56

Annexes Erreur ! Signet non défini.

Introduction

Dans notre société, c'est la science, et non plus la religion ou la philosophie, qui semblerait déterminer la vision du monde. L'énorme progrès des connaissances, l'amélioration des conditions de vie, permettent, consciemment ou pas, d'intérioriser la prédominance des sciences dans notre société et donc une modification relations entre les individus. Jean Staune1, philosophe des sciences, explique que le postulat de base : « il n'y a rien qui ne soit impossible à découvrir » a mené au développement de la science occidentale. L'homme est un ensemble d'atomes et la nature, une somme de matières premières. Ce principe a privé à long terme tout une vision de la vie et du monde. Aujourd'hui, l'homme se retrouve dans un univers vide signification où il serait apparu et aurait évolué par hasard, où sa conscience serait sécrétée par le cerveau comme le foie la bile, et où la réalité se restreint à des petits grains de matières. Au contraire, la doctrine positiviste d'Auguste Comte est liée à la confiance dans le progrès de l'humanité par les sciences et la croyance dans les bienfaits de la rationalité scientifique. De plus, la connaissance doit reposer, selon Auguste Comte, sur l'observation de la réalité mesurée d'une façon scientifique et non sur des connaissances a priori. Le courant positiviste qu'il a développé et introduit en philosophie constitue une systématisation du rationalisme accompagné d'une confiance absolue dans la science. Toute fois, Gilles Lipovetsky2 développe l'idée que les démocraties contemporaines, marquées par le dépérissement des grands projets collectifs, seraient entrées dans l'ère du vide. Cependant, ce vide idéologique n'est pas nécessairement un mal mais constitue aussi une chance. Chacun peut désormais se consacrer tout entier à lui-même et mener une vie "à la carte".

La sociologie de la vie quotidienne s'est imposée comme un élément essentiel pour comprendre les mutations auxquelles la société est soumise. La valorisation du quotidien est celle de l'ordinaire, du présent. L'environnement quotidien devient le lieu de l'accomplissement de soi. Il est le lieu d'une création dont les effets cumulés

1 Secrétaire général de l'Université Interdisciplinaire de Paris, texte de synthèse de 1991

2 Lipovetsky, G. (1989) L 'Ere du vide, essais sur l'individualisme contemporain, Folio essais

sont ressentis sur la scène sociale. Selon Salvador Juan1, aujourd'hui, «c'est depuis leur intimité que les acteurs risquent de contribuer à changer le plus la société ». Le retrait des idéologies et l'absence de perspectives politiques auraient en ce sens conduit les individus à favoriser la sphère privée. On voit se développer des particularismes dans les pratiques privées, alors que la vie sociale tend à se polir. C'est l'affirmation de styles de vie spécifiques, propres à inscrire l'individu dans une communauté de pratiques. A l'instar de Norbert Elias2, par exemple, dont la notion d'individu est au coeur de son écologie, montre que l'individu est un produit de la société où il n'est qu'un noeud de relations. Il dégage l'idée que la production de soi exigée par la nouvelle économie qui nous laisse à une solitude, contrairement à l'idée que développe Salvador Juan, de plus Norbert Elias résout le paradoxe d'un individu qui se croit autonome alors qu'il est soumis à des interdépendances de plus en plus contraignantes et qui ne laisse pas libre l'individu dans sa relation aux autres ainsi que dans sa relation aux pratiques car l'individu n'existe pas sans la société et vice versa.

L'objet de cette étude, qu'est l'Aïkiryu, est un art martial créé par une personne ayant approfondi le travail fait en Aïkido, soit une pratique qui permettrait d'affirmer un mode de vie particulier et ceci par la constitution d'une « communauté », dans le sens d'un regroupement de personnes ayant les mêmes objectifs de vie. Serge Moscovici3 explique cette vision de vie ou de pratique par un passage dans la société de l'animisme à la démagification de la nature, et l'oubli des savoirs du monde transmis de générations en générations. Il propose que l'art soit un mode de penser le monde afin d'inventer une nouvelle forme de vie, de culture, où la science participerait sans la dominer, en accord avec le génie propre de la philosophie et des arts. Pour lui, c'est bien la communauté des hommes qui doit participer à la constitution de l'histoire humaine de la nature et qu'il serait dangereux de continuer à laisser la science et la technique en décider la direction et le contenu. Pour Serge Moscovici, il s'agit de tout un mode de vie à repenser à partir de la réunification de la nature et de la société, qui devra passer par une réflexion sur les relations sociales dans le travail et la vie quotidienne afin d'habiter le monde autrement.

1Juan, S. (1991) La sociologie des genres de vie, Puf

2 Elias. N, (1991) La société des individus, Fayard

3 Moscovici, S. (2002) De la nature. Pour penser l 'écologie, Métailié

Dans ce sens, les études dans le domaine des arts martiaux sont intéressantes d'un point de vue anthropologique et socio-historique afin de comprendre de quelles façons une pratique se développe et peut intégrer des formes de vie ainsi qu'un mode de penser. Cependant, il faut également noter que la plupart des ouvrages qui existent sont liés à la forme technique ou à la préparation de l'individu à une pratique et que le milieu des arts martiaux est difficile d'accès si on n'est pas pratiquants. De ce fait, il y a beaucoup de thèmes d'études qui ne sont pas abordés dans le domaine des arts martiaux, comme l'étude de la structuration d'un groupe de pratiquants qui à, par contre, été étudié en sport de montagne par Olivier Hoibian1. En ce qui concerne l'étude de facteurs sociaux provoquant le déclin d'une discipline cela a été effectué dans le domaine du tennis avec Anne-Marie Waser2, enfin l'étude des facteurs permettant de sociabiliser un groupe de pratiquant, étude menée dans le football professionnel par Julien Bertrand.3. Les différentes études sur le tennis ou bien l'escalade permettent de prendre connaissance des différentes approches possibles autour d'un objet d'étude mais également d'identifier des méthodes de recherche pertinentes.

Ce travail de recherche s'oriente sur un modèle de type compréhensif, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une science proposant de comprendre par interprétation l'action sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets. Cette étude s'inscrit dans une volonté de travailler sur un objet de recherche qui permettrait de connaître, d'analyser et de comprendre une pratique peu connue actuellement. Mais surtout de chercher à connaître le sens que les pratiquants donnent à leur discipline ainsi que la place qu'ils lui donnent dans la vie quotidienne. Il est également pertinent de connaître les usages de cette pratique ou bien quel rapport aux autres, médié par le corps, ils entretiennent entre eux et sous quelle forme. Cette étude a pour ambition de tenter de comprendre ceux qui composent cette pratique émergeant sous forme d'un rassemblement autour d'un art et qui évoluent dans des conditions particulières suite au décès du fondateur de l'école en Mai 2006.

1 Hoibian. O, (2001) Les alpinistes en France 1870 - 1950, L'Harmattan, étude sur les alpinistes en France, de 1870 à 1950, qui met en avant la sociogenèse de cette pratique culturelle et permet de regarder comment changent les représentations et comment se construisent les identités collectives

2 Waser. AM, (1995) Sociologie du tennis, genèse d'une crise, L'Harmattan, étude consacré au tennis en France depuis les années 1960 ainsi que le lent déclin dont il est victime

3 Bertrand. J, (2002) La formation d'une lite sportive. Etude sociologique de l'apprentissage du football professionnel, Groupe de Recherche sur la socialisation, étude sur les caractéristiques de socialisation de joueurs de football d'un centre de formation d'élite

Pour comprendre la place que cette pratique occupe dans le champ des activités physiques et sportives, il va falloir définir l'Aïkiryu avant de la situer dans le champ des arts martiaux. Il sera possible de la définir en traitant les différentes approches possibles ainsi que les différentes visions et finalités des pratiques martiales. Puis il sera nécessaire de présenter la pratique d'origine, en plus de la pratique étudiée, afin de mettre en lumière la continuité qui existe entre les pratiques. Enfin, nous exposerons les éléments importants permettant de situer et de comprendre le lien existant entre la pratique et l'intérêt de cette recherche, par l'analyse de la forme de regroupement ainsi que l'état des lieux de la société actuelle.

La suite de l'étude, permettra d'analyser la pratique par une méthodologie constituée d'un questionnaire et d'une observation participante, mais surtout de proposer un outil d'analyse qualitatif afin d'étudier les caractéristiques des pratiquants d'Aïkiryu et leurs visions de la pratique.

Cette pratique propose un espace d'échange entre les pratiquants. Ces échanges ont fait émerger une communauté Aïkiryu. Il sera intéressant d'analyser les données de l'enquête par un logiciel statistique afin établir une typologie des pratiquants sur la base d'une confrontation d'opinion. Ensuite, nous traiterons les données des questions ouvertes afin de prendre connaissance des différentes visions de pratique de la population des pratiquants. Nous chercherons également les raisons qui conditionnent les résultats. L'objectif étant de valider ou d'invalider l'existence de la communauté, de comprendre le sens que les pratiquants donnent à leur pratique et de vérifier s'il existe une mixité sociale par la pratique ou non.

Enfin, nous finirons ce travail de recherche en exposant les éléments qui caractérisent ce regroupement de pratiquants sous forme d'une communauté, nous aborderons également les biais possible de cette recherche, et pour finir, nous présenterons les ouvertures probables suite à cette étude.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille